Les journalistes : identités et modernités

La naissance du journal El Sol et ses publicistes au  Mexique dans les années 1821-1828

Table des matières

LAURA SUÁREZ DE LA TORRE

La presse mexicaine se développa presque en même temps que le Mexique devint une nation indépendante. Les journaux jouèrent un rôle prépondérant dans la vie politique de la nouvelle nation comme porte-paroles des tendances politiques opposées. Le quotidien El Sol fut un de ces périodiques qui pénétra dans l’univers public en se donnant la tâche de faire connaître un projet de nation que voulait construire la loge maçonnique écossaise. Derrière ce projet de presse, un groupe d’intellectuels faisait la promotion et défendait des courants politiques spécifiques pour le pays qu’il essayait de construire. Remplir les fonctions de publiciste fut une tâche réservée à quelques-uns des membres du groupe : ceux qui cherchaient une orientation pour le Mexique, ceux qui faisaient partie d’un cercle de pouvoir, ceux qui décidèrent d’écrire et de traduire des articles destinés aux pages des journaux qui virent le jour en même temps que la nation qui avait acquis son indépendance. On ignore presque tout des créateurs de la presse de cette époque. Pour cette raison, nous entreprendrons de voir les intérêts à l’œuvre derrière le journal, de connaître le modus operandi des publicistes et de retrouver la trace des responsables de ce journal. Ces pistes de réflexion constitueront les axes conducteurs de cet article.

El Sol, un nouveau quotidien

S’il existe un trait notoire qui caractérise le début du XIXe siècle, c’est bien l’intérêt que porte le public aux affaires politiques du Mexique. La déclaration d’indépendance vis-à-vis de l’Espagne donnait au pays la possibilité de prendre une autre direction. Les cercles de pouvoir souhaitaient guider la nouvelle nation en accord avec leurs convictions politiques. La presse et les feuillets pamphlétaires furent les deux manières de mobiliser l’imprimé pour influencer l’élite pensante afin de gagner son adhésion à leurs idées politiques et de les rallier à leurs programmes1. Le quotidien El Sol en est un bon exemple.  

Pour replacer ces changements dans leur contexte, il faut mentionner que la récente liberté de presse favorisa un essor de publications et d’imprimés parmi lesquels les imprimés de caractère politique acquirent de plus en plus d’importance. Aux nombreuses feuilles qui furent imprimées entre les années 1819 et 1830, s’ajoutent les quotidiens qui créèrent une nouvelle formule d’information et de diffusion d’opinions. Le quotidien El Sol fut fondé en décembre 1821 à Mexico et réussit à se maintenir à flot jusqu’en 1832, ce qui montre l’intérêt des lecteurs pour ce genre d’imprimés. Il faut pourtant souligner que les journaux n’avaient pas un tirage de plusieurs milliers d’exemplaires comme c’était le cas en Europe. Le tirage ne totalisait que quelques centaines de numéros, cette modicité était imputable à la faible capacité des imprimeries, au fort taux d’analphabètes qui prévalait au Mexique à cette époque et au coût des imprimés qui demeurait élevé pour la majorité de la population qui vivait dans la pauvreté2.   

On pense que 10% seulement de la population savait lire, mais il n’est pas certain qu’un pourcentage aussi élevé savait écrire. Il est évident que les lecteurs de journaux appartenaient à la société lettrée, l’élite du pays, et en dépit du nombre réduit de ces personnes instruites, elles exerçaient un contrôle et une influence déterminante sur les décisions politiques du pays. Par conséquent, la presse devint leur porte-parole. Cette élite urbaine comprenait aussi des écrivains qui alimentaient de leurs articles et commentaires les pages des journaux ou écrivaient ex professo pour les quotidiens. Dans certains cas, ils traduisaient des articles qui provenaient d’autres latitudes. C’est la presse qui ouvrit l’espace public3 :

La nouvelle relation sociale par le biais de la politique permit la naissance d’un domaine public moderne [qui] apparut en même temps que le soulèvement des patriotes mexicains, surtout après la déclaration d’indépendance en 1821. Les sociétés secrètes, les conjurations locales, les factions armées, les partis relevant de diverses opinions, les députations venant de la province, les groupes parlementaires furent, durant ces années, les formes d’associations qui engendrèrent à la fois la rupture avec l’Espagne, les idées d’un pays indépendant et les aspirations de la nation mexicaine et des personnes qui y ont collaboré. L’apparition de publications de sujets politiques souligna l’importance de la communication entre les divers groupes de la société grâce aux écrits. C’est alors que les valeurs qui donnèrent naissance à la nouvelle société et à la nouvelle nation se reflétèrent dans la culture politique écrite. 4

La presse joua un rôle primordial et montra son désir de toucher une classe sociale spécifique, c’est-à-dire celle qui se trouvait à la tête du pouvoir, celle qui embrassait la modernité. Les groupes politiques qui se disputaient le pouvoir se servaient de cet instrument pour faire connaître leurs propositions politiques. Il va de soi qu’il s’agissait d’un moment essentiel et déterminant quand le pays déclara son indépendance, en prenant en main sa destinée future.  

La publication de quotidiens constituait un outil au service de la classe politique (y compris les loges maçonniques, les différents partis parlementaires, les groupes d’opinion et factions diverses5) et devenait un véhicule aux mains de la nouvelle vie politique qui naquit au moment de l’indépendance (l’expression utilisée dans les pages des journaux disait en toutes lettres “illustrer le peuple”). Les écrivains proposaient un répertoire d’idées et tentaient de convaincre le lecteur des projets politiques dont ils prenaient la défense ou faisaient l’éloge du gouvernement au pouvoir. Les pages des quotidiens mettaient en évidence l’usage de l’écriture et de la lecture au service du bien public, comme l’indique Roger Chartier.6

La création d’un journal n’était pas chose aisée. Les matériaux utilisés étaient importés (machines, papier, encre et typographie) et l’impression du journal demandait un investissement important. Malgré ces obstacles, ceux qui croyaient fermement au succès de l’entreprise étaient disposés à la financer. Le journal représentait le média essentiel pour la constitution des nations modernes […] et […] le principal outil de transfert intellectuel, artistique et littéraire…7  Ces principes servirent de fondements à la création du quotidien El Sol.

Sa création à Mexico est due à la conjonction de divers facteurs :

  1. Les députés espagnols et des pays d’Amérique Latine présents dans les Cortes d’Espagne établirent des réseaux hispano-américains pour défendre les principes politiques.  

  2. La presse joua un rôle prépondérant dans la diffusion d’idées progressistes.

  3. Le Mexique proclama son indépendance en 1821.

  4. La liberté de presse et le droit d’imprimer furent considérés comme des principes inéluctables.

Les fondateurs profitèrent des circonstances pour mettre sous presse le premier exemplaire du quotidien El Sol : il fut imprimé le 5 décembre de cette année 18218.

Un groupe politique

La déclaration de l’indépendance du pays “suscita un enthousiasme collectif sans précédent”. Deux courants idéologiques distincts naquirent au sujet de l’organisation du nouvel état : celui des traditionalistes et celui des libéraux9. Les nouveaux acteurs politiques nourrirent leur réflexion et soutinrent leurs propositions politiques grâce à la lecture de diverses publications.Certains groupes cherchèrent à diriger et à contrôler les mouvements politiques en se servant de la presse pour exposer et défendre leurs propositions10. Le citoyen espagnol Manuel Codorniú11 fut le fondateur du quotidien El Sol, entreprise à laquelle collabora le Mexicain Lucas Alamán.12 Ces deux hommes qui avaient été choisis pour être députés auprès des Cortes d’Espagne, partageaient la même opinion politique, penchant pour un libéralisme modéré, et ils appartenaient également à la loge maçonnique écossaise. Les écrivains du quotidien El Sol – qui se réunissaient au numéro 3 de la rue de la Merced –, étaient des leaders de la société dont les ascendants étaient tous de souche espagnole résidant au Mexique et appartenaient à l’élite mexicaine.13

En plus du projet d’utilisation des médias, ils mirent en œuvre un programme d’éducation : ce fut l’introduction du système de Lancaster au Mexique. La première école prit aussi le nom de “El Sol” et ouvrit ses portes le 1er septembre 1822. Nous voici donc face à deux hommes modernes, d’une trentaine d’années, mûris à la réflexion, qui misèrent d’une part sur la presse pour faire connaître leur proposition politique et d’autre part établirent les fondations d’une éducation laïque pour éduquer le peuple, pour former des citoyens.

Le nom du quotidien ne fut pas choisi au hasard : il s’inspira des journaux qui avaient eu du succès en Europe, comme par exemple The Sun 1801, El Sol de Cádiz, 1812, ou en Amérique El Sol de las provincias unidas, Uruguay, 1814, El Sol de Chile. Periódico político, económico y literario de 1818-181914, ce qui montre que ces journaux circulaient en Nouvelle Espagne ou bien que les éditeurs les aient connus en Europe.

Le titre du journal était imprégné d’un fort symbolisme et l’épigraphe placé sur la première page de la deuxième époque de son tirage, Post nubila Phoebus, “Après l’obscurité, la lumière du Soleil”, faisait allusion aux nouveaux temps de l’indépendance ouverts à la lumière, mettant fin à l’obscurité de l’époque coloniale et ouvrant une vie nouvelle à la nation. Durant la première période de publication, El Sol n’était pas un quotidien et ne le devint que durant la deuxième période qui alla de 1823 à 182615, celle qui m’occupe ici. Pendant cette période il fut édité quotidiennement et pour cette raison le journal fut bien accueilli auprès des lecteurs.

Le journal fut mis sous presse dans l’atelier d’imprimerie qu’Alamán équipa avec des machines qu’il fit venir d’Europe en 1822, ce qui montre bien qu’il était résolu à fonder un journal. Martín Rivera se chargea de la direction de l’imprimerie.

Le corps du journal se composait de quatre pages dont la première, sous le titre, indiquait la date, la fête du saint à célébrer ce jour-là, les conditions de souscription, le prix de l’exemplaire ainsi que les conditions météorologiques. Le quotidien était ensuite composé de quatre sections divisées en deux colonnes dont la disposition restait immuable, avec pour titres “Congrès”, “Nouvelles de l’Étranger”, “Communiqué” “Petites Annonces” (annonces offrant des services, loisirs, vente de livres et d’instruments de musique), et d’autres sections qui pouvaient varier telles que “Nouvelles Nationales”, “Communiqués”, “Articles divers”. La mise en page pour chaque exemplaire s’organisait de façon à ce que les articles des sections ne soient pas interrompus, ce qui nous laisse à penser que le quotidien était conçu pour devenir une collection reliée en cartonnage ou brochée.

Les articles n’étaient pas signés, à l’exception de certains documents intégrés dans les pages ou lorsque L.E.E., les éditeurs, décidaient de répondre à une information, ou à un désaccord formulé par un autre journal.  Les rédacteurs, de toute évidence, donnèrent priorité aux informations provenant du Congrès parce que les législateurs débattaient à ce moment-là du système de gouvernement républicain dont devait se doter le pays.  En ce qui concerne les nouvelles venant de l’étranger, elles se référaient surtout aux événements européens et américains les plus significatifs, qui étaient tirés de journaux étrangers tels que la Gazette de Philadelphie, des quotidiens venant de la Havane, ou d´autres pays, The CourierTimes, Daily Advertiser, Journal du Commerce, Gaceta de Colombia, El Americano, qui arrivaient au Mexique en provenance de l’Angleterre, de la France et de la Belgique, ainsi que de l´Amérique du sud. Quant aux informations nationales, les rédacteurs se servaient de documents, lettres et nouvelles tirés d’autres journaux.

Les modifications apportées à la mise en page étaient annoncées aux lecteurs. À partir du 15 juin 1824, le journal se présente sur trois colonnes au lieu de deux et la taille de la typographie en était réduite, comme le montre Othón Nava dans son étude, ce qui indique un besoin d’obtenir plus d’espace pour placer plus d’informations. Les éditeurs expliquèrent le changement de cette façon : “ il est dû à de nouveaux collaborateurs qui écriront des articles plus détaillés sur la question politique, à de nombreux articles traitant de thèmes plus variés et à une plus grande place octroyée aux nouvelles reçues de l’étranger16.” En 1826, les éditeurs annoncent un autre changement dû à une typographie plus petite. Ceci reflète le besoin de ne pas perdre de précieux espaces pour y mettre le plus d’information possible et de ne pas augmenter le prix d’achat du journal car les coûts se maintinrent identiques dans la ville de Mexico : 20 réales pour une souscription mensuelle tout au long de la période comprise entre 1824 et 1826.     

À partir du mois de juin 1825, les éditeurs offrirent la possibilité de souscription par trimestre (avec un coût de 7 pesos quatre réales) ou bien par semestre (14 pesos) ou encore une souscription annuelle pour 26 pesos. Les éditeurs cherchaient à obtenir de nouveaux lecteurs afin de faire face aux dépenses d’impression sans délais inutiles. Les abonnés ne payaient pas de port et ils pouvaient prendre une souscription à l’imprimerie même ou aux bureaux de poste, ce qui facilita l’adhésion des lecteurs.

En première page se publient des informations sur le “Congrès Constitutif”, ce qui représente la section la plus importante et qui va de soi puisque les législateurs étaient occupés à choisir quelle organisation politique conviendrait le mieux au pays. La deuxième page était consacrée aux “Nouvelles de l’Étranger”, tirées de journaux d’autres latitudes qui relataient des événements qui eurent lieu en Europe ou en Amérique Latine.

Les personnes chargées de mener à bien le journal furent le médecin Codorniú, travaillant conjointement avec l’avocat Agustín Buenrrostro, Manuel Fernández Aguado et le colonel Eulogio Villaurrutia, tous hommes politiques, appartenant à des professions libérales, d’opinion politique penchant vers le libéralisme modéré, qui comprirent l’importance du moment vécu par la nation et le rôle de la presse en tant que véhicule d’informations. Parmi les collaborateurs du journal, on peut citer les écrivains Fernando Calderón et José María Heredia, le capitaine et écrivain Luis Antepara et bien d’autres qui signèrent leurs articles sous un pseudonyme. Ces personnes représentaient un groupe d’hommes de pouvoir qui cherchaient à imposer leur projet de construction de la nation (s’abritant derrière les idées libérales modérées et sans trop modifier le système monarchique. Plus tard, ce même groupe dirigea le mouvement républicain centriste qui prit le pouvoir). Ils avaient pressenti le rôle de la presse comme “instrument indispensable du débat politique, de la confrontation d’idées et du rassemblement d’opinions individuelles autour d’objectifs d’action communes …”17

Conclusion

Le quotidien El Sol put être publié grâce à la liberté de la presse favorisant la création de journaux politiques afin de contribuer au projet de nation qu’ils souhaitaient établir, ainsi qu’au processus d’éducation des nouveaux citoyens. Le quotidien servit à diffuser des idéaux politiques d’un groupe de politiques qui cherchait à imposer leur vision de nation (républicaine centraliste). Le journal représenta un forum d’expression de la loge maçonnique écossaise et un espace d’expression opposée aux groupes politiques contraires (monarchistes, républicains fédéraux), qui dès le début de l’indépendance s’établirent et demeurèrent rivaux des libéraux tout au long du XIXe siècle. Ce périodique s’opposait au journal  Águila mexicana qui défendait les intérêts et les opinions d’un autre groupe politique, celui des yorks, plus radicaux dans leurs propositions destinées à organiser une nouvelle nation. Ces yorks s’opposaient aux centristes et par conséquent, défendaient la proposition d’une république fédérale.

El Sol fut créé pour rendre compte des travaux des législateurs et pour faire connaître ce qui se passait dans d’autres pays d’Europe et d’Amérique.  Les articles du journal citaient Benjamin Constant, Jeremy Bentham, Jean-Charles-Leonard de Sismondi, Jean-Baptiste Say, Antoine Destutt de Tracy, Dominique De Pradt, dont les noms représentaient une garantie de la politique que l’on voulait instaurer au Mexique, mais aussi montrait une grande appréciation pour d’autres écrivains, proposant la lecture d’auteurs comme Machiavel, Rousseau, Filangieri, Constant, Raynal, Bentham, Chateaubriand,  Marmontel, Massillon, Gorostiza, Lope de Vega, Saint Augustn, Madame Cottin. Le journal, pour représenter la nouvelle nation, se voulait moderne dans son format et montrait sa volonté de s’éloigner des gazettes traditionnelles.

Le vif intérêt porté par les fondateurs à offrir un journal d’avant-garde et l’accueil reçu par les lecteurs indique le nouvel intérêt des citoyens pour la chose publique. Sa disparition coïncide avec l’apparition d’une nouvelle presse ayant plus d’affinités avec une autre génération d’acteurs politiques.  

Instituto Mora (Mexico)

Bibliographie

Castro, Miguel Ángel et Guadalupe Curiel (coords.), Publicaciones periódicas mexicanas del siglo XIX: 1822-1855, México, UNAM, 2000. (Ida y regreso al Siglo XIX)

Chartier, Roger, Las revoluciones de la escritura, Barcelona, GEDISA, 2000.

Coudart, Laurence, “En torno al correo de lectores de El Sol (1823-1832): espacio periodístico y ‘opinión pública’” en Cristina Gómez y Miguel Soto (coords.), Transición y cultura política. De la Colonia al México independiente, México, Facultad de Filosofía y Letras/Dirección General de Asuntos del Personal Académico/Universidad Nacional Autónoma de México, 2004.

Nava Martínez, Othón, “El mundo editorial de la ciudad de México y su impacto en el desarrollo de la opinión pública a través de El Sol, 1823-1826” Tesis de Doctorado en Humanidades, línea de Historia, Universidad Autónoma Metropolitana/Iztapalapa, 2014.  

Rojas, Rafael, La escritura de la independencia.El surgimiento de la opinión pública en México, México, CIDE/TAURUS, 2003.

Thérenty, Marie-Eve y Alain Vaillant (dirs.), Presse, nations et mondialistion au XIXe siècle, Paris, Nouveau Monde éditions, 2010.

Vaillant, Alain “Identités nationales et mondialisation médiatique. Étude de titrologie comparée (Mexique, France-Grande-Bretagne-Espagne 1821-1861)” dans Lise Andries et Laura Suárez de la Torre (dirs.), Impressions du Mexique et de France/Impresiones de México y de Francia, Paris-México, Édtions de la maison des sciences de l´homme/Instituto Mora, 2009.

Vázquez Semadeni, María Eugenia “Masonería, papeles públicos y cultura política en el primer México independiente, 1821-1828”, Estudios de historia moderna y contemporánea, núm. 38, julio-diciembre, 2009, www.scielo.org.mx/scielo.php?script=sci Consultation rélisée 14/05/2015.

Zavala, Lorenzo de, Ensayo histórico de las revoluciones de México desde 1808 hasta 1830, México, Instituto Cultural Helénico/Fondo de Cultura Económica, 1985, vol 1.

Notes

1  Comme le signale Laurence Coudart, « apparurent pour le moins dans la capitale 38 nouveaux quotidiens entre les années 1823 et 1832…» Laurence Coudart, “En torno al correo de lectores de El Sol (1823-1832): espacio periodístico y ‘opinión pública’” en Cristina Gómez y Miguel Soto (coords.), Transición y cultura política. De la Colonia al México independiente, México, Facultad de Filosofía y Letras/Dirección General de Asuntos del Personal Académico/Universidad Nacional Autónoma de México, 2004, p. 68.

2  En 1823, « …le groupe des centralistes fit renaître de ses cendres le quotidien El Sol, qui, pour imiter le journal  el Águila, eut un tirage chaque jour… » Lorenzo de Zavala, Ensayo histórico de las revoluciones de México desde 1808 hasta 1830, México, Instituto Cultural Helénico/Fondo de Cultura Económica, 1985, vol 1, p. 257.

3  « En Nouvelle Espagne durant la période couvrant le XVIIe et le XVIIIe siècles, le courant des idées, les illustrations et les valeurs politiques circulaient au sein des instituts religieux, des institutions des états de la fédération et des institutions civiles […] C’est ce qu’il nous est donné de savoir des endroits publics tels que les marchés, les églises et les fêtes populaires … » Rafael Rojas, La escritura de la independencia. El surgimiento de la opinión pública en México, México, CIDE/TAURUS, 2003, p. 23.

4  Ibid., p. 34.

5  Ibid., p. 14.

6  Roger Chartier, Las revoluciones de la escritura, Barcelona, GEDISA, 2000, pp. 51-60.

7  Marie-Ève Thérenty et Alain Vaillant (dirs.), Presse, nations et mondialistion au XIXe siècle, Paris, Nouveau Monde éditions, 2010, p. 8.

8  Cette première époque arriva à sa fin « …le 22 mai 1822 parce qu’Agustín de Iturbide interdit sa publication car le journal lui avait montré “une forte et véritable opposition”. De Maria et Campos signalèrent que le dernier numéro qui vit le jour, fut le 48, cependant Lucina Moreno et Steven M. Charno affirmèrent que la parution du journal prit fin un an plus tard, le 11 juin 1823… » Miguel Ángel Castro y Guadalupe Curiel (coords.), Publicaciones periódicas mexicanas del siglo XIX: 1822-1855, México, UNAM, 2000, p. 414 (Ida y regreso al Siglo XIX)

9  Othón Nava Martínez, “El mundo editorial de la ciudad de México y su impacto en el desarrollo de la opinión pública a través de El Sol, 1823-1826” Tesis de Doctorado en Humanidades, línea de Historia, Universidad Autónoma Metropolitana/Iztapalapa, 2014, p.  

10  Lorsque fut déclarée la liberté de la presse entre 1812-1814, toute la presse « assuma avec véhémence la doctrine des libéraux et des républicains grâce à laquelle l’élite de la classe métisse cherchait à former une nouvelle citoyenneté. Des journaux tels que El Juguetillo, El Pensador Mexicano et El Hombre libre, mirent en avant une pédagogie constitutionnelle sous forme illustrée pour enseigner aux nouveaux citoyens comment exercer leurs droits politiques jusque là réservés à certains. » Rafael Rojas, La escritura de la independencia. El surgimiento de la opinión pública en México, México, CIDE/TAURUS, 2003, p. 52-53.

11  Maçon appartenant à la branche écossaise, qui fonda El Sol le 5 décembre 1821, et publia 48 numéros jusqu’au  22 mai 1822. www.mcn.biografías.com  Consultation réalisée le 27/05/2015.

12  « La raison fondamentale pour laquelle ces quotidiens furent considérés comme  les piliers de ces factions fut la personnalité de leurs éditeurs, directeurs et tous ceux qui les soutinrent financièrement. Le journal El Sol était dirigé par Codorniú, qui était connu sous le surnom d’Écossais par les membres de la classe politique. Il avait adhéré au Plan d’Iguala et s’était opposé à l’empire d’Iturbide. Le quotidien recevait l’appui de Fagoaga, également membre de la maçonnerie écossaise, partisan de la monarchie constitutionnelle et à qui le Congrès reprochait de soutenir les Bourbons. El Sol était publié dans les ateliers de l’imprimerie de Lucas Alamán. […] Malgré la présence dirigeante de Codorniú et de Fagoaga, il faut souligner que les éditeurs et rédacteurs du quotidien El Sol passèrent sous silence leur affiliation à la branche maçonnique écossaise, ne firent jamais mention de ce surnom d’écossais et ne s’identifièrent pas politiquement comme membres de la maçonnerie. » María Eugenia Vázquez Semadeni, “Masonería, papeles públicos y cultura política en el primer México independiente, 1821-1828”, Estudios de historia moderna y contemporánea, núm. 38, julio-diciembre, 2009, www.scielo.org.mx/scielo.php?script=sci Consultation rélisée 14/05/2015.

13  Miguel Ángel Castro y Guadalupe Curiel (coords.), Publicaciones periódicas mexicanas del siglo XIX: 1822-1855, México, UNAM, 2000, p. 416, (Ida y regreso al Siglo XIX)

14  Voir le site : www.bne.es/es/Micrositios/Guías/Hispanoamérica/Periódicos/ Consultation rélisée 14/05/2015.

15  Les dates qui m’occupent ici vont de 1824 à 1826. C’est dû au fait que la consultation des  numéros antérieurs à 1824 fut impossible car le Hemeroteca Nacional n’a conservé que des exemplaires des numéros tirés à partir cette année de 1824.

16  Othón Nava Martínez, “El mundo editorial de la ciudad de México y su impacto en el desarrollo de la opinión pública a través de El Sol, 1823-1826” Tesis de Doctorado en Humanidades, línea de Historia, Universidad Autónoma Metropolitana/Iztapalapa, 2014, p. 146.

17  Alain Vaillant, “Identités nationales et mondialisation médiatique. Étude de tritologie comparée (Mexique, France-Grande-Bretagne-Espagne 1821-1861)” dans Lise Andries et Laura Suárez de la Torre (dirs.), Impressions du Mexique et de France/Impresiones de México y de Francia, Paris-México, Édtions de la maison des sciences de l´homme/Instituto Mora, 2009, p. 116.

Pour citer ce document

Laura Suárez de la Torre, « La naissance du journal El Sol et ses publicistes au  Mexique dans les années 1821-1828 », Les journalistes : identités et modernités, actes du premier congrès Médias 19 (Paris, 8-12 juin 2015). Sous la direction de Guillaume Pinson et Marie-Ève Thérenty Médias 19 [En ligne], Mise à jour le : , URL: https://www.medias19.org/publications/les-journalistes-identites-et-modernites/la-naissance-du-journal-el-sol-et-ses-publicistes-au-mexique-dans-les-annees-1821-1828