Les Mystères urbains au XIXe siècle : Circulations, transferts, appropriations

 Une notoriété sans égale parmi les lecteurs mexicains : Les Mystères de Paris d´Eugène Sue [également disponible en espagnol]

Table des matières

LAURA SUÁREZ DE LA TORRE

L’élite intellectuelle mexicaine du XIXe siècle lisait avec délectation les nouveautés des maisons d’édition et appréciait les romans non comme un passe-temps frivole mais comme une « étude des sentiments de l’être humain, de ses penchants, de ses coutumes, des différentes personnalités forgées par la nature, par l’éducation, par les habitudes des familles, par les velléités du caractère, par l’influence des qualités personnelles pour arriver au bonheur, des plaisirs de la vie, des peines, des secrets intimes, des us et coutumes ancrés dans chaque époque1 … » Après la publication à Mexico des Mystères de Paris, le nom d’Eugène Sue était dans toutes les bouches et son roman suscita de profondes analyses. Grâce aux Mystères de Paris s’ouvrirent de nouvelles perspectives en littérature et en même temps surgirent de nouvelles confrontations et discussions entre défenseurs et détracteurs d’Eugène Sue,  en raison du contenu social de l’œuvre.

L'œuvre de Sue a laissé une empreinte indélébile parmi les Mexicains que je me propose d'étudier à partir de la présence des Mystères de Paris à Mexico. Les éditeurs mexicains et étrangers ont offert des versions distinctes de l'œuvre de Sue dont j’aimerais étudier ici les similitudes et les différences.

Lecture de romans

Les premières décennies de l’indépendance du Mexique furent marquées par une forte impulsion donnée à l’alphabétisation et à la lecture. Le courant condamnant la période coloniale avait remarqué « qu’il y avait, de façon générale, peu de goût pour l’étude des sciences morales et politiques, et très peu de livres classiques et élémentaires traitant des principes de l’organisation sociale et de thèmes plus importants comme l’économie des États2 ».

Si cette carence était flagrante, plus remarquable encore était le nombre de romans interdits. Les temps postérieurs à l’indépendance se caractérisèrent donc par un désir de lever l’interdit pesant sur la lecture. Plusieurs fonctionnaires du nouvel état soulignèrent le besoin de lire mais parmi les obstacles qui empêchaient le développement de la lecture, figuraient le prix élevé des ouvrages3 et le fort taux d’analphabétisme. On souhaitait cependant que les Mexicains se cultivent, qu’ils prennent goût à la lecture, s’intéressent à la morale, aux sciences politiques, à l’économie, à l’histoire, car  « la diffusion de telles théories serviraient autant aux pauvres qu’à ceux qui les mettent en œuvre, parce que l’exercice du raisonnement inciterait à la réflexion sur les intérêts réels de chacun et leur enseignerait les façons d’en tirer parti même dans les circonstances les plus adverses4. »  Mais faire traduire les auteurs recherchés (Rousseau, Dupaty, Say, Constant, Destutt de Tracy5) était très onéreux et la vente de ces livres était rare. C’est pourquoi d’autres lectures plus courantes comme celle des ouvrages religieux ou plus accessibles comme celle de romans deviennent les ouvrages les plus demandés par les habitants de la ville de Mexico, ville culturelle par excellence, ayant certes un nombre important d’analphabètes mais aussi un nombre suffisant de lecteurs, hommes, femmes et enfants pour donner un essor aux imprimeries et aux publications d’ouvrages de tout genre6, ce qui incita les imprimeurs et les libraires à se mettre au courant des nouveautés publiées par les maisons d’éditions européennes et à tout faire pour les obtenir7.

Les noms de Walter Scott, de Francis Trolopp, du vicomte d´Arlincourt, de Harrison, de Chateaubriand, de Victor Hugo, de Lamartine, de Pigault-Lebrun, pour n’en citer que quelques-uns, devinrent vite familiers aux lecteurs mexicains et furent rapidement associés à leurs romans les plus célèbres. Vers les années 1840, plusieurs maisons d’édition choisirent en fonction de leurs orientations politiques un roman (Swift, Gómez de Avellaneda, Sue, Chateaubriand) pour le publier sous la forme de feuilleton dans les journaux8 car ils savaient que les lecteurs attendraient avec impatience les épisodes publiés jour après jour dans la presse ou dans des revues littéraires. Ces romans connurent bientôt un succès important parmi les lecteurs et les écrivains mexicains.

C’est ainsi que le roman Les Mystères de Paris fut connu des lecteurs mexicains. En 1843, furent mises en circulation quelques éditions françaises et en 1845, fut publiée la première édition mexicaine. Au fil des ans, le nom d’Eugène Sue revenait souvent dans les annonces publicitaires pour accroître la vente de livres et l’allusion aux Mystères de Paris devint une constante reflétant un engouement réel pour la lecture romanesque.  

Diverses éditions du livre provenant de France étaient alors disponibles en français et en espagnol ainsi que des éditions espagnoles et mexicaines9.En 1845, le journal El Correo de Ultramar déclare dans un communiqué qu’il

souhaite répondre aux demandes qui lui sont parvenues depuis différents points de l’Amérique en acquérant pour une édition en langue espagnole les droits exclusifs de l’illustration et en se servant de toutes  les planches et fleurons de l’édition française  […] La mise sous presse se fera dans les ateliers de l’imprimerie Lacrampe, connue dans toute l’Europe pour la beauté de ses travaux d’impression…10

Ceci explique la disponibilité de l’ouvrage dans sa langue d’origine ainsi qu’en traductions durant une période assez longue (depuis 1844 jusqu’à 1888, selon la période qui a fait l’objet de mes recherches), ainsi qu’un marché local qui comprit très vite l’importance de ce roman.  

De même, nous sommes en présence de présentations diverses avec de nombreuses éditions différentes qui se vendaient par dix, neuf, six, ou en un seul volume avec des formats qui allaient du in-4°, in-8°, in-12°  à l’édition de poche comprenant de « beaux fleurons imprimés sur plaque de bois ». Les libraires proposaient en souscription des feuillets qui se collectionnaient ou un volume complet ou des exemplaires sous forme de feuilleton. Les œuvres mises en vente comprenaient 300 ou 400 gravures faites sur plaque d’acier ou de bois, ou bien illustrées de 100 gravures ou de 18 magnifiques enluminures ou encore s’annonçaient simplement comme « livre illustré ». Cette œuvre littéraire fut lue d’abord comme roman, puis fut représentée au théâtre et plus tard fut transposée au cinéma11. On peut donc affirmer que ce roman eut une influence notoire sur les Mexicains.  

Pour bien saisir l’influence et l’impact des Mystères de Sue, il faut souligner que durant l’époque coloniale, le genre littéraire du roman était interdit « afin de ne pas promouvoir la lecture d’histoires fantastiques parmi les Indiens12 », et que durant la période qui suivit l’indépendance, le roman peu à peu connut un essor important grâce à l’écrivain Fernández de Lizardi qui fut le premier à stimuler ce genre littéraire avec son livre El Periquillo Sarniento [le Perroquet galeux]. Ce roman illustre les contradictions de la société mexicaine et « dépeint de façon minutieuse et parfois même lugubre, la vie de certaines institutions telles que les prisons, les hôpitaux et les refuges où s’entassaient les indigents13. »  Ces peintures de la société furent accueillies avec grand intérêt, ce qui établit un précédent pour l’accueil que reçut l’œuvre de Sue.  

Ainsi donc, les romans ne furent plus étrangers aux lecteurs mexicains et se développa le genre de la nouvelle ayant pour thème la vie à l’époque coloniale ou les événements de la guerre d’indépendance. Le feuilleton s’instaura dans les journaux qui publièrent des romans étrangers dont la lecture devint bientôt une coutume quotidienne.  

Les Mystères de Paris à Mexico

Avant la publication des Mystères, Sue était connu pour ses ouvrages Atar-Gull, La Morne, Thérèse Dunoyer, entre autres. Mais le succès que connut Les Mystères de Paris n’eut pas d’équivalent. Les éditions multiples en font foi. Était-ce le Paris décrit par Sue qui captiva les lecteurs et les fit pénétrer dans une réalité impossible à imaginer ou étaient-ce les valeurs morales, facteur essentiel, qui « firent naître dans l’esprit de nos gouvernants des considérations honorifiques de justice, de prédilection et de respect que méritent les hommes vertueux, quelle que soit la classe à laquelle ils appartiennent, en particulier les travailleurs honnêtes dont le sort au sein de notre république, ainsi qu’en tout lieu, est fort déplorable… »14

Dès 1844, la notoriété de Sue pour son œuvre Les Mystères de Paris était déjà importante dans la ville de Mexico. Lorsqu’en 1845 le journal Siglo XIX commença à publier le roman sous forme de feuilleton avec gravures sur plaque de bois, il est certain que la vague de notoriété grandit davantage car cette forme de publication établit un nouveau lien entre le lecteur et la lecture de l’œuvre. Ce fut donc un rendez-vous quotidien entre le journal et le lecteur, à l’époque où l’achat du journal faisait partie de la vie quotidienne  des Mexicains15. En outre, le feuilleton présentait l’avantage de pouvoir se convertir en livre car il était conçu, d’après les indications de l’éditeur du journal16,  pour être découpé et éventuellement être cartonné ou relié. Sue reçut donc un « accueil populaire  […] et fut applaudi  par le public en général partout où arrivait cette œuvre17 » selon des sources diverses émises à l’époque.   

Il est remarquable de voir que dans toutes les propositions éditoriales, les éditeurs avaient choisi de ne donner aucune explication. Les journaux et les revues faisaient tellement l’éloge de ce roman qu’il n’était pas nécessaire de le présenter au public. La première édition mexicaine, celle parue en 1845, ne comporte aucune note et celle de Lara, datant de 1851, n’en avait pas non plus. La publication sous forme de feuilleton annonçait que l’ouvrage se publierait dans son texte intégral et la version de la Librairie espagnole de Garnier de l’année 1888, ne donne, quant à elle, aucune explication. L’ouvrage ne contient pas de préface et d’emblée, fait place à la narration.

Quant aux illustrations, une étude réalisée par María Esther Pérez Salas montre comment, à la différence de l’édition Gosselin sur laquelle se fondèrent les gravures, les éditions mexicaines, dans le journal El Siglo XIX, et dans les éditions Arévalo et Lara, furent publiées avec peu d’illustrations et toutes convergèrent vers une même orientation. Dans ces éditions, les scènes des bas-fonds de Paris ne furent pas représentées, laissant la place à l’illustration de personnages qui, aux yeux des lecteurs, seraient plus attrayants ou plus odieux, tels que  « Flor de Marie », « Rodolphe », « La Chouette », « Le Chourineur », parmi bien d’autres18. À l’inverse des éditions mexicaines, l’édition faite par la Librairie espagnole de Garnier et Frères de 1888, comporte de « nombreuses gravures réalisées par Tofani »,  qui constituent une combinaison de scènes et de personnages. Il faut donc croire que les éditions mexicaines choisirent avec soin les illustrations afin d’éviter que les lecteurs ne visualisent les passages répugnants ou les vices les plus bas. On peut affirmer que les éditeurs mexicains, les médiateurs de la culture, agirent en qualité de censeurs des illustrations car dans les trois éditions mentionnées, on peut percevoir une volonté de ne montrer les personnages qu’en dehors du contexte des scènes. Les traducteurs deviennent parfois auteurs secondaires19 car leurs noms sont cités, cependant dans la plupart des éditions, leur travail est passé sous silence parce que l’éditeur donnait plus d’importance à l’œuvre de Sue et à ses Mystères. La traduction en espagnol fut une étape nécessaire pour atteindre le grand public et depuis 1843, il existait déjà des éditions en langue espagnole publiées en Espagne qui certainement arrivèrent au Mexique et servirent les intérêts des imprimeurs-éditeurs mexicains20.

Il faut cependant souligner que les deux maisons d’édition mexicaines ne publièrent pas le roman dans son texte intégral, ce qui laisse supposer qu’il y eut une certaine « censure » de la part des éditeurs, par souci de vouloir se concilier l’acceptation du public auquel l’ouvrage était destiné. Ils sacrifièrent des passages de l’auteur qu’ils jugèrent « inadéquats »21 car ils ne voulaient pas perdre leurs lecteurs à la suite de la diffusion desdits passages. L’édition d’Arévalo, qui fut publiée en un seul tome, se termine même au début de la troisième partie22. Il est probable qu’il décida d’interrompre l’impression car, en même temps, l’ouvrage sortit sous forme de feuilleton dans le journal  Siglo XIX dans sa version complète. Cette publication dans le quotidien causa, sans doute, la disparition de cet imprimeur-éditeur, à cause du succès que remporta le roman publié dans le journal.23

L’édition de Lara ne comporte que 633 pages et suivant l’exemple d’Arévalo, il supprima des chapitres entiers. Quelle fut la raison de la suppression des passages ? On est porté à croire que ce fut à cause des descriptions trop crues de Sue. Il suivit de près la présentation de la première édition mexicaine. Il prit le risque de mettre l’ouvrage sous presse six ans après la première édition mexicaine, ce qui montre bien que l’engouement pour la lecture de l’ouvrage ne tarissait pas. Comme dernier exemple, l’édition de la Librairie espagnole de Garnier et Frères de 1888, aussi laissa de côté certains chapitres.  

Cette révision met l’accent sur le fait que, complète ou abrégée, l’œuvre était prisée pour l’intérêt porté aux personnages, pour les passages les plus remarquables et pour les valeurs morales qu’elle contenait. L’impression laissée aux lecteurs fut explicitée dans  les journaux et les revues littéraires, espaces qui permettaient d’établir un dialogue avec les lecteurs et d’exposer leurs lectures. Aucun autre roman n’eut autant d’impact auprès des lecteurs, si l’on en juge par les commentaires qu’il suscita. Par ailleurs, les imprimeurs-éditeurs, s’ils n’eurent pas la primeur des Mystères de Paris, recoururent à d’autres ouvrages qui faisaient référence aux Mystères, comme ce fut le cas de Vicente García Torres, qui en 1844, publia Le voyage de Mister-Fitz Gerald en quête des Mystères de Paris puis en 1845 Les Mystères de la vie, pour ne citer qu’un exemple.  

Par la suite, les mystères donnèrent naissance à d’autres mystères qui n’avaient rien de commun avec le roman de Sue, mais copiait le titre pour attirer la curiosité des lecteurs.  On peut mentionner  « l’Histoire du théâtre. Les Mystères de la passion  »24 , les « Mystères de l’âme »25 , « Les Mystères du Carnaval »26 ou tout autre article qui faisait allusion à  Eugène Sue27.  Il n’y a pas de doute que le roman de Sue connut une notoriété sans égale parmi les lecteurs mexicains.  

Les personnes chargées de mettre l’ouvrage dans les mains du public mexicain furent donc les maisons d’édition et les libraires qui d’emblée y virent une excellente affaire. Le livre suscita cependant des discours critiques variés. Les positions prises en regard de l’œuvre furent le reflet des tendances libérales ou conservatrices des lecteurs.

Ce roman fut lancé par divers promoteurs. Le libéral Mariano Arévalo, qui avait publié les ouvrages du critique de la société de la Nouvelle Espagne, Fernández de Lizardi, misa aussi sur les romans qui étaient prisés des lecteurs européens tels que les œuvres de d´Arlincourt et de Scott et fut le premier qui publia Les Mystères de Paris.  Le journal El Siglo XIX de tendance libérale modérée, le fit connaître auprès du public en 1845. Enfin, José Mariano Fernandez de Lara, qui était connu comme imprimeur conservateur, publia en 1843 Paul et Virginie et La Chaumière indienne de Bernardin de Saint-Pierre ; de Sue, Paula Monti ou l´Hôtel Lambert, en 1849 ; puis en 1851, publia de Pantaleón Tovar, Ironies de la vie, roman relatant les coutumes mexicaines  et Les Mystères de Paris d’Eugène Sue.

Les différentes éditions  confirment que les éditeurs-imprimeurs mexicains de toute conviction politique se sont attachés à publier le roman de Sue, cherchant un but lucratif à leur entreprise. Le succès obtenu par les diverses présentations témoigne de l’engouement pour l’ouvrage et les commentaires suscités par sa lecture montrent bien l’impression causée sur la société mexicaine. À cette époque, il n’était pas courant de commenter ou de faire une critique des œuvres littéraires. Cependant, Eugène Sue et ses Mystères étaient continuellement mentionnés dans les quotidiens et les revues littéraires de la ville de Mexico.

La lecture des Mystères de Sue exerça sur les écrivains mexicains une véritable fascination. Les écrivains qui recoururent à l’utilisation du titre de mystères pour leurs ouvrages, cherchaient surtout à attirer l’attention des lecteurs plutôt qu’à mettre en évidence la problématique sociale, qu’à décrire des scènes des bas-fonds ou à présenter un discours moral.  Ils le firent dans l’intention de gagner davantage de lecteurs. Le mot « magique » de mystère recelait une attente, une émotion, une délectation ou une désillusion.  

Mais d’autres écrivains cherchèrent à transposer l’intrigue française à la réalité mexicaine. Le décor de l’intrigue devint alors la ville de Mexico. Manuel Payno, Pantaleón Tovar, Guilermo Prieto, Vicente Riva Palacio, parmi bien d’autres, construisirent leurs mystères sans les annoncer dans le titre : El fistol del diablo ; Los bandidos de Rio Frio ; Ironías de la vida ; Memorias de mis tiempos ;  Monja, casada virgen y mártir, pour ne citer que quelques romans, qui prouvent la renommée qu’eut Eugène Sue au Mexique, comme le souligne José Joaquín Blanco28. Les  romanciers non seulement imaginèrent le mystère mexicain comme un tableau des réalités souterraines, anciennes mais encore vivaces et prêtes à resurgir, concernant les forces préhispaniques et coloniales, mais aussi comme un tableau des réalités morales, politiques et sociales dissimulées ou cachées que les romanciers s´efforçaient de déchiffrer, dénouer et dénoncer.

(Instituto Mora)

(ES) Una notabilidad sin igual entre los lectores mexicanos: Los Misterios de París de Eugenio Sue

La elite pensante del siglo XIX era una elite que leyó con fruición las novedades editoriales que le ofrecieron los encargados de poner en circulación las obras provenientes del viejo continente. Fue una elite que reconoció el valor de la novela no como una frivolidad sino como un “estudio de los afectos del hombre, sus inclinaciones, sus hábitos, los diferentes caracteres que resultan de la naturaleza y de la educación, las costumbres de las familias, las veleidades del genio, la influencia del carácter en la felicidad del hombre, los placeres de la vida privada, sus penas, sus íntimos secretos, los usos más predominantes de cada época…”29  Después de  la publicación en México de los Misterios de París, el nombre de Eugenio Sue estaba en todas las bocas y su novela suscitaba profundos análisis. Gracias a los Misterios de Paris se abrieron nuevas perspectivas en la literatura y, al mismo tiempo, surgieron confrontaciones y discusiones entre defensores y detractores de Eugène Sue, debido al contenido social de la obra.

La novela de Sue dejó una huella importante entre los mexicanos. Precisamente por la importancia que alcanzó me propongo estudiar la presencia de los Misterios en la ciudda de México. Los editores y libreros mexicanos y extranjeros ofrecieron versiones distintas de la obra de Sue y me gustaría mostrar las similitudes o las diferencias contenidas en esas  ofertas editoriales del siglo XIX.  

Lectura de novelas

En las primeras décadas de vida independiente se dio un gran interés por estimular la lectura. La visión condenatoria de la etapa colonial llevó a señalar que

haya habido, generalmente hablando, muy poca afición al estudio de las ciencias morales y políticas, y muy pocos libros clásicos y elementales sobre los principios de la organización social, y sobre los ramos más importantes de la economía de los estados.30

Si eso no había, menos aún las novelas que no estaban permitidas. En el nuevo tiempo independiente se percibe un interés por cambiar la historia de la no lectura. Distintos funcionarios públicos hicieron referencia a la necesidad de leer, pero entre los obstáculos para su fomento estaba el que los precios de los libros eran elevados31 y el que la mayoría de los habitantes fuera analfabeta. Se pretendía que los mexicanos se ilustraran, que leyeran, que se interesaran por la moral, la ciencia política, la economía, la historia, ya que « la propagación de sus teorías sería tan útil a los pobres como a los que los emplean, porque la aplicación del raciocinio á este objeto ilustraría á cada cual sobre sus verdaderos intereses, y les enseñaría los medios de sacar partido de las circunstancias menos favorables.”32 Las traducciones de los autores pretendidos eran caras (Rousseau, Dupaty, Say, Constant, Destutt de Tracy)33 y las existencias de estos libros poco comunes. De allí que otras lecturas más cotidianas como las religiosas o más accesibles como las novelas, seguirían siendo o serían las de  mayor popularidad entre los habitantes de la Ciudad de México, ciudad cultural por excelencia, con un gran número de analfabetas, pero con un número suficiente de lectores, hombres, mujeres y niños, que  desarrollarían las imprentas y las publicaciones,34 y empujarían a los impresores y libreros a estar al tanto de las novedades editoriales europeas  para conseguirlas.35

Los nombres de Walter Scott, Francis Trolopp, el vizconde D´Arlincourt, Harrison, Chateaubriand, Victor Hugo, Lamartine, Charles-Antoine-Guillaume Pigault Lebrun, entre muchos otros, comenzaron a ser familiares entre los leyentes mexicanos y empezaron a asociarlos a sus novelas más famosas. Hacia la década de los años 40, los editores escogieron alguna novela de estos escritores, dependiendo de la tendencia política (Swift, Gómez de Avellaneda, Sue, Chateaubriand) para los folletines de los periódicos36 pues sabían que los lectores disfrutarían los episodios diarios pensadospara publicarse en la prensa o en las revistas literarias. La novela  pronto alcanzó un gran auge entre los lectores y entre los escritores.  

Fue así que la novela Los Misterios de París pronto se volvió conocida entre los mexicanos. En 1843, ya circulaban algunas ediciones francesas y en 1845, la primera mexicana. A lo largo de los años la presencia de Eugenio Sue en los anuncios de venta de libros fue constante y la alusión a Los Misterios de París una realidad asidua.

Se vendieron distintas propuestas editoriales ya venidas de Francia, en francés y en español, así como de factura española y mexicana.37 En 1845, el periódico El Correo de Ultramar señalaba :

...dejar satisfechas las instancias que desde diferentes puntos de América le han dirigido, se resolvió a comprar para una edición en español el derecho exclusivo de ilustrarla con todas las mismas láminas y viñetas de la edición francesa […] la impresión se hará en la imprenta de Lacrampe y compañía, conocida en toda la Europa por la belleza de sus impresiones…38

Esto nos habla de una presencia variada de esta obra en su idioma original y en traducciones en un largo tiempo -a partir de 1844 y hasta 1888 para el caso que revisé- y de un mercado que entendió muy pronto la importancia de esta novela.

Asimismo, nos enfrentamos a presentaciones diversas que abarcaban numerosas ofertas editoriales pues se vendía en diez, nueve, seis, cuatro o un volumen, con formatos que íban desde el  12°, el 8° y el  4°  o hasta la edición portátil con « hermosas viñetas en madera ». Se ofreció por suscripción de cuadernos coleccionables o como libro, entrega o folletín. Se vendía con  300 o 400 grabados en acero o madera, o con 100, o 18 hermosas estampas o se anunciaba simplemente como « ilustrada ». Fue pieza literaria que se leyó como novela, se presentó en el teatro y, más tarde, se apreció en el cine.39 Por eso puede decirse que esta novela alcanzó gran ascendiente entre los mexicanos.

Para entender el efecto e impacto de Los Misterios de Sue es necesario insistir aquí que en la etapa colonial la novela estuvo prohibida « con el fin de no promover las historias fantásticas entre los indios »40 y que en la etapa independiente la novela, poco a poco, cobró importancia y que el escritor Fernández de Lizardi fue su primer impulsor con El Periquillo Sarniento. Con su novela mostró las contradicciones de la sociedad mexicana y « pintó especialmente de un modo minucioso y lúgubre, la vida de ciertas instituciones, como las prisiones, los hospitales y las apiñadas guaridas de los méndigos. »41 Con las pinturas sociales, logró gran aceptación42 y quizá sentó un precedente para la gran acogida de Sue.

De esta manera, las novelas dejaron de ser extrañas a los mexicanos pues la novela corta se desarrolló, con temas recurrentes sobre la etapa colonial y la guerra de independencia, el folletín se instauró en los periódicos con novelas extranjeras, llegando a ser lecturas cotidianas.      

Sobre los Misterios de París

Antes de la publicación de los Misterios, Sue fue conocido por Atargull o El Esclavo, La Morne, Therèse Dunoyer, entre otras. Pero el éxito que alcanzó con Los Misterios de París no tuvo  parangón. Las distintas ediciones así lo constatan. ¿Fue el  París descrito por Sue que atrapó a los lectores y los adentró en una realidad difícil de imaginar  o fue también el carácter moral un factor de esencial para que « despierten en nuestros gobernantes las consideraciones honoríficas de justicia, predilección y respeto que merecen los hombres virtuosos, cualquiera que sea la clase en que se encuentren y sobre todo los trabajadores honrados, cuya suerte en nuestra república y en todas partes es muy deplorable… »43

A partir de 1844, la presencia en la ciudad de México de Sue por Los Misterios fue innegable. Pero cuando el Siglo XIX comenzó su publicación en el folletín con grabados en madera, seguramente el efecto se multiplicó pues implicó alcanzar a muchos lectores y establecer una nueva relación entre la lectura y el lector. El cambio condujo a una cita diaria entre el periódico y el lector, cuando el diario estaba asimilado como parte de la cotidianidad de los mexicanos.44 Además, el folletín tenía la peculiaridad de que podía convertirse en un libro pues estaba pensado para recortarse y después empastarse, como el propio editor del periódico lo ofrecía.45 Visto así, Sue tuvo una « popular acogida […] los aplausos tan generales que por do quiera se prodigaba a esta obra »46 hicieron que resonara con diferentes voces.   

Es muy significativo ver en las ediciones ofrecidas, los editores no necesitaron aclarar nada ;  era como acercarse a un libro conocido. Tanto se hablaba de la novela en los periódicos y en las revistas, las lecturas por excelencia, que no hizo falta presentarla. La primera edición mexicana, la de 1845 no tiene ninguna anotación, la de Lara de 1851 tampoco, la del folletín, únicamente señala que se publicará completa y la de la Librería española de Garnier, de 1888, no hace aclaración alguna. En todos los casos la obra empieza de lleno con la narración.

En cuanto a las ilustraciones, un estudio realizado por María Esther Pérez Salas muestra como, a diferencia de la edición de Gosselin que sirvió de base para las imágenes, las ediciones mexicanas –El Siglo XIX, Arévalo y Lara– se editaron con pocas imágenes y todas convergen en una misma orientación. En ellas se evitó mostrar escenas de los bajos fondos y se privilegió la representación de los tipos que, a los ojos de los lectores, resultaban los más atractivos o repugnantes : « Flor de María », « Rodolfo », « La Lechuza », « El Churriador », entre otros.47 A diferencia de las mexicanas, por ejemplo, la edición de la Librería española de Garnier Hnos de 1888, lleva « numerosos grabados dibujados por Tofani »,  combinando escenas y tipos. De allí que se presume que las ediciones mexicanas seleccionaron cuidadosamente las imágenes para evitar que los lectores ¿visualizaran aquellos pasajes repugnantes, aquellos vicios desagradables? De allí que se pueda decir que los editores mexicanos, los mediadores culturales, fungieron como censores de las imágenes pues en las tres ediciones se percibe una tendencia a mostrar a los personajes por encima de las escenas.  Los traductores en algunos casos se vuelven autores secundarios48 al hacerse mención de ellos, pero en la mayoría de las ediciones no se hace visible su trabajo porque lo que interesaba al editor era la obra de Sue y sus Misterios. Ponerla en español fue una estrategia necesaria para llegar al público y ya desde 1843 existían ediciones en español en España que seguramente llegaron a México y sirvieron a los intereses de los impresores-editores mexicanos.49

Cabe decir que algunas  de las ediciones mexicanas no publicaron la novela en toda su extensión, lo que sugiere esta misma acción de « censura » por parte de los editores que se preocuparon por conciliarse con el público al que querían alcanzar. Sacrificaron pasajes del autor, considerados « no aptos »50 pues no querían perder lectores como consecuencia de la lectura de ellos. De esta manera, la de Arévalo que se concentra en un volumen, llega únicamente hasta el inicio de la tercera parte.51 Lo más probable es que no la continuó pues en paralelo salió en el folletín del Siglo XIX que muy probablemente dejó fuera a este impresor-editor frente al éxito que seguramente alcanzó la novela en el periódico.52

La de Lara constó tan solo de 633 páginas y, al igual que Arévalo, eliminó capítulos. ¿Por qué eliminó los pasajes ? Imagino que por las descripciones crudas que Sue realizó. Siguió muy de cerca la propuesta de la primera edición mexicana, pero la continuó, seguramente por el éxito seguro que obrendría. Se aventuró a imprimirla, seis años después de la primera edición mexicana, lo que habla de la vigencia de esta lectura y del interés del lector por contar con el libro pues hay que recordar que la novela de folletín rara vez se conservaba, a pesar de estar pensada para encuadrenarla. Y, como último ejemplo, la de la Librería española de Garnier Hnos de 1888, refundió capítulos.

Lo importante de esta revisión es que completa o fraccionada, la obra era reconocida por los personajes, los pasajes más relevantes y por las moralejas que contenía. La impronta que dejó en los lectores se refirió en los periódicos y en las revistas literarias, espacios a propósito para establecer un diálogo entre los lectores y sus lecturas. Ninguna otra novela dejó tanta huella de su presencia por los comentarios que acarreó. Por su parte, los impresores-editores, si no lograron la primicia de Los Misterios de París se acogieron a otra obra que hiciera referencia a ella, como fue el caso de Vicente García Torres que en 1844, publicó El viaje de Mister-Fitz Gerald en busca de Los Misterios de París  y en 1845 Los Misterios de la vida, por citar un ejemplo.  

En otro sentido, los misterios dieron lugar a otros misterios que nada tenían que ver con los de Sue, pero se tomaban del título para atraer la atención de los lectores. Puedo mencionar aquí a « Historia del teatro. Los Misterios de la Pasión »53 o « Misterios del alma »54 « Los Misterios del Carnaval »55o aquel otro artículo que hacía alusión a Eugenio Sue.56 De allí que se pueda afirmar que la obra de Sue fue señera entre los mexicanos.

Del efecto de los Misterios de París

Los responsables de hacer llegar la obra al público mexicano fueron los editores y libreros que reconocieron en ella un buen negocio. Existen testimonios de su lectura, de sus bondades o del mal que produjo. Las posturas tomadas frente a esta obra son reflejo de las tendencias liberales o conservadoras de sus lectores.

Fue una novela propiciada por distintos promotores : El Siglo XIX, periódico de tendencia liberal moderada, la dio a conocer en 1845. Mariano Arévalo ¿liberal ? había impreso las obras del crítico de la sociedad novohispana, Fernández de Lizardi y con ellas paladeó el éxito ; le apostó también a novelas que habían ganado a los lectores europeos como las D´Arlincourt y Scott y fue el primero en publicar en libro los Misterios de Sue.  Por su parte, José Mariano Fernandez de Lara se le identificaba como impresor ¿conservador ? Publicó en 1843, Paul et Virginie et La Chaumière indienne de Bernardin de Saint-Pierre ; de Sue, Paula Monti ou l´Hôtel Lambert, en 1849 ; y en 1851, publicó de Pantaleón Tovar, Ironies de la vie, novela de costumbres mexicanas y Los Misterios de París de Sue.

Las distintas ediciones confirman que los editores-impresores mexicanos de cualquier tendencia se ocuparon de publicar la novela de Sue y muestran su interés por hacer una publicación lucrativa. El éxito de las distintas presentaciones testimonia su lectura y los comentarios que generó prueban su impresión en la sociedad mexicana.  Para entonces, no era común comentar o criticar las novelas, sin embargo, Sue y sus Misterios estuvieron continuamente presentes en los periódicos y las revistas literarias de la ciudad de México y muestran el impacto que dejó entre el público mexicano.

Los escritores que se acogieron al título de misterios, estuvieron más interesados en generar atención que en acercarse a la problemática social o a las escenas de los bajos fondos o al discurso moral. Lo hicieron como una estrategia para ganar lectores. La palabra « mágica » encerraba espectación, emoción, deleite o decepción.

Los escritores mexicanos leyeron y se fascinaron con los Misterios de Sue. Buscaron trasladar la intriga francesa a la realidad mexicana. Hicieron de la ciudad de México, su escenario. Manuel Payno, Pantaleón Tovar, Guilermo Prieto, Vicente Riva Palacio, entre otros, construyeron sus misterios sin mencionarlos : El fistol del diablo, Los bandidos de Rio Frio, Ironías de la vida, Memorias de mis tiempos, Monja , casada virgen y mártir, entre otros novelas, dan prueba de la presencia de Sue en México, como señala José Joaquín Blanco.57

Los escritores mexicanos  no sólo “imaginaban el misterio mexicano como el de realidades subterráneas, antiguas pero no desaparecidas, siempre a punto de regresar, lo mismo fuerzas prehispánicas que coloniales, sino también el de realidades morales, políticas y sociales disimuladas o escondidas a las que los autores debían descifrar, develar y denunciar”, como destaca Blanco58.

(Instituto Mora)

Notes

1  Luis de la Rosa, “Utilidad de la literatura en México”,  Laura Suárez de la Torre (Ed.), Obra. Periodismo y obra literaria, México, UNAM/Instituto Mora, 1996, p. 382.

2  El Fanal del imperio, México, 1822.

3  « Par ailleurs, l’offre actuelle des ouvrages des plus appréciés parmi nous se vendent à des prix tellement élevés et augmentés que nos hommes de lettres ne peuvent se permettre de les acheter vu que la grande majorité sont pauvres et de peu de ressources. Le libraire le plus juste de cette capitale demande la somme de cinquante pesos en métal pour la traduction en castillan de LEsprit des Lois, prix similaire aux autres ouvrages de ce type et dont la valeur augmente en raison de l’assiduité avec laquelle ils sont recherchés et demandés. » El fanal de Imperio, México, 1822.

4  El Sol, Mexico, 14 décembre 1825.

5  Certains de ces ouvrages furent publiés en 4 tomes au prix de 8 pesos.

6  Il faut signaler que de fait de la rareté des écoles, il n’était pas inhabituel que l’apprentissage de la lecture se fasse à la maison. Pour cette raison, on ne pouvait se faire une idée claire du taux d’analphabétisme et bien qu’il n’existât pas de politique de scolarité universelle, le nombre de lecteurs était plus grand que celui de personnes sachant lire et écrire grâce à la scolarité.  

7  En outre, il ne faut pas perdre de vue qu’après l’indépendance, les libraires européens pouvaient désormais offrir leurs livres et pénétrer le marché mexicain et que la crise économique des années vingt joua en faveur des relations commerciales entre les libraires français et le marché mexicain avide de livres.  

8  Les quotidiens libéraux El Siglo XIX et El Monitor, publièrent des œuvres de Sue, Dumas, Paul Féval, et Victor Hugo, entre autres, tandis que le journal El Universal accorda une place prépondérante à la « fiction et à l’histoire ». Voir  Marie-Ève Thérenty, « “Sous le Trait”. Identités nationales, politiques et médiatiques dans le feuilletons en France et au Mexique au XIXe siècle » dans l’ouvrage de Lise Andries et de Laura Suárez de la Torre, Impressions du Mexique et de France/Impresiones de México y de Francia, Paris-Mexico, Éditions de la Maison des Sciences de l´Homme/Institut Mora, 2009, p. 147-164.

9  Les éditions faites par Gosselin et de Boix  en sont la preuve.

10  El Siglo XIX, Mexico, 29  mai 1845

11  Voir Laura Suárez de la Torre, « Lecturas des Mystères en  Mexico. XIX Siècle » dans  Tras las huellas de Eugenio Sue. Lectura, circulación y apropiación. Siglo XIX, sous presse.

12  Par décret royal du 4 avril 1531 qui demeura en vigueur jusqu’à la promulgation de la Constitution de Cadix, la lecture de romans était interdite, ce qui n’empêcha pas que se lisent en Amérique des romans de chevalerie, des ouvrages picaresques y compris La Celestina. José Luis Martínez, La expression nationale, Mexico, Maison d’édition Oasis, 1984, p. 70. Ce fut José Joaquín Fernández de Lizardi qui créa le genre littéraire de la nouvelle à l’époque de l’indépendance avec le roman  El Periquillo Sarniento 1816, 1830-1831 qui dépeint la société mexicaine. « Le roman a pour cadre et pour thème la ville de Mexico et ses habitants. Fernández de Lizardi décrit en détail des personnages appartenant à diverses couches de la société et avec une grande habileté, esquisse les métiers et les professions. Il fait un portrait vivant des indiens, des voleurs, des joueurs, des gens honnêtes et des querelleurs… » León Guillermo Gutierrez, La novela mexicana. De la Independencia a  la Revolución, Mexico, INEHRM, 2009, p. 24.

13  José Luis Martinez, La expresión nacional, México, Oasis, 1984, p. 79..

14  « Département de Guanajuato », El Siglo XIX, Mexico, 27 mai 1845. L’auteur de cette information offre la traduction en espagnol de certains passages qui n’étaient pas encore traduits, afin que les lecteurs puissent apprécier les vertus de l’ouvrage.

15  Voir Marie-Ève Thérenty,  La invencion de la cultura mediatica. Prensa, literatura y sociedad en Francia en el siglo XIX, Cuardernos Sequencias, Mexico, 2013.

16  Dans la section intitulée Variétés : « À la demande de nombreux lecteurs, nous avons décidé de publier dans notre quotidien quelques-uns des meilleurs romans publiés de nos jours et qui attirent l’attention du public…  Par la suite, nous  inclurons cette partie du roman sous forme de feuilleton.” ´Variedades´, El Siglo XIX, Mexico, 31 juillet 1845.

17  Revista Científica y Literaria, Mexico, po los antiguos redactores del Museo, 1845, p. 396.

18  María Esther Pérez Salas, « Las imágenes de los Misterios de París en las ediciones mexicanas » dans  Tras las huellas de Eugenio Sue. Lectura, circulación y apropiación. Siglo XIX, sous presse.

19  Il faudrait aussi souligner que les traductions furent réalisées par différentes personnes. A. X. San Martín traduisit la version  Lacrampe datant de 1844-1845 et  Emilio Prieto y Villarreal traduisit la version de l’année 1888 de Garnier. Dans les autres traductions, il n’est pas fait mention des traducteurs.

20  Sue, Mystères, Cadix, El Jornal de Opinión y el Comercio, 1843.

21  L’édition d’Arévalo a supprimé des chapitres.  

22  Avec inclusion de notes qui font référence à certaines expressions et lieux de Paris.  

23  Grâce à une note écrite dans le journal, il est établi qu’Arévalo ne publia pas l’ouvrage dans sa version intégrale : “L’accueil universel que reçut le célèbre roman que M. Sue a publié sous le nom des Mystères de Paris, nous a incité à la publier intégralement, avec illustrations de plusieurs gravures sur bois, qui sont uniques, et qui facilitent ce type d’impression ”,  El Siglo XIX, México, 16 septembre 1845.

24  El Mosaico mexicano, t. I, México, 1840, pp. 482-488.

25  Álbum mexicano, v. I, México, 1849, pp. 506-508.

26  Semana de las señoritas mejicanas, t. I, México, 1851, pp. 345-351.

27 « M. Eugenio Sue » en Museo mexicano, v. I, México, 1845, pp. 76-78.

28  José Joaquín Blanco, “Aspectos de la novela popular mexicana” en Laura Suárez de la Torre (Coord.), Tras las huellas de Eugenio Sue. Lectura, circulación y apropiación. Siglo XIX, México, Instituto Mora, (sous presse)

29  Luis de la Rosa, “Utilidad de la literatura en México” en Laura Suárez de la Torre (Comp.), Obra. Periodismo y obra literaria, México, UNAM/Instituto Mora, 1996, p. 382.

30  El Fanal del imperio, México, 1822.

31  “Por otra parte, el crecido y alto precio á que actualmente se venden entre nosotros las obras de los publicistas de más reputación, es demasiado exorbitante para que puedan sufrirlo nuestros literatos, por la mayor parte pobres y de muy escasas facultades. El librero más equitativo de esta capital está pidiendo cinquenta [sic.] pesos fuertes por la traducción castellana del Espíritu de las leyes, y lo mismo sucede á proporción con las demás obras de igual clase cuyo valor sube siempre en razón del ahínco con que se las busca y solicita.” El fanal del imperio

32  El Sol, México, 14 de diciembre de 1825.

33  Algunos de estas obras constaban de 4 tomos a 8 pesos.

34  Es necesario señalar que si bien las escuelas eran escasas, el aprendizaje de la lectura era común que se hiciera en casa. De allí que no pueda tenerse una idea clara del analfabetismo y que quizá si bien no existía una política educativa para todos, el número de lectores sea mayor al de alfabetizados por al vía formal.   

35  Además, no hay que perder de vista que después de la independencia los libreros europeos podían ofertar sus libros en el mercado mexicano y que la crisis económica de los años veinte favoreció la relación comercial entre los libreros franceses y el mercado mexicano.

36  Los liberales, El Siglo XIX y El Monitor, publicaron obras de Sue, Dumas, Paul Féval, de Victor Hugo, entre otros, en tanto que El Universal privilegió la “ficción y la historia”. Ver Marie-Eve Thérenty, “Sous le Trait”. Identités nationales, politiques et médiatiques dans le feuilletons en France et au Mexique au XIXe siècle” en Lise Andries y Laura Suárez de la Torre, Impressions du Mexique et de France/Impresiones de México y de Francia, París-México, Éditions de la Maison des Sciences de l´Home/Instituto Mora, 2009, pp. 147-164.

37  Las ediciones de Gosselin y de Boix prueban esto.

38  El Siglo XIX, México, 29 de mayo de 1845

39  Ver Laura Suárez de la Torre, “Lecturas de Misterios en la ciudad de México. Siglo XIX” en Tras las huellas de Eugenio Sue. Lectura, circulación y apropiación. Siglo XIX, en dictamen.

40  Por Cédula Real del 4 de abril de 1531 que permaneció vigente hasta la promulgación de la Constitución de Cádiz se prohibieron las novelas, lo que no obstó para que se conocieran en América novelas de caballería, novelas picarescas e incluso La Celestina. José Luis Martínez, La expresión nacional, México, Editorial Oasis, 1984, p. 70. Fue José Joaquín Fernández de Lizardi quien inicia la novela en el México independiente con ElPeriquillo Sarniento 1816, 1830-1831en la que se muestra a la sociedad mexicana. “Su marco y su tema son la ciudad de México y sus habitantes; describe en detalle a los integrantes de los diferentes estratos sociales; hábilmente dibuja el perfil de oficios y profesiones; retrata a indios, ladrones, jugadores, hombres honrados y a pendencieros…” León Guillermo Gutiérrez, La novela mexicana . De la Independencia a la Revolución, México, INEHRM, 2009, p. 24 (Historia para todos)

41  José Luis Martínez, La expresión nacional, México, Oasis, 1984, p. 79. Visto así, no es extraño el éxito alcanzado por Eugène Sue en México porque puede decirse entonces que el gusto de los mexicanos por la novela empezó con la temática propuesta por Lizardi en El Periquillo y Sue en sus Misterios.

42  Es el propio autor quien reconoce la aceptación del público y ofrece una segunda edición en seis tomos en 8°, con láminas finas y el retrato del autor. La primera edición constaba de tres tomos.  El Sol, México, 1 de noviembre de 1825.

43  “Departamento de Guanajuato” en El Siglo XIX, México, 27 de mayo de 1845. En esta noticia el autor de la nota ofrece la traducción al español de pasajes que aún no están traducidos para que se vayan conociendo las virtudes de la obra.  

44  Ver  Marie-Eve Thérenty,  La invención de la cultura mediática. Prensa, literatura y sociedad en Francia, siglo XIX, México, Instituto Mora, 2013.

45  En la sección denominada Variedades “A instancias de muchos de nuestros lectores nos hemos decidido publicar en esta parte de nuestro periódico, algunas de las mejores novelas que hoy se publican y llaman la atención pública… Más adelante pondremos esta parte en un folletín.” ´Variedades´ en El Siglo XIX, México, 31 de julio de 1845.

46  Revista Científica y Literaria, México, por los antiguos redactores del Museo, 1845, p. 396.

47  María Esther Pérez Salas, “Las imágenes de Los Misterios de París en las ediciones mexicanas”, (en prensa).

48  Habría que mencionar también que las traducciones se debieron a distintas plumas. A. X. San Martín se ocupó de la de Lacrampe de 1844-1845 y  Emilio Prieto y Villarreal de la de 1888 de Garnier. En otros casos, no se menciona al traductor.

49  Sue, Misterios, Cádiz, El Jornal de Opinión y Comercio, 1843.

50  En las edición de Arévalo se suprimen capítulos.

51  Incluyó algunas notas que hacen referencia a vocablos y a sitios de París.

52  Por una nota en el periódico se confirma que Arévalo no la publicó completa: “La aceptación que ha gozado universalmente la célebre novela que Mr. Sue ha publicado bajo el nombre de los Misterios de París, nos ha decidido a insertarla íntegra, adornándola con diversos grabados de madera, únicos que permite esta clase de impresiones”,  El Siglo XIX, México, 16 de septiembre de 1845.

53  El Mosaico mexicano, t. I

54  Album mexicano, México, 1849, pp. 506-1

55  Semana de las señoritas mejicanas, t. I, México, 1851.

56  “M Eugenio Sue” en Museo mexicano, México, 1845, v. I, pp. 76-78.

57  José Joaquín Blanco, “Aspectos de la novela popular mexicana” en Laura Suárez de la Torre (Coord.), Tras las huellas de Eugenio Sue. Lectura, circulación y apropiación. Siglo XIX, México, Instituto Mora, (en prensa)

58  Ibidem.

Pour citer ce document

Laura Suárez de la Torre, «  Une notoriété sans égale parmi les lecteurs mexicains : Les Mystères de Paris d´Eugène Sue [également disponible en espagnol] », Les Mystères urbains au XIXe siècle : Circulations, transferts, appropriations, sous la direction de Dominique Kalifa et Marie-Eve Thérenty Médias 19 [En ligne], Mise à jour le : , URL: https://www.medias19.org/publications/les-mysteres-urbains-au-xixe-siecle-circulations-transferts-appropriations/une-notoriete-sans-egale-parmi-les-lecteurs-mexicains-les-mysteres-de-paris-deugene-sue-egalement-disponible-en-espagnol