Les Mystères urbains au prisme de l'identité nationale

Présentation. Les mystères urbains au prisme de l’identité nationale

Table des matières

MARIE-ÈVE THÉRENTY

En juin 1842, Eugène Sue entame la parution de son nouveau roman-feuilleton, Les Mystères de Paris, au rez-de-chaussée du Journal des débats. Immédiatement cette descente dans les bas-fonds de Paris d’un prince déguisé en ouvrier flanqué d’une prostituée pure et d’un criminel repenti rencontre l’engouement, fait scandale et séduit. On peut citer pour illustrer le phénomène cette célèbre phrase de Théophile Gautier :

Des malades ont attendu pour mourir la fin des Mystères de Paris ; le magique la suite à demain les entraînait de jour en jour, et la mort comprenait qu’ils ne seraient pas tranquilles dans l’autre monde s’ils ne connaissaient pas le dénouement de cette bizarre épopée1.

Pierre Orecchioni estime que dans la période 1842-1844, entre 400 000 et 800 000 lecteurs ont lu le roman2. Il s’agit d’une fourchette large peut-être sous-estimée car les contemporains parlent à juste titre de mysterymania, pour désigner le phénomène de reprise – traduction, adaptation, parodie, transmédialité, interfictionnalité, multiédition, dérivation de produits – qui fait des Mystères de Paris une incroyable matrice propre à se décliner dans tous les espaces de la société.

Mais si Les Mystères de Paris illustrent la démocratisation de la culture, c’est à une échelle internationale qu’il faut penser le phénomène. Car ils se diffusent mondialement selon trois modes qui se confondent plus qu’ils ne se succèdent. Le roman circule d’abord sous la forme physique du journal des Débats, des éditions Gosselin, illustrées ou non, (1843 et 1844) et des contrefaçons promptement fabriquées en Europe du Nord (par exemple en Belgique chez Hauman, Lebègue et Sacré fils). Des traductions sont lancées parfois même avant que la parution du feuilleton ne soit achevée. Durant le XIXe siècle, on compte au moins 20 traductions en anglais (dont 10 en Angleterre et 9 aux États-Unis), 12 traductions répertoriées en espagnol, 12 en italien, 7 en allemand, 6 en portugais, trois en catalan, quatre en danois3… Enfin, et là est la spécificité du roman de Sue par rapport à d’autres romans feuilletons urbains à succès comme Les Mohicans de Paris d’Alexandre Dumas (1854), il connaît un phénomène d’adaptation sous la forme de romans autochtones réinvestissant le titre original ou le déclinant et transférant une nouvelle intrigue dans les bas-fonds urbains locaux. Là encore en croisant diverses sources, on peut d’ores et déjà répertorier à côté des 74 romans français, 27 mystères italiens, 24 mystères américains, 13 mystères espagnols, 12 mystères portugais, 5 mystères de Montréal… Plusieurs de ses romans constituent dans leur pays de véritables best-sellers avant l’heure. Ainsi il se vend 40 000 fascicules à un penny par semaine des Mysteries of London de Reynolds et plus d’un million d’exemplaires de l’édition totale en quelques années. The Quaker city de George Lippard, les premiers mystères de Philadelphie, connaît en cinq ans 27 éditions et approche les 200 000 exemplaires. Ces romans connaissent eux aussi un destin international en empruntant et en élargissant des circuits de traduction et de diffusion classiques. À l’échelle mondiale s’opère donc toute une série d’échanges et de croisements. Les Mystères de Paris serait donc à la fois le premier succès médiatique de masse et aussi l’origine du premier phénomène de globalisation culturelle.

La lecture du roman et son assimilation à plusieurs milliers de kilomètres de son lieu d’écriture manifestent les conquêtes d’une nouvelle culture romanesque qui aboutit parfois à l’invention d’un nouveau lexique commun. En portugais, on appelle encore aujourd’hui un cabrião un harceleur exactement comme le mot pipelette est passé, à partir du personnage de Pipelet, dans la langue française. La mysterymania se déchaîne pendant une quinzaine d’années et même si ensuite la fièvre diminue, elle ne disparaît pas complètement.

« Une averse de Mystères », de Daumier dans Le Charivari, 16 février 1844. « Quel fichu temps que celui-ci... il n’y a plus moyen de sortir de chez soi sans risquer d’être assommé par les éditeurs... on a inventé des parapluies, des paravents, des parasols, des paracrottes... on devrait bien inventer aussi des paramystères ! »

À travers cette publication, nous voudrions tenter de cerner quelques-unes des modalités  de cette globalisation littéraire : qu’est-ce qui explique cette furie des mystères  au xixe siècle ? En quoi cette matrice met-elle au jour autant que la mondialisation littéraire la résistance nette des particularités, des logiques et des séries locales ?

Un partage mondial de l’angoisse

Si les mystères urbains connaissent un tel succès, c’est en raison de l’actualité partagée, au moins en Europe et aux États-Unis, des phénomènes sociaux et économiques qu’ils décrivent. Les mystères urbains mettent en scène le croisement entre l’urbanisme galopant et la montée de la criminalité à travers le motif essentiel des bas-fonds. Les plus grandes villes de la planète connaissent donc logiquement leurs mystères : Londres avec The Mysteries of London de Reynolds, New York avec Mysteries and miseries of New York (1848) de Ned Buntline, Berlin avec Die Mysterien von Berlin (1844) d’August Brass, Philadelphia avec The Quaker city, […], a romance of Philadelphia Life, Mystery and Crime (1844) de Lippard ou encore The mysteries of Philadelphia (1848) par un « old amateur »4… Finalement une cartographie internationale de la misère se décline à travers la description des zones reléguées, déprimées, sales, pauvres de la société, des marges sordides de la ville traversées par des ruelles boueuses, des bouges, des tapis-francs, des cavernes et tavernes de toutes sortes :

Voici les mystères effrayants de ce quartier hideux qui existe en plein cœur de cette vaste métropole. De John Street à Saffron Hill, de West Street à Clerkenwell Green, on trouve un labyrinthe d’allées étroites, asphyxiées par la saleté et des odeurs pestilentielles et nauséeuses et peuplées par une population qui est née, qui vit et qui meurt au milieu de la misère, le manque, la pauvreté et le crime5.

Ces vastes quartiers se composent uniquement de rues étroites formées par des maisons à pans de bois, dont les charpentes sont grossièrement remplies de plâtras. Leur aspect est lugubre et sinistre. Des ficelles sont fixées en travers des fenêtres : on y voit étendus des haillons, sur lesquels l’action du lavage dans une eau impure n’a fait qu’étendre les taches qu’on voulait enlever. Au rez-de-chaussée se trouve presque toujours une pièce disposée en boutique ; une porte coupée y introduit ; le sol, sans pavés, est inégal et pleins de trous, dans lesquels se logent les ordures6.

La porte ne tarda pas à s’ouvrir et les visiteuses virent apparaître une sale et laide vieille, obèse, aux chairs pendantes, presque en haillons. Elle avait une grosse figure mollasse toute rouge, qui avait l’air de suer du sang ; et d’horribles mèches de poils gris sortaient de dessous son bonnet de linge qui avait la couleur de la boue où il avait dû être ramassé7.

Est-ce la même ville, la même histoire ? Non, il s’agit de Londres, Rouen et Saint-Pétersbourg !

Dans les mystères urbains, la société est doublée par une contre-société de la misère et du crime, tout aussi hiérarchisée que la première et qui en constitue son enfer autant que son envers. Une catabase permet d’accéder à ces marges sociales où vivent tous les exclus sociaux : pauvres, voleurs, prostituées. Les vices les plus violents comme l’inceste courent dans une population vouée à la bestialité. Mais aucune frontière ne garantit vraiment l’imperméabilité des espaces. Au contraire même, la description des bas-fonds sociaux n’est là que pour dénoncer la société dans son ensemble qui malgré les apparences dépérit des mêmes crimes que les enfers sociaux. La généralisation de l’écriture urbaine peut laisser penser, si l’on adopte une position à la Franco Moretti, que le mystère est là pour vectoriser l’expérience de la modernité et rendre supportable les contradictions de l’hypertrophie industrielle et urbaine.

La question se pose évidemment de savoir à quoi répond cette déclinaison dans des capitales moins développées. Ainsi un certain Johan Hendrik van Balen écrit en 1844 De Verborgenheden van Amsterdam, en Espagne, Mila de la Roca publie la même année Los Misterios de Barcelona, et Juan Martinez Villerga, Los Misterios de Madrid. Et surtout le cas des mystères situés dans des « micropoles » laisse encore plus perplexe. Car les villes les plus rapides à voir éclore des mystères dès 1844 ne sont pas forcément les plus développées. Apparaissent aussi dans la première vague des romans portant sur de toutes petites villes aux États-Unis (Lowell, Havervill, Papermillvillage), en Norvège, ou encore en Allemagne. En fait la capacité des scripteurs à réaliser du roman urbain sur des zones peu urbanisées convainc que l’urbanisation tient de la représentation, voire du fantasme, plus que du fait. Les auteurs de mystères de petites villes sont en fait souvent persuadés qu’il ne s’agit que d’une différence d’échelle et que le mal est présent partout. « Le mal est proportionnel à notre petitesse8 », écrit un auteur de mystères grecs, Ioannis S. Servos. L’articulation entre la misère, la ville et le crime (c’est la triade mise en avant par Dominique dans son livre sur les bas-fonds pour étudier cet imaginaire) manifeste une angoisse des individus devant la modernité industrielle et urbaine et elle ne renvoie pas forcément à un phénomène statistique :

Une difficulté, on le voit, commence à se faire jour. Ces bas-fonds et ces gueux existent-ils vraiment ? Qu’il y ait des pauvres, des voleurs, des prostituées et des bandes organisées ne fait malheureusement aucun doute ; qu’ils ressemblent aux descriptions pittoresques qu’en offrent les principaux récits demeurent plus incertain. Pour l’essentiel, les bas-fonds relèvent d’une représentation, d’une construction culturelle, née à la croisée de la littérature, de la philanthropie, du désir de réforme et de moralisation porté par les élites, mais aussi d’une soif d’évasion et d’exotisme social, avide d’exploiter le potentiel d’émotions « sensationnelles »  dont aujourd’hui comme hier ces milieux sont porteurs9.

Les auteurs des mystères urbains ont d’ailleurs des expédients variés pour pallier une pénurie de bas-fonds soit qu’ils les décrivent en mobilisant la figure de l’auxèse comme Octave Féré dans Les Mystères de Rouen, soit qu’ils déplacent l’intrigue dans d’autres espaces comme le fait Hector-Émile Chevalier qui préfère au Montréal des bas-fonds – le « Griffintown10 » rapidement esquissé dans son roman – les vastes espaces sauvages québécois, soit qu’ils plaident pour l’intérêt d’un « urbain rural » à l’instar de celui de la frontière américaine : « Même si un peintre ou un architecte désespérerait de ses champs de maisons alignées avec la monotonie d’un échiquier, la vie des villes de l’Ouest, produisant un roman continu et des événements étranges comme un kaléidoscope, animé par les nationalités de deux continents, offre au chercheur suffisamment d’éléments11. »

Peu importe alors le positionnement idéologique des auteurs – conservateurs inquiets de la criminalisation des classes populaires et du cosmopolitisme des villes, radicaux désireux de dénoncer la mauvaise répartition des richesses, philanthropes soucieux de prévenir une révolte –, derrière chaque ville se cache une interrogation inquiète sur la modernité. À défaut de métropole alors, une bourgade suffit.

Un questionnement sur l’identité locale

Car autant qu’un questionnement anxiogène sur l’urbanisation, le mystère urbain est en fait la forme qui permet de configurer l’imaginaire social et notamment de proposer une taxinomie des identités genrées, sociales, raciales. Beaucoup des rédacteurs de mystères urbains insistent sur le fait qu’ils dépeignent exactement la société du pays. L’auteur des Misterios de Madrid annonce dès sa préface qu’il peint des « types », décrit « des « classes », des  « groupes » depuis les « puissants » jusqu’aux « mendiants »12. De manière plus explicite encore, Edward Eggleston inscrit en tête de Mystery of Metropolisville qu’il souhaite se « libérer de l’habituelle imitation des choses étrangères » et qu’il souhaite contribuer par son histoire « à une histoire de la civilisation en Amérique13 ». Eggleston ajoute qu’il aura au moins rendu un service substantiel, s’il a fait le « portrait correct des mœurs et de la vie américaine ». Car beaucoup de ces romans participent d’une réflexion sur l’identité nationale à travers l’étude de mœurs et la physiologie. Le romancier italien Francesco Mastriani constatant combien l’identité italienne est menacée par l’invention d’un personnage comme Polidori, l’Italien des Mystères de Paris, officiellement dentiste mais surtout avorteur et exécuteur de besognes criminelles, crée le médecin au grand cœur Gaetano Pisani, exacte réplique de Polidori sur le plan physique mais son antithèse du point de vue moral, dans I misteri di Napoli (1869-1870).

Comme l’a montré Judith Lyon-Caen à propos des Mystères de Paris, les mystères urbains, à l’instar des enquêtes sociales qui se développent partout à la même époque, sont fondés sur le désir de réordonner une société devenue illisible et sont souvent organisés autour d’un questionnement inquiet sur les identités modernes. C’est pourquoi un nombre conséquent d’auteurs de mystères urbains sont des exilés. Passeurs par obligation, plus sensibles que d’autres au répertoire des identités, désireux de s’intégrer et de se légitimer, ils sont dotés du profil idéal pour devenir concepteurs de mystères urbains. Ainsi, Hector-Emile Chevalier, auteur des Mystères de Montréal, est un exilé républicain qui sera ensuite à son retour en France le rédacteur d’innombrables romans des steppes canadiennes14. L’écrivain Édouard Didier, auteur d’Antonino y Anita, o, Los nuevos misteries, de Mexico, est aussi un exilé français ; Reynolds l’auteur des Mysteries of London, un écrivain britannique mais juste rapatrié de France. Aux États-Unis, on trouve une telle production de mystères urbains par des exilés allemands que la critique a inventé pour les qualifier le terme de « german-americain urban mystery novel ». En fait la vogue du roman de Sue, particulièrement forte en Allemagne, a été transférée à la vague d’émigrations allemandes vers les États-Unis, après l’échec des révolutions de 1848-1849. Ces immigrants fortement concernés par la question du progrès social, très sensibles à la diversité ethnique des États-Unis et sans doute eux-mêmes impliqués dans un processus de reconstruction identitaire ont produit souvent en langue allemande quantité de mystères des villes dans lesquelles ils s’implantaient. Le premier est en 1850 un roman anonyme Die Geheimnisse von Philadelphia puis vient Die Geheimnisse von Saint-Louis par Henrich Borstein. Le baron Ludwig von Reizenstein publie les Geheimisse von New Orleans dans le journal local allemand le Louisana Staats Zeitung à partir du premier janvier 1854 et ceci alors même qu’un autre exilé, français, Charles Testut, avait déjà publié dans La Semaine littéraire en 1852 les Mystères de la Nouvelle-Orléans. Emil Klauprecht dans la préface de Cincinnati, oder, Geheimnisse des Westens (1854-1855)15  s’adresse directement à l’émigration germanique qui peuple selon lui la marche vers l’ouest américain.

Appropriation et détournements

En fait, les mystères urbains pourraient être analysés comme une mise en roman de la littérature de sketches étudiée par Martina Lauster16, ces études de mœurs souvent collectives, sérialisées, liées à l’industrie et à la presse qui comprennent notamment des physiologies et des ouvrages panoramiques. Ces ouvrages ont circulé dans la sphère européenne et ont suscité d’autant plus de reprises et de réécritures que la formule industrialisée, collective et en miroir (Les Français peints par eux-mêmes, Los Mexicanos pintados por sí mismos…) semblait autoriser tout citoyen à prendre la plume. Avec les mystères urbains, la fiction avec toutes ses séductions remplace la forme énumérative, taxinomique et descriptive préconisée par la littérature de sketches. Mais en creux, en puissance, les mystères urbains sont aussi un instrument de ressaisie locale, individuelle voire personnelle de la question de l’identité. Parce que ce genre romanesque est une littérature apparemment sans ambition et sans légitimité, une forme plastique et souple, il ne semble relever d’aucune auctorialité et autoriser toutes les plumes, même les moins expertes, à s’en emparer et à détourner la fiction à leur profit. L’examen des lettres des très nombreux correspondants de Sue montre que tous se sentent qualifiés sinon pour devenir écrivains, du moins pour habiter la fiction de Sue et à raconter par ce biais leur histoire et leur identité. On doit constater l’apparition de nouveaux phénomènes sociaux parfois tout simplement saisissants comme cette lettre d’une certaine Madame Marie qui écrit phonétiquement à Sue qu’elle souhaite que le récit de son viol finisse les Mystères de Paris même si son tortionnaire, « un second Jacques Ferrand », les lit tous les jours17. Même si les lettres n’ont pas été conservées, Reynolds18 et Lippard19 ont eux aussi reçu une abondante correspondance venant de milieux récemment alphabétisés.

Il est légitime de s’interroger sur l’homogénéité de la série qui se constitue en déclinant ainsi un titre. Certes ces mystères mettent tous en jeu les questions de l’urbanisation, du crime et de la pauvreté dans des enquêtes menées à travers les bas-fonds des grandes capitales comme des petites villes. Certes ils utilisent tous un arsenal de procédés topiques directement importés du roman gothique mais retravaillés, actualisés à la lumière de la modernité : enfant perdu et retrouvé, exhérédation, tatouage, manuscrit égaré… tous motifs qui renvoient à la question centrale posée par les mystères : celle des identités dans la modernité. Mais les différences entre les mystères sont aussi sensibles pour au moins trois raisons : d’abord parce que par les processus de descriptions des identités sociales, raciales, genrées, essentielles au genre, chaque roman est contraint à un certain localisme, ensuite parce qu’au niveau esthétique et idéologique, la matrice mute en s’hybridant avec les séries culturelles et littéraires nationales, enfin parce que le mystère urbain qui est à l’origine constitué d’un métissage entre écriture journalistique et fiction est amené à plus ou moins valoriser selon les cultures et suivant le statut des écrivains l’une ou l’autre de ces deux polarités.

Depuis maintenant presque trois ans à Montpellier et ailleurs, nous enquêtons sur ce phénomène des mystères urbains. Le site Médias 19 en témoigne puisqu’il offre l’accès à une base avec des données qui ont été d’abord collectées par Helle Waalhberg et sont aujourd’hui gérées et augmentées par Filippos Katsanos. Nous publions aussi progressivement une anthologie de mystères urbains. Nous avons enfin organisé plusieurs événements, colloques et séminaires qui ont pour enjeu d’explorer la manière dont la matrice mute au contact des réalités nationales. Sont notamment à la source de cette publication  un colloque Discursos urbanos Paris-Mexico organisé par Laura Suarez de la Torre à Mexico en novembre 2011, une journée d’études Mystères Urbains France-Québec qui s’est déroulée à l’université Laval en juin 2012 et un séminaire annuel qui s’est tenu à Montpellier en 2011 et 2012. Les mystères urbains au prisme de l’identité nationale réunit donc des articles sur les mystères urbains qui interrogent le phénomène depuis une (ou des) nation(s) particulière(s) et analysent les phénomènes de recyclage, de transfert et de circulation à partir de ce prisme.

 (RIRRA21, Université de Montpellier III)

Notes

1  La Presse, 19 février 1844.

2  Pierre Orechionni, « Eugène Sue, mesure d’un succès », Europe, n° 643-644 (novembre-décembre), 1982, p. 161-165.

3  Ces données viennent des répertoires montpelliérains croisés avec les tableaux de Nelson Chapochnik, « Edição, recepção e mobilidade do romance Les mystères de Paris no Brasil oitocentista », Varia Historia, Belo Horizonte, vol. 26, n°44, p. 591-617, juillet-décembre 2010.

4 On aura des romans urbains sur Chicago mais les Mysteries of Chicago ne paraîtront qu’en 1891.

5 George W. M. Reynolds, The Mysteries of London, Vickers, Londres, 1845, p. 43.

6  Octave Féré, Les Mystères de Rouen [1845], éditions PTC, Rouen, 1981, p. 21.

7 Ivan Doff, Les Mystères de Saint-Petersbourg, Le Petit roman-feuilleton, 26 mai 1878. Il s’agit d’une traduction des Bas-fonds de Petersbourg de V. V. Krestovski dont l’original est paru en 1864-67 dans la revue Otetchestvennye zapiski.

8 Ioannis S. Zervos, Les Criminels, Corfou, presses de Nikolaos Petsalis, 1889, p. 23. Référence empruntée à F. Katsanos, op. cit.

9  Dominique Kalifa, Les Bas-fonds, Histoire d’un imaginaire, Seuil, 2012, p. 17.

10  Henri-Émile Chevalier, Les Mystères de Montréal, « Le Griffintown », Le Moniteur canadien, 16 août 1855.

11 Emil Klauprecht, Cincinnati, oder, Geheimnisse des Westens, Cincinnati, C..F., Schmidt and co, 1854-1855. Ce roman a été traduit  en anglais : Cincinnati or the mysteries of the west, New York, Peter Lang, 1996.

12 Juan Martinez Villergas, Los Misterios de Madrid, Estab. Artístico-Literario de Manini y Compañía, Madrid,

1844.

13  Edward Eggleston, The Mystery of Metropolisville, New York, Orange Judd and company, 1873.

14  Voir Yoan Vérilhac, Les Mystères des « Mystères de Montréal » d’Henri-Émile Chevalier, à paraître sur medias19.org.

15  Repris et traduit en anglais, Peter Lang, 1996.

16 Martina Lauster, Sketches of the nineteenth century, European journalism and its physiologies 1830-1850, Palgrave Macmillan, 2007.

17  Citée dans Jean-Pierre Galvan, Eugène Sue et ses lecteurs, Paris, L’Harmattan, t. 1, 1998, p. 407.

18  Voir Stephen Knight, The Mysteries of the cities. Urban crime fiction in the nineteenth century, Jefferson and London, MacFarland, 2012, p. 109.

19 Voir Erickson, op. cit., p. 314.

Pour citer ce document

Marie-Ève Thérenty, « Présentation. Les mystères urbains au prisme de l’identité nationale », Les Mystères urbains au prisme de l'identité nationale, sous la direction de Marie-Ève Thérenty Médias 19 [En ligne], Mise à jour le : , URL: https://www.medias19.org/publications/les-mysteres-urbains-au-prisme-de-lidentite-nationale/presentation-les-mysteres-urbains-au-prisme-de-lidentite-nationale