Le journalisme francophone des Amériques au XIXe siècle

Henri Plasson et la première presse française au Brésil (1827-1831)

Table des matières

ISABEL LUSTOSA

L’ami et protecteur de Ferdinand Denis

Parmi les journalistes qui ont participé activement au débat qui s’est instauré dans la presse brésilienne avant l’abdication de D. Pedro I, le français Henri Plasson mérite une attention spéciale1. Son journal, O Moderador, a peut-être été celui qui défendit le plus l’empereur et son gouvernement contre les attaques de la presse radicale. Pour ce faire, Plasson développa des arguments inspirés par la pensée libérale alors en vigueur, dans le but d’attribuer à D. Pedro la légitimité constitutionnelle que ses opposants lui refusaient. En analysant les deux fronts qui divisent la presse entre 1827 et 1831, on constate l’importance accordée au fait qu’un Français qui brandit des arguments basées sur l’expérience de son pays vienne soutenir le gouvernement et certifier que l’empereur était un libéral.

On connaît peu de choses sur Henri Plasson, ce Français qui a vécu au Brésil entre 1816 et 1831. Il a quitté l’Europe le 24 août 1816, amenant avec lui un jeune homme de 18 ans, Ferdinand Denis, issu d’une famille de laquelle Plasson était proche. Il faut souligner que c’est justement en 1816 qu’ont été officiellement rétablies les relations diplomatiques entre le Portugal et la France. Plasson et Denis sont arrivés à Rio de Janeiro en octobre de la même année et y sont restés jusqu’au 12 mars 1817, puis sont partis pour le Salvador. Il est possible que ce séjour plus long à Rio de Janeiro ait été causé par le fait que Plasson cherchait encore à être confirmé dans le poste de consul de France à Bahia. De toute façon, cette confirmation dépendait de plusieurs autres instances et ce n’était pas facile de l’obtenir. À travers la correspondance de Denis avec d’autres membres de sa famille, on peut suivre l’angoisse avec laquelle les deux hommes attendaient cette nouvelle qui ne vint jamais. Bien que Plasson ait en effet exercé une activité consulaire rémunérée, la nomination n’a jamais été vraiment officielle. Les autres projets de ce Français à Bahia, toujours avec l’aide du jeune Denis, ont également échoué, de sorte que ce dernier est retourné en Europe à la fin de 1819.

Plasson, quant à lui, est resté à Bahia ; son nom apparaît d’ailleurs dans quelques documents de 1821 en tant que débiteur dans une affaire portant sur l’achat d’esclaves pour un projet qui devrait être entrepris dans la vallée Jequitinhonha. Il s’agit peut-être du même projet qui avait mené Ferdinand Denis à voyager dans la région en 1819, sans toutefois parvenir à le mener à bien. En fait, en 1836, cinq ans après la mort de Plasson, est publié dans le Correio Oficial un document demandant des éclaircissements sur la destination des trente esclaves qu’il aurait reçu pour l’établissement colonial qu’il s’était proposé de créer aux abords du Jequitinhonha. Dans la préface du livre de poésies Élégies brésiliennes, suivi de poésies diverses et d’une notice sur la traite des noirs, publiée à Paris par Pierre Plancher, qui n’était pas encore arrivé au Brésil, et imprimé par Gueffier en juillet 1823, l’auteur, Corbière, un ancien officier de la marine française, déclare que les poésies qui y sont présentées sont des traductions de chants sauvages recueillis par Plasson, ancien consul de France à Bahia. Il informe encore qu’en 1818, Plasson, « motivé par le désir de fonder une colonie à l’intérieur du Brésil, est monté par un fleuve de la province d’Ilhéus et y a vécu pendant deux ans parmi les Indiens.2 »

Le colonel Plasson

À Bahia, la guerre sanglante de l’Indépendance a permis à Plasson d’exercer une autre activité rémunérée. Il se trouva élevé à la position de colonel de milice, ayant même conduit certaines actions importantes et obtenu la reconnaissance des villes de Bahia où il a agi. Dans le Correio do Rio de Janeiro (no 141 du 1er octobre 1822), il est dit que le colonel Henry Plasson aurait fait une proclamation pour la défense de l’indépendance du Brésil, déclaration pour laquelle, selon le général Madeira, le Français mériterait d’être pendu. Le 20 octobre 1822, le peuple de Nazareth comptait sur ses services afin de transmettre à D. Pedro le document qui requérait pour eux le titre de village. Plasson y était identifié comme « le bienfaiteur, ancien consul français » et le message disait de lui : « Nous faisons confiance au reconnu patriotisme et aux lumières d’Henry Plasson et au crédit que VAR3 doit concéder à cet étranger si distingué partout dans la province, pour sa conduite courageuse à l’époque du despotisme de Madeira et de ses compagnons, et par la guerre efficace qu’il a déclarée contre eux ». La proposition d’élévation de Nazareth au statut de village avait déjà été présentée au parlement le 14 octobre par le député de Bahia, M. Calmon du Pin e Almeida, mais il avait échoué et Nazareth n’est devenu village qu’en 1831.

Henri Plasson est probablement revenu à Rio vers la fin de 1822 ou au début de 1823. Dès lors, il s’y serait installé, et dès le 2 juillet 1823, nous trouvons des traces de sa présence dans le Diário de uma viagem ao Brasil (1821-1823) de Maria Graham. La voyageuse anglaise parle de la bonne impression qu’elle a eue de Plasson quand il l’avait accompagnée dans une visite au Musée national le 14 août 1823 : « un français très intelligent, auquel je dois une bonne quantité d’informations sur cette terre ». Bien qu’il ait été inclus par Teodoro Maria Taunay, chancelier du Consulat général de France, en tant qu’« ancien colonel de milice », dans la liste des militaires français résidant alors au Brésil, il ne serait retiré du service militaire qu’après le décret de la Régence provisoire, le 11 mai 1831. Il est probable que Plasson se soit établi à Rio de Janeiro en tant que commerçant ou comme typographe, parce que, selon Helio Vianna, Le Modérateur, journal où il a fait la défense de D. Pedro contre ses adversaires, a d’abord été imprimé à la même adresse que celle où il résidait : rue du Saint-Esprit, no 29 (actuellement rue D. Pedro I).

La presse française à Rio

Le Courrier du Brésil, journal dont Plasson a été l’éditeur, était le troisième d’une série de journaux publiés en français à Rio de Janeiro. Le premier avait été L’Indépendant, dont dix numéros ont circulé entre avril et juin 1827. Dans le même mois de juin 1827 paraît son successeur, L’Écho de l’Amérique du Sud, qui a duré jusqu’en mars 1828. Les deux journaux ont été imprimés dans la typographie de l’éditeur du Jornal do Commercio, Pierre Plancher-Seignot, également français. Ces périodiques ont été publiés en français par des Français et, même s’ils avaient initialement eu un public cible de Français établis au Brésil, ils se sont progressivement impliqués dans les problèmes locaux.

L’Indépendant : feuille de commerce, politique et littéraire paraissait uniquement les samedis et avait un format de quatre pages. Il avait comme rédacteur M. Jourdan et consacrait une large place à la critique de théâtre, se mêlant même à l’une des premières querelles déclenchées parmi les admirateurs des deux chanteuses les plus célèbres de la scène théâtrale carioca. L’éditeur, Émile Sevene, a déclaré dans un éditorial que toutes les grandes villes d’Europe et d’Amérique publiaient des journaux en français : « personne n’ignore qu’en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Hollande, etc. il se publie des journaux en langue française. Sur notre Continent américain, à New York, à Buenos Aires il existe des journaux français »4 . Il ajoutait encore que, comme Rio de Janeiro était l’un des ports les plus importants sur les routes commerciales du monde, et que la ville était devenue cosmopolite, attirant des individus de différentes régions du monde qui avaient le français comme langue véhiculaire, la ville carioca ne pouvait pas rester derrière les autres.

Le 30 juin 1827, Émile Sevene lance L’Écho de l’Amérique du Sud, journal politique, commercial et littéraire, duquel il serait l’« éditeur et éditeur-propriétaire » sans que le propriétaire de l’imprimerie, Plancher, soit capable d’intervenir dans le contenu du journal, comme il le faisait dans L’Indépendant. Il donnerait maintenant un caractère plus politique à la feuille, mais garderait toujours la section de critique théâtrale. Sevene disait vouloir soutenir les principes politiques du gouvernement représentatif — l’Assemblée législative avait initié ses travaux en 1826 —, contribuer à nourrir les intérêts du Brésil dans les affaires de l’Europe et envoyer à la France des nouvelles du Brésil. Ses objectifs allaient encore plus loin, et il avait pour but également d’informer les personnes concernées de la situation politique en Colombie, au Pérou, au Chili et en ces « deux pays si proches de ses frontières et si éloignés les uns des autres par l’état politique de son intérieur : Buenos Aires et le Paraguay.5 »  

Mais les intentions généreuses du nouveau journal de Sevene n’ont pas pu aller très loin, et en mars 1828 L’Écho mettrait fin à ses activités. Il avait marqué la presse de Rio de Janeiro par son engagement libéral, engagement reconnu par L’Aurora Fluminense qui l’inclut, à ses côtés et ceux de L’Astréa, dans la catégorie des trois « feuilles toujours éprises de libéralisme » qui circulaient à Rio de Janeiro6. La feuille avait également publié des textes importants de Debret, Taunay et Grandjean de Montigny dans la fameuse dispute que les artistes français ont entreprise avec le peintre portugais Henrique José da Silva autour de l’Académie impériale des Beaux-Arts.

L’atmosphère conviviale qui a marqué les relations de L’Écho avec la presse libérale à Rio de Janeiro fut ébranlée dans le dernier mois de son existence à cause d’un correspondant qui signait M. K *** et qui s’était impliqué dans une vive controverse. Tout cela parce que M. K *** avait publié un article dans lequel il décrivait comment étaient les habitudes des familles brésiliennes riches avant l’afflux intense d’étrangers, notamment de Français au Brésil. Le résultat ressemblait à une la description de scènes représentées dans les gravures de Debret. La réaction de la presse a été très agressive ; le débat a duré jusqu’à la fin de février, avec des articles publiés dans L’Aurora, L’Astrée et L’Espelho critiquant le correspondant de L’Écho et les Français en général. Derrière cette signature de M. K *** se cachait peut-être Henri Plasson. Dans la critique faite par L’Aurora, on lit que M. K *** « a mal profité du temps où il voyageait dans campagne du Brésil pour défendre notre indépendance. »

En effet, L’Écho lui-même était soupçonné d’être devenu un « journal ministériel », moins à cause des lettres de « M. K ***tonel de M. Écho »7 que par le fait qu’il se rapprochait progressivement du gouvernement. D’où résulte peut-être la sortie de Sevene et son insistance à démontrer — avant même que L’Écho ne devienne Le Courrier — qu’il n’était plus son éditeur. Le 22 mars 1828, le Jornal do Commercio a publié une note dans laquelle Émile Sevene informait le public que l’éditeur responsable et le rédacteur en chef de L’Écho d’Amérique du Sud avaient transféré tous ses droits de propriété et de publication à M. René Ogier et que dès lors il « était tout à fait étranger à tout ce qui appartient à ladite feuille.8 » Quelques jours plus tard, le 31 mars, il fait publier la note afin de répéter l’information : depuis le 24 mars, il n’était plus le responsable de cette publication.9  

Henri Plasson serait le principal rédacteur du Courrier du Brésil : feuille politique, commerciale et littéraire, publié au début de 1828 et distribué jusqu’en mars 1830. Portant l’épigraphe « Paix et Liberté », Le Courrier était imprimé au 63, rue de la Quitanda, et avait comme éditeur responsable R. Ogier, le même que celui cité plus haut par Sevene. Il paraissait deux fois par semaine, le mercredi et le samedi, et avait quatre pages. Les sections qu’il comportait étaient divisées de la manière suivante : la section « Intérieur » contenait des nouvelles du Brésil, en particulier de la Cour de Rio de Janeiro, tandis que la section « Extérieur » reproduisait des articles de journaux européens, notamment français. Dans les dernières pages, on trouvait également, en alternance, des annonces (très peu nombreuses) et des informations sur les mouvements du port, notamment les navires qui entraient et sortaient. De temps en temps, on y incluait quelques correspondances. Il était vendu, comme tous les journaux de l’époque, par des abonnements qui pouvaient être de deux, cinq ou douze mois. Il publiait des annonces de librairies et de commerçants français, ainsi que des notes d’autres compatriotes qui offraient leurs services.

Le départ d’Émile Sevene, auteur d’une grammaire de la langue française et éventuel professeur particulier de français, a fait chuter le niveau de l’écriture du seul journal français publié à Rio à la suite de L’Écho – du moins c’est ce que suggère la lettre publiée le 10 juin dans le numéro 204 du Jornal do Commercio par un individu qui a utilisé la signature « Inimigo das mangações ». Il dit qu’il était abonné de L’Écho et qu’il avait gardé son abonnement quand celui-ci est devenu Le Courrier tant parce qu’il aimait lire en français que pour améliorer sa connaissance de cette langue. Mais Le Courrier, dit-il, « semble écrit dans une langue nouvelle, peut-être l’invention de l’éditeur et rédacteur responsable de cette feuille. » Il se plaint encore de l’irrégularité avec laquelle le journal paraît ; son engagement était de « donner un numéro le mercredi et un autre le samedi », ce qui ne se produisait pas toujours. Peut-être que cette lettre, tout comme d’autres signées « Anti-solecismus », sont justement de la main de Sevene, vexé par la perte de la direction du journal.

Cependant, le 10 septembre 1828, le moment est venu pour Henri Plasson de présenter ses adieux par une lettre également publiée dans le Jornal do Commercio : « Le rédacteur en chef du journal français Le Courrier du Brésil informe les abonnés qu’il a quitté entièrement la rédaction de ladite feuille dès le numéro 44, livrant toute la direction aux mains du propriétaire du journal, M. Ogier ». Il semble que cet abandon de la rédaction était une question délicate, car en décembre Plasson allait utiliser les pages du même Jornal do Commercio pour réfuter les critiques du célèbre Luis Augusto May, député et rédacteur de La Malagueta (publication parue en 1821), sur un reportage économique publié dans Le Courrier. Plasson dit que l’article critiqué datait du moment où il « dirigeait la même feuille », ce qui le menait à utiliser l’espace du Jornal do Commercio pour réfuter la critique, puisque « l’étrange rédaction actuelle du Courrier du Brésil ne [le] laiss[ait] pas utiliser ce canal ».

Il est difficile d’évaluer aujourd’hui combien de temps a duré cette prise de distance de Plasson, ou même si elle a effectivement existé. Cependant, pour la plus grande partie de l’année 1829 jusqu’à l’Abdication (7 avril 1831), Plasson était souvent identifié par les journaux de l’opposition comme le rédacteur en chef du Courrier. Les raisons pour lesquelles il annonce son éloignement peuvent concerner l’article que Le Courrier publie le 23 juillet 1828, au numéro 31, qui faisait un éloge ouvert du compatriote Pierre Chapuis. Chapuis, ce libéral, républicain et maçon qui était capitaine de la cavalerie de Napoléon, est arrivé à Rio de Janeiro à la fin de 1825, et passe ensuite à l’édition d’une feuille intitulée O Verdadeiro Liberal. En 1826, Chapuis publie « Réflexions sur le Traité d’Indépendance et le décret promulgués par Sa Majesté Fidélissime », où il fait d’acerbes critiques des termes du traité d’indépendance signé l’année précédente avec le Portugal, avec l’intervention directe de l’Angleterre. Arrêté et emprisonné dans la forteresse de Santa Cruz, Chapuis a ensuite été déporté vers l’Europe. Or Le Courrier a annoncé et mis en relief, à la première page, le retour de Chapuis à Rio de Janeiro, dans le cadre d’un voyage vers le Chili, où il allait créer, avec un groupe de professeurs sous sa direction, un établissement d’enseignement public. Les commentaires, qui suivent les nouvelles, s’opposent ouvertement aux mesures adoptées par le gouvernement brésilien contre Chapuis.

Pendant son séjour dans cette partie de l’Amérique du Sud, M. Chapuis s’est attiré l’estime et la considération des hommes les plus éclairés du Chili, qui l’ont fortement invité à se fixer dans leur patrie, lui assurant la protection du gouvernement pour toutes les entreprises utiles dont il serait le créateur. « Ce publiciste distingué a trouvé dans la République du Chili une honorable compensation à l’acte arbitraire qui l’a éloigné du Brésil, et nous ne doutons pas que le succès le plus complet ne couronne cette fois ses efforts, et ne lui assure une vie tranquille, après tant d’orages et de persécutions »10

Cette critique si directe à une décision dont D. Pedro était l’auteur ne semblait pas indiquer que Le Courrier était, comme l’appelaient ses adversaires, un journal ministériel. Il est vrai qu’en même temps le journal donnait plein appui à la cause de D. Maria II en publiant de fortes attaques contre D. Michael, le frère cadet D. Pedro, qui avait trahi la promesse de gouverner comme régent jusqu’à la majorité de sa nièce, et qui s’était proclamé roi absolu. Le 2 juillet 1828, Le Courrier a publié un article contre D. Miguel et D. Carlota Joaquina qui présente une très forte critique de la mère de D. Pedro I. Le 9 juillet, le journal commente le départ de D. Maria II pour l’Europe, où elle serait sous la garde de son grand-père maternel, l’empereur d’Autriche, François I. Dans ce texte, on fait une curieuse association entre le destin de D. Maria et le fils de Napoléon Bonaparte, de même que de nombreuses références négatives à Metternich.

Si une brouille entre Le Courrier et le gouvernement a pu exister, elle semble avoir a été rapidement surmontée, et le journal français a toujours été identifié comme un journal ministériel par la presse d’opposition à D. Pedro I, en particulier par L’Aurora Fluminense et par L’Astréa, aux côtés du Jornal do Commercio et du Diário Fluminense. L’éditeur de L’Astréa, indigné de voir le nom de son éditeur, Vieira Souto, cité dans Le Courrier — à une époque où la loi garantissait le droit à l’anonymat et où ce dogme était respecté tant par de la presse ministérielle comme par celle d’opposition — disait que ce périodique était un « méprisable serviteur du pouvoir »11.

Les compliments faits par Le Courrier à Francisco Gomes da Silva, le célèbre Chalaça, conseiller et ami proche de l’empereur, ont provoqué une forte réaction de cette même presse. Chalaça était le symbole de la présence portugaise dans la cour et, comme il était proche de D. Pedro, il était la personne qui s’occupait le plus près de la question portugaise, si problématique aux yeux des Brésiliens. Dans un article qui vise principalement Gomes da Silva, L’Astréa soupçonne que les rédacteurs du Courrier agissent par intérêt : « Il est bon de ne pas se faire des ennemis et d’acquérir des protecteurs de tous les partis entre lesquels le palais se partage »12.

L’Astréa dénonce également l’enthousiasme avec lequel Le Courrier parle des frères Andrada qui rentraient au Brésil cette année-là, après un exil de six ans. En effet, au numéro 6, du 19 avril 1828, le journal informe que Martim Francisco et Antonio Carlos rentraient au Brésil pour présenter leur défense dans la procédure pénale dont ils avaient été l’objet en 1823. On y souligne enfin : « Ceux qui connaissent et savent apprécier les deux Andrades jugent cette détermination conforme à l’opiniâtre fermeté de leur caractère ». Le 5 juillet, le même journal, dans son numéro 26, annonce l’arrivée des frères Andrada accompagnés « d’une suite nombreuse » : « plus de 33 Français, 12 dames françaises, un Italien et un Espagnol. » La sympathie avec laquelle le journal français a toujours traité les frères de São Paulo serait la cause de beaucoup de critiques dans la presse libérale, presse qui portait encore les blessures de la dure répression que José Bonifacio avait imposée contre elle au cours de son administration.

Une de ses victimes avait été le journaliste Luis Augusto May, éditeur de Malagueta qui avait été physiquement attaqué en 1823 en raison des critiques publiées dans son journal contre José Bonifacio, alors puissant ministre de D. Pedro I. Ayant survécu aux coups, May reparut sur la scène publique en 1826, lorsqu’il fut élu à l’Assemblée législative. Quelque temps plus tard, il recommence à publier sa Malagueta de manière sporadique. Ses divergences avec Le Courrier ont commencé à la lecture d’un débat parlementaire dans lequel May avait questionné la menace voilée (confirmée plus tard) de représailles que le gouvernement français entendait mener contre le gouvernement brésilien dans le contexte de la guerre qui opposait l’Empire du Brésil aux Provinces-Unies du Rio de la Plata (1825-1828). Le Courrier, pour sa part, essayait de peindre, avec les couleurs les plus positives possible, la position française dans cet épisode. Les questions présentées au Parlement par May ont été appuyées par un autre député, Raimundo da Cunha Mattos, dans une lettre qu’il a publiée dans le numéro du 30 mai 1828 du journal français.

Au cours de cette guerre, qui a abouti à l’indépendance de la République de l’Uruguay (27 août 1828), des navires marchands français avaient été ou pris ou détruits. Pour forcer le gouvernement brésilien à réparer ces pertes, Charles X avait envoyé une flotte de trois navires commandés par l’amiral Albin Roussin, qui est entrée dans la baie de Guanabara le 6 juillet 1828. Malgré le caractère intimidant de cette mesure, Roussin a passé des jours très agréables à Rio de Janeiro ; il a tenu des dîners à bord, réunissant des Français élégants et recevant même la visite de D. Pedro I.

Après le passage de Roussin par Rio, il y eut une augmentation des critiques de Malagueta envers la presse française, dans lesquelles May incluait également le Jornal do Commercio, qui était édité par Plancher. L’idée selon laquelle les Français, alors influents à Rio de Janeiro (comme Plancher), les diplomates accrédités auprès de la Cour et les artistes de ladite Mission française avaient influencé les décisions politiques du Brésil devient alors un thème récurrent dans les pages de Malagueta. C’est le nom de Plancher qui apparaît le plus régulièrement, mais celui de Plasson allait être, par la suite, évoqué aussi souvent.

Si le 12 décembre 1828 May dit savoir que l’éditeur du Courrier n’était plus le même depuis quelques jours, le 21 avril de l’année suivante, lui qui continuait à attaquer le journal sans savoir qui le faisait, dit à propos du rédacteur : « Je ne sais pas s’il s’agit du digne M. Plasson ». Toutefois, dans le même numéro, aux pages suivantes, il attribue la rédaction à Plasson, et il continuera de le faire par la suite. En 1832, tant May qu’Evaristo da Veiga étaient convaincus que Plasson avait toujours été le rédacteur en chef du Courrier.

Le Courrier du Brésil

Le Courrier du Brésil se distingue de ses deux frères et prédécesseurs par le fait d’être presque entièrement politique, couvrant, en ce qui concerne l’Europe, des nouvelles de France, d’Angleterre, d’Espagne, éventuellement d’Allemagne et surtout du Portugal. Lancé pendant la guerre que le Brésil menait dans le Sud pour la possession de l’ancienne colonie de Sacramento, la Cisplatina, le journal offrait un large éventail de nouvelles sur ce qui s’y passait. La publication a accompagné de près les questions liées à la saisie des navires français et au voyage à Rio de Janeiro des navires de l’amiral Roussin, et ce, afin de faire pression sur l’empire pour le paiement des supposées dettes liées aux pertes de navires et de marchandises françaises.

Le Courrier reproduisait en particulier des textes publiés dans les journaux français libéraux comme Le Constitutionnel, Le Figaro, Le Journal des Débats, Le Courrier de France, La Gazette de Tribunaux, etc. Plasson tenait à mettre ses lecteurs à jour, au point d’inclure à la dernière minute, dans l’édition du samedi 26 avril, une série indications pour le nouveau ministère de Charles X basées sur des nouvelles reçues d’Europe le jour même, à sept heures du matin. Plasson était un libéral et les critiques qu’il reproduisait ou qu’il faisait à l’endroit de la politique française traduisaient cette tendance. Ses propos visaient toujours à attaquer les idées absolutistes de l’entourage du roi Charles X, de même qu’à faire l’éloge et l’appréciation des thèmes chers aux libéraux, tels que la liberté de la presse, le respect de la Charte constitutionnelle et la primauté du Parlement sur les autres pouvoirs.

Il est probable que Plasson ait eu des amis parmi les Brésiliens exilés par D. Pedro après la dissolution de l’Assemblée constituante en 1823. Seulement une source très proche pouvait lui fournir les informations qu’il donne sur la représentation du drame d’Inês de Castro à Paris par un groupe d’étudiants brésiliens, dont il cite M. da Rocha et M. Monteiro, fils de deux de ces exilés. Les évidents éloges qu’il fait du spectacle et la description de l’auditoire formé par des messieurs et par de belles dames des élites brésiliennes et portugaises suggèrent que ces informations lui parvenaient à travers des correspondances privées.

Il donne également des nouvelles de la parution de l’édition française des lettres échangées entre D. João VI et son fils D. Pedro I au cours du processus d’indépendance. L’auteur de la publication, Eugène Monglave, était un autre Français qui avait vécu au Brésil et peut-être y avait-il aussi rencontré Plasson.

Le Moderador

À partir d’avril 1830, le journal commence à être publié en portugais sous le nom de Moderador et utilise en principe comme complément de son titre une référence à l’ancien journal : Novo Correio do Brasil. L’Aurora Fluminense classe le lancement du nouveau journal comme un simple changement de nom et de forme, puisque le Moderador publie des éditions bilingues au cours de ses quatre premiers mois.

Le Courrier du Brésil a changé son titre pour celui de Moderador, qui n’est pas en réalité très modeste. Comme ce quatrième pouvoir est la clé de toute organisation politique et est responsable de veiller sur le maintien de l’ordre, il semble que le Moderador assume la tâche sublime d’harmoniser et d’équilibrer les autres périodiques, mettant fin à leurs débats et contestations13.

L’Aurora semble insinuer que le nouveau journal avait la prétention de jouer, dans le contexte de la presse brésilienne, le même rôle que celui joué par D. Pedro I, dans les mains duquel était concentré le pouvoir modérateur prévu dans la constitution de 1824. Ce soupçon était sans doute basé sur le fait que Plancher, Plasson et une certaine partie de la colonie française s’étaient rapprochés de l’empereur et qu’ils commençaient à être considérés comme opposés à la presse libérale, incarnée par L’Aurora aux côtés d’Astréa. L’Aurora affirmait que la devise qui figurait dans le Courrier, « Paix et liberté », avait peut-être été traduite par « Justice et force » dans le Moderador parce que le « Courrier ou Moderador souhaite la paix et la liberté pour les Français », mais « juge les Brésiliens dignes seulement d’une imposition de justice, en employant la force à cet effet »14.

Pendant le temps des éditions bilingues, le journal a été publié en deux colonnes, présentant le texte en portugais à gauche et la traduction française à droite. Ce format reste en place jusqu’au numéro 24 du 1er août 1830, quand il a commencé à être publié uniquement en portugais. Le Moderador était bimensuel et a eu 88 numéros jusqu’au 2 avril 1831, quand il a cessé de circuler. Dans ses pages, Plasson fait face avec encore plus d’intensité à la presse d’opposition (Astréa et Aurora Fluminense), réfutant également les attaques des feuilles plus radicales (Malagueta, Nova Luz Brasileira, O Repúblico, O Tribuno do Povo, O Verdadeiro Patriota). Son combat en faveur de D. Pedro et de son constitutionnalisme n’a cessé qu’avec l’Abdication du 7 avril 1831.

Peut-être est-ce afin de continuer de répondre à la clientèle française qui, avec la fin du Courrier, était orpheline d’une publication francophone, que le numéro 32 du Moderador (1er septembre) annonce le lancement de la Revue française, avec son résumé. En septembre 1830 est publié le premier numéro de la Revue brésilienne ou Recueil de Morceaux originaux sur les Affaires intérieures de l’Empire, la politique et sur la Statistique locale, Imitations ou Pièces originales de Littérature, Sciences et Arts. Le projet initial, comme le montre le premier numéro, était de publier une revue de 64 pages, imprimée avec de nouveaux caractères sur un beau papier, et ce, entre trois et cinq fois par mois. Les abonnements coûtaient la somme de 4 000 reis, somme qui devait être payé pendant quatre mois à Gueffier et Cia. Imprimeurs, situés au 79, rue Quitanda.

Apparemment, les rédacteurs ont considéré qu’il valait mieux qualifier la revue de « brésilienne », sans doute afin de la rendre plus acceptable aux yeux des Brésiliens. Au long titre suivait l’information « Par les rédacteurs du Moderador » (exactement ainsi, avec le mot « rédacteurs » au pluriel). La Revue brésilienne n’a cependant pas survécu à son premier numéro. Une grande partie des 77 pages qui composent ce numéro unique est dédiée aux questions de l’invasion d’Alger par la France à la fin du règne de Charles X. Elle présentait une longue note nécrologique sur le décès récent du roi d’Angleterre, George IV ; un article sur le Sénat brésilien, décrivant de manière critique son fonctionnement ; « une nouvelle imitée de l’anglais » et intitulée « Une visite au Purgatoire », ainsi que quelques documents officiels brésiliens. Ses dernières pages sont consacrées à une présentation favorable de la Révolution de juillet en France, que la revue nomme « les trois jours mémorables », de même qu’à une analyse de ses conséquences possibles.

D. Pedro I et sa plume de location

Henri Plasson a été l’un de ceux qui ont accompagné l’empereur dans son retour en Europe. À bord du Volage, D. Pedro et lui ont rédigé le document avec lequel ils voulaient raconter au monde leur version des faits. La première lettre que D. Pedro a adressée au roi d’Angleterre a également été rédigée par Plasson. En arrivant à Cherbourg, le port français où ils ont débarqué en Europe, D. Pedro a envoyé une lettre à Abreu e Lima pour lui demander d’aider Henri Plasson, qui partirait pour l’Angleterre afin d’y publier chaque mois une revue dans laquelle il défendrait, selon D. Pedro, « la très juste cause de la reine Mme D. Maria II, ma fille et mon pupille ». D. Pedro l’assure encore de « l’honneur, l’intégrité, le talent et la science de M. Plasson » et ajoute que :

Ce monsieur m’a rendu de grands services au cours de mon gouvernement au Brésil, non seulement en rédigeant le périodique O Moderador (qui est sûrement le meilleur de tous les journaux qui ont été écrits au Brésil), mais aussi en tout ce que je lui demandais, en se distinguant toujours, comme on attend d’un homme comme il faut.15

Apparemment Plasson n’a reçu aucune aide d’Abreu e Lima. On lui a également refusé le passeport pour retourner au Brésil. Un document officiel, signé par Estáquio Adolfo de Mello Mattos et daté du 21 septembre 1831, est très instructif à cet égard.

Étant informé qu’Henry Plasson a l’intention de revenir à cette cour, je demande à Votre Excellence de déclarer si je dois lui fournir le passeport nécessaire dans le cas où il me le requerrait. Cet individu a suivi le duc de Bragance [D. Pedro a assumé le titre de duc de Bragance après l’abdication] en Europe, l’a servi ici quelque temps avec le plus grand zèle, a écrit beaucoup en sa faveur et contre le Brésil et aujourd’hui il se plaint amèrement du même duc et veut retourner dans le pays qu’il a récemment abandonné sous de très mauvais auspices. En observant la conduite récente dudit Plasson, je suis indécis sur son caractère ; son langage quand il parle du Brésil et du peuple brésilien, ceux à qui il s’associe, ou qu’il couvre de louanges et plusieurs autres circonstances ne me permettent pas de me juger autorisé à le considérer comme un agent secret du duc de Bragance, je comprends cependant que les protestations extemporanées sur sa fausse brésilienneté méritent peu de crédit et que l’existence d’un tel homme parmi nous, au moins pour l’instant, si elle ne doit pas apporter de mal, n’apporte non plus aucune espèce d’avantages16.

Moins d’un mois plus tard, le 19 octobre, une lettre signée par le même Eustáquio communique en une ligne : « Le 11 de ce mois est mort l’ancien colonel Henry Plasson. » Le Jornal do Commercio a annoncé la nouvelle le 5 juin 1832, en disant que le « Colonel Plasson qui était rédacteur en chef du Courrier du Brésil et du Moderador » serait mort à Paris d’une « congestion de poitrine ». Ainsi, on ne sait pas encore où a fini ses jours ce Français qui, en 1816, a, comme beaucoup d’autres, traversé l’Atlantique dans le désir de faire fortune au Brésil, pays qui finalement leur était ouvert. Au départ aux côtés du jeune Ferdinand Denis — dont le sort et le prestige qu’il obtiendrait en Europe furent profondément associés à l’expérience vécue grâce à cette traversée — Plasson fut par la suite moins heureux que lui.

Conclusion

La trajectoire d’Henri Plasson nous permet de connaître un peu ce qu’était l’immigration française au Brésil après 1816 et aussi les questions qui se présentaient à cette communauté sous le règne de D. Pedro I, période connue sous le nom de Primeiro Reinado (1822-1831). Des hommes de lettres qui étaient aussi des commerçants, comme ce fut le cas de Plasson et de son protégé, Ferdinand Denis, ont bâti leurs identités dans le contexte d’un Brésil également en transformation. Denis retourne en France, mais reste attaché au Brésil toute sa vie, en conservant son regard d’étranger sur le pays et la société dans lesquels il avait vécu pendant trois ans ; Plasson plonge plus profondément dans la réalité locale et se révèle un acteur important dans le processus historique vécu par le pays.

Militaire ayant combattu aux côtés des forces brésiliennes pour l’indépendance de Bahia,  Plasson se lie une fois établi à Rio de Janeiro à l’imprimeur Pierre Plancher, son compatriote arrivé au Brésil en 1824. Sans doute se connaissaient-ils déjà, puisqu’un livre de poésie publié par Plancher à Paris en 1823, comme on l’a mentionné, fait référence à Plasson. Plancher, malgré les difficultés initiales rencontrées par les immigrants, dont beaucoup étaient bonapartistes (tels que les artistes qui en 1816 ont formé la Mission française) finira par se rapprocher de l’empereur brésilien, peut-être après avoir identifié en lui des traits de son ancien souverain.

L’adhésion de ces Français indésirables dans leur patrie — où la restauration cherchait à récupérer les symboles et les institutions de l’Ancien Régime — à D. Pedro I est l’un des aspects les plus contradictoires de ce moment politique. L’empereur, mal aimé par les libéraux brésiliens, qui voyaient en lui des intentions et des pratiques autoritaires, était donc pour les Européens l’espoir de la libération du régime absolutiste au Portugal, restauré par D. Miguel. Il était également considéré, dans le contexte brésilien qu’ils connaissaient et observaient, comme la meilleure option politique possible. Le débat qu’ils menaient dans leurs journaux avec la presse libérale, dont la figure principale était Evaristo da Veiga, est une riche source de thèmes et d’idées à explorer et contribue certainement à une meilleure compréhension du cadre politique de la fin du Primeiro Reinado.

Les liens entre des journaux publiés en français et le Jornal do Commercio, édité par un Français, Pierre Plancher, suggèrent la force que ce groupe a continué à gagner à la Cour en raison de l’appui donné à l’empereur. Luttant contre les adversaires de D. Pedro I, soutenant la cause de D. Maria II au Portugal, et défendant aussi les intérêts de leur communauté établie au Brésil, la presse en français — qui a eu dans L’Indépendant, L’Écho et Le Courrier ses véhicules — a été un agent important du processus politique alors en cours. Cette presse en langue étrangère faite par des immigrants qui ont vécu des trajectoires si uniques, à la fois dans leur pays d’origine et au Brésil, est extrêmement révélatrice des circuits culturels transatlantiques qui affiliaient en quelque sorte des hommes de pays lointains, les forçant à exercer le débat à travers l’imprimé et dans une culture politique globale et partagée, configurant un combat se caractérisant par un équilibre relatif des armes.

Cette presse publiée dans une langue étrangère a également été un facteur d’intégration des Français éduqués établis à Rio de Janeiro. Ce n’est pas un hasard si les textes de la controverse autour des artistes français Debret, Taunay et Montigny, entre autres, ont été publiés dans Le Courrier du Brésil. La façon dont Le Courrier a rapporté l’entrée hostile de l’escadre de l’amiral Roussin dans la baie de Rio de Janeiro, en donnant à celle-ci un caractère presque amical, a certainement contribué à réduire son impact négatif. En valorisant l’importance culturelle de l’adoption par les Brésiliens des modes et habitudes françaises, en annonçant les produits et les magasins des marchands de la rue de l’Ouvidor et les artistes des théâtres de la place du Rocio, la presse française a été à la fois une source d’information importante pour ses compatriotes qui vivaient au Brésil et un moyen de transmettre au reste du monde les nouvelles de ce qui se passait dans ce pays tropical si lointain et inconnu.

(Fundação Casa Rui Barbosa)

Notes

1  Cet article a été traduit par Yuri Cerqueira dos Anjos.

2  Édouard Corbière, « Lettre à A. M. Ad. E.... sur les Brésiliennes », dans Élégies brésiliennes, suivi de poésies diverses et d'une notice sur la traite des noirs, Paris, Brissot-Thivars, 1823, p. 3.

3  Votre Altesse Royale.

4  L'Indépendant, Rio de Janeiro, 21 avril 1827, p. 1.

5  L'Écho de l'Amérique du Sud, Rio de Janeiro, 30 juin 1827.

6 Aurora Fluminense, Rio de Janeiro, no 12, 28 janvier 1828.

7 Astréa, Rio de Janeiro, no 252, 23 février 1928.

8 Jornal do Commercio, Rio de Janeiro, vol. 2, no 142, 22 mars 1828.

9  Idem., no 148, 31 mars 1828.

10  Le Courrier du Brésil, Rio de Janeiro, no 31, 23 juillet 1828.

11 Astréa, Rio de Janeiro, no 438, 23 juin 1829.

12 Idem., no 297, 5 février 1830.

13 Aurora Fluminense, Rio de Janeiro, no 324, 14 avril 1830.

14  Ibid.

15  Luiz Antonio de Abreu e Lima, Correspondencia oficial de Luiz Antonio de Abreu e Lima actualmente Conde da Carreia com o Duque de Palmella, Regência da Terceira e Governo do Porto de 1828 a 1833, Lisbonne, Lallemant Frères, Typ., 1874. p. 447-448. Disponible sur : https://archive.org/details/correspondencia 00limagoog. Consulté le 20 septembre 2016.

16  Marcus VINICIUS CORREIA BIAGGI, Sobre diplomacia e território (1831-1834): edição de documentos do Arquivo Histórico do Itamaraty, mémoire de maîtrise en histoire sociale, Faculdade de Filosofia, Letras e Ciências Humanas, Universidade de São Paulo, 2014. Disponible sur : http://www.teses.usp.br/teses/disponiveis/8/8138/ tde-13102014-190838/pt-br.php. Consulté le 20 septembre 2016.

Pour citer ce document

Isabel Lustosa, « Henri Plasson et la première presse française au Brésil (1827-1831) », Le journalisme francophone des Amériques au XIXe siècle, sous la direction de Guillaume Pinson Médias 19 [En ligne], Dossier publié en 2018, Mise à jour le : , URL: https://www.medias19.org/publications/le-journalisme-francophone-des-ameriques-au-xixe-siecle/henri-plasson-et-la-premiere-presse-francaise-au-bresil-1827-1831