Introduction : American Mysterymania
Table des matières
CATHERINE NESCI
Les études réunies dans ce volume, intitulé American Mysterymania, représentent les versions, remaniées pour la plupart, des communications faites à l’Université de Californie à Santa Barbara en février 2014. Inscrit dans le cycle de recherches sur les mystères urbains menées par le Centre RIRRA21 de l’Université Paul Valéry-Montpellier 3 et soutenues par Medias19, notre colloque nord-américain s’interrogeait sur les traductions, adaptations et prolongements, dans le contexte états-unien, des Mystères de Paris d’Eugène Sue, à savoir une fiction actualiste fondée sur un modèle d’investigation des réalités urbaines modernes et des problèmes éthiques, sociaux, politiques et économiques qu’engendrent, dès les années 1840, l’essor du capitalisme et les avancées technologiques. Dans les décennies 1820-1840, les imaginaires collectifs des pays en voie d’industrialisation et d’urbanisation accélérées sont hantés par les mutations sociales, la difficulté à cerner les statuts et les identités, l’extrême pauvreté d’une partie croissante de la population et la criminalité. Ces hantises ou ces inquiétudes s’expriment à travers plusieurs phénomènes socioculturels : « les adaptations urbaines de l’inspiration gothique, l’omniprésence de la question pénitentiaire et pénale, la fascination pour le criminel, le policier et les figures de l’ombre1 ». Le feuilleton des Mystères de Paris, qui paraît dans Le Journal des débats entre le 19 juin 1842 et le 15 octobre 1843, invente alors un paradigme fictionnel qui joue sur les émotions et les affects du lectorat, exprime la souffrance sociale de sujets vulnérables vivant dans la précarité, et aborde les grands débats d’actualité et de société liés à une urbanité et une criminalité menaçantes. Certes violemment critiqué, mais best-seller confirmé, le roman de Sue initie un véritable séisme médiatique et circule aussitôt en Europe, puis à une échelle internationale, à la fois en français et en traduction. Un journaliste anglais crée même le terme de mysterymania pour désigner l’extraordinaire engouement que suscitent à l’époque Les Mystères de Paris2. Marie-Ève Thérenty voit à juste titre dans cette fureur des mystères, qui recouvre la diffusion internationale de l’œuvre comme ses répliques locales, le « premier succès médiatique de masse et aussi l’origine du premier phénomène de globalisation culturelle3 ». La circulation du roman entraîne en effet des processus de reprise massive, à une échelle mondiale inconnue jusqu’alors : « traduction, adaptation, parodie, transmédialité, interfictionnalité, multiédition sur plusieurs supports […] [font] des Mystères de Paris une incroyable matrice littéraire, notamment romanesque, propre à se décliner dans tous les espaces et toutes les classes de la société », écrit-elle en pointant les données d’une nouvelle histoire littéraire transnationale dont les recherches sur les mystères urbains offrent un exemple des plus pertinents4.
Si l’on essaie en effet de penser les mystères urbains comme un système dans le cadre d’une histoire littéraire d’abord occidentale, puis mondiale, on peut distinguer à l’origine « trois centres (plutôt qu’un) qui vont chacun autonomiser leur série de mystères urbains : les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France5 ». Les auteurs de ce volume se penchent sur le pôle américain et ses séries concurrentes, et retracent les voies selon lesquelles s’est effectué le travail de particularisation et de différenciation des mystères américains dans le sillage de la parution des Mystères de Paris en français, dans le supplément littéraire du Courrier des États-Unis, et sa diffusion dans les grandes villes d’Amérique du Nord et du Sud6, puis les traductions rivales de l’œuvre en anglais, dès 1843 à New York. Ces processus de diffusion et de traduction inaugurent l’importation, dans l’espace socioculturel nord-américain alors en pleine mutation, d’un paradigme fictionnel, médiatique, philanthropique et militant, et son ajustement à un contexte autochtone multiethnique et polyglotte7. Multiplier les angles d’approche impliquait aussi de varier l’amplitude temporelle pour mieux cerner le transfert, l’adaptation et la transmédiation états-uniens des Mystères de Paris sur une durée allant du premier xixe siècle au début du xxie siècle. David L. Pike a ainsi poussé pour nous l’enquête jusqu’au film noir et au genre rétrofuturiste du steampunk. Les deux premières parties portent sur la période clé des décennies 1840 et 1850, qui voient la traduction et la transformation du feuilleton de Sue au sein du cadre nord-américain, de la Nouvelle-Angleterre à La Nouvelle-Orléans en passant par New York et Philadelphie. Dans la troisième partie sont abordés plusieurs développements du paradigme fictionnel des Mystères et des genres de l’enquête sociale et policière aux xxe et xxie siècles, époque d’extension de la culture de masse et des médias visuels et sonores, puis de la révolution numérique.
Les dialogues entre spécialistes dix-neuviémistes ou vingtiémistes français, américanistes et comparatistes se sont révélés salutaires sur le plan des méthodologies et des outils théoriques, comme sur celui des réceptions croisées d’objets culturels entre les É.-U. et la France à une époque qui marque à la fois le rayonnement puis le déclin de la suprématie culturelle française et l’ascension des industries culturelles nord-américaines, de plus en plus hégémoniques. Au vrai, l’objet « mystères urbains » dans son cadre américain ne saurait être appréhendé dans sa complexité que par un groupe international de chercheurs et de chercheuses en histoire et en littérature, qui, par-delà les différences de leurs outils théoriques, de leurs objets et terrains d’analyse, s’intéressent à mieux comprendre la part des médias de masse, le rôle des lectorats diversifiés et la pertinence des supports matériels des modernités esthétique, urbaine, économique et sociopolitique. De tels chercheurs et chercheuses lisent les textes non canonisés, ces textes oubliés et éphémères que sont presque toujours les mystères urbains et leurs avatars, ces « Great Unread », pour reprendre l’expression de Margaret Cohen8, et naviguent entre cultures de haute légitimité, cultures populaires, cultures de masse et cultures médiatiques9. Ces textes négligés, peu à peu retrouvés, relus, archivés, sont de plus en plus disponibles sur un support numérique, ouvrant à une compréhension plus large des processus littéraires et historiques. Et c’est bien le cas d’un objet transnational comme les mystères urbains, qui éclairent les processus de circulation à une échelle mondiale.
Des Mystères « Made in America » : les nouvelles Babel et Babylone
Intervenant après plusieurs colloques et séminaires qui ont permis de mieux saisir l’ampleur mondiale de la « mysterymania »10, les auteurs de ce volume ont réfléchi sur les formes nouvelles et hybrides qui naissent dans le processus nord-américain de translation et de réappropriation de la matrice narrative et médiatique que Sue met en œuvre pour modéliser le social et dévoiler les mystères et misères d’une des capitales de l’âge industriel. Sans faire de l’œuvre de Sue une source ou une matrice originelle, il faut se demander comment ont été reçus et transformés l’efficacité de sa fiction et sa typologie sociale, son cadre médiatique et dialogique, son pouvoir de dévoilement et de dénonciation des injustices11. On verra plutôt le feuilleton de Sue comme un « échangeur générique » : « Moins qu’une origine, un prototype, l’œuvre codante [Les Mystères de Paris] s’avère être un extracteur, un mélangeur, un échangeur », suggère Paul Bleton12. La réception et la diffusion, dans l’Amérique du xixe siècle, du paradigme fictionnel de Sue et de ses usages communicationnels engendrent ainsi des jeux de réécriture et de détournement du modèle ou du « mélangeur » importé, à la fois en synchronie, sur la courte durée — durant les deux décennies précédant la Guerre civile américaine, donc entre 1840 et 1860 — et sur une durée plus longue, de la fin du xixe siècle à nos jours, dans la culture littéraire et les médias de masse, notamment à travers les réincarnations multimédiatiques du mystère urbain et des genres populaires comme les dime novels, les pulp fictions, le récit policier ou le film noir, sur lesquels se penchent Matthieu Letourneux, Dominique Kalifa et David L. Pike dans leurs chapitres respectifs13. Ils montrent ainsi que des logiques de sérialité différentes interviennent dans la réception et les mutations de cet « échangeur générique » et concurrencent le mystère à la française, d’abord de manière instantanée – comme, par exemple, pour The Quaker City de George Lippard dès 1844 et The Mysteries and Miseries of New York de Ned Buntline en 1848 – puis de manière désynchronisée, comme on va le voir pour les Misteri di Harlem, de Bernardino Ciambelli, écrits peu avant la Première Guerre mondiale, et la mise sur le marché de séries concurrentes comme les dime novels d’Alwin Eichler, qui « envahissent » la France et l’Europe en variant les aventures cosmopolites du détective Nick Carter. Matthieu Letourneux retrace et analyse pour nous cette entreprise éditoriale et ses réseaux de diffusion.
Les types sociaux, les vices moraux et les crimes que met en scène le roman-feuilleton parisien de Sue seront vite adaptés aux réalités socioculturelles, plurilinguistiques, religieuses et ethnoraciales des grandes et des petites villes américaines. Un an seulement après la traduction new-yorkaise des Mystères de Paris et sa diffusion francophone, et pour la seule année 1844, paraissent plus d’une dizaine de « mystères » sur les villes de la Nouvelle-Angleterre, dont The Mysteries of Boston, The Mysteries of Fichtburg, The Mysteries of Haverhill, The Mysteries of Nashua, The Mysteries of Springfield, Mysteries of Lowell et Mysteries of Manchester. À vrai dire, à part leur titre, ces textes n’inscrivent que de faibles échos avec le roman de Sue, nous rappelle ici même Paul Erickson14. Et du côté des adaptations new-yorkaises et philadelphiennes, les auteurs-journalistes mettent en jeu d’autres modes de représentation et de titulatures, selon les enquêtes de Marie-Ève Therenty et Sari Alschuler dans ce volume15.
L’étude de la différenciation des mystères américains, de ses séries concurrentes et de leur insertion sociale, fait aussi apparaître des constantes, des récurrences. Les motifs romanesques typiques du roman noir européen dans ses veines gothiques et mélodramatiques sont ainsi recyclés dans les premiers mystères américains, comme ils le seront dans d’autres genres populaires auxquels les mystères urbains servent initialement de matrices (les dime novels, les pulp fictions, le roman policier, etc.). Dans tous ces textes, on retrouve à des degrés divers la séduction, le viol, l’enfant perdu, l’exhérédation, l’innocence persécutée, la vertu reconnue, le crime puni, etc.16 Dans l’histoire culturelle américaine du xixe siècle, le sous-genre des mystères et leurs variations locales et régionales, en synchronie et en diachronie, sont d’ailleurs généralement regroupés dans la catégorie du « gothique urbain » qu’illustre exemplairement le feuilleton best-seller de Lippard en 1844–1846, The Quaker City17. La filiation avec le roman noir/gothique anglais et son prototype, The Mysteries of Udolpho (1794) d’Ann Radcliffe, s’affiche souvent par le titre et les récits des origines familiales troublées et de la perdition morale. Cependant, les écrivains américains de mystères urbains sollicitent aussi très tôt des modèles plus réalistes de la représentation sociale, comme le démontre Marie-Ève Thérenty dans ce volume18. Si les États-Unis fournissent en concordance une série concurrente à « l’échangeur générique » des Mystères de Paris, le genre gothique, à la fois en amont et en aval des adaptations de mystères urbains, complique donc les lois d’une histoire littéraire transnationale multilingue.
Le cas des mystères américains est néanmoins révélateur des transferts culturels entre l’Europe et les États-Unis au milieu du xixe siècle, dans le sillage des grandes migrations du second xixe siècle, puis au tournant du xxe siècle. Au-delà des textes écrits en anglais dès les années 1840–1850, abordés dans ce volume, citons un exemple transnational oublié de mystères urbains « ethniques », à savoir un feuilleton publié au début du xxe siècle, écrit en italien pour un public italo-américain et dont l’intrigue se situe dans le lieu même de publication du périodique : I Misteri di Harlem, ovvero la Bella di Elizabeth Street (Les Mystères de Harlem, ou la Belle de la rue Elizabeth), roman publié entre 1910 et 1911 en quatre-vingt-six livraisons par Bernardino Ciambelli dans La Follia di New York (La Folie de New York), hebdomadaire satirique appartenant à la presse italo-américaine new-yorkaise. Immigré italien et bourlingueur récemment naturalisé américain, l’auteur était journaliste, reporter et dramaturge, voire, à l’occasion, acteur… et faussaire. Il publie également un feuilleton composite intitulé Misteri di Mulberry (Mystères de [la rue] Mulberry) entre 1893 et 1911 ; le succès fulgurant de ces derniers mystères avait entraîné une commande de l’hebdomadaire en italien de Chicago, L’Italia, organe pour lequel Ciambelli signe La Città nera o I Misteri di Chicago (La Ville noire ou les Mystères de Chicago) ; dès leur titre dédoublé, ces mystères déploient le motif de la ville comme pétrie de zones d’ombre menaçantes que le récit va éclairer et contrôler19. Les communautés italiennes achetèrent ces mystères « made in (Italian) America » comme des petits pains, ce qui gonfla fortement les ventes des périodiques. Dans son étude du feuilleton de Ciambelli, Bénédicte Deschamps a montré que le mélange des genres entre fiction et information, la confusion entre réalité et fiction, tout comme l’écriture ethnicisante, contribuèrent au potentiel identificatoire des Misteri di Harlem auprès d’un public composé de récents immigrés certes peu lettrés, mais formés à la lecture des romans populaires et des mystères urbains dans leur pays d’origine20.
Écrivain-journaliste et observateur autochtone des « Little Italies », ces quartiers italiens qui émergent dans les métropoles nord-américaines, Ciambelli était un reporter, un fait-diversier et un chroniqueur judiciaire très apprécié des lecteurs de la presse italo-américaine21. En témoin crédible et connaisseur de première main du terrain, il donne ainsi à la petite Italie de New York une véracité exceptionnelle, inversement proportionnelle à l’intrigue échevelée de sa pulp fiction, que le décor réaliste tend à authentifier. Si la vertu est finalement récompensée et le crime châtié, si la narration multiplie les personnages pour mieux faire connaître les types sociaux de la colonie italienne, suivant ainsi la matrice de Sue comme modèle qui permet de penser l’identité de chacun, la souffrance populaire semble moins compter, chez le reporter-écrivain, que l’exposition sensationnaliste du crime « Italian-made », et la constitution d’une mythologie des bas-fonds dans la colonie italo-américaine22.
Le phénomène d’adaptation ethnique et multilingue intervient plus tôt dans la colonie germano-américaine des Kleindeutschland (petite Allemagne), se déplaçant de Philadelphie vers le Sud et la vallée de l’Ohio23. Le processus transnational s’effectue selon le même circuit que les mystères italo-américains. La vogue des Mystères de Paris entraîne, dès 1844, l’adaptation quasi simultanée du roman de la souffrance sociale pour le cas berlinois, avec la parution de Die Mysterien von Berlin d’August Brass. L’effondrement et la répression des mouvements révolutionnaires et nationalistes en Europe, à la fin de la décennie 1840, poussent à l’immigration vers les États-Unis des militants voués à la cause égalitaire et au progrès social. Le mystère urbain médiatise la « reconstruction identitaire » de ces immigrants, qui vont eux-mêmes écrire « en langue allemande quantité de mystères des villes dans lesquelles ils s’implantaient »24. En 1850, paraît ainsi un premier roman anonyme, Die Geheimnisse von Philadelphia, nouveaux mystères germaniques de la ville quaker ; à l’époque, rappelons qu’au moins 40 % de la population de l’état de Pennsylvanie parlait allemand. Ces mystères sont suivis par Die Geheimnisse von St Louis d’Heinrich Borstein, lesquels sont aussitôt traduits en anglais, français et tchèque dans les journaux de Saint-Louis25. En janvier 1854, le baron Ludwig Freiherr von Reizenstein fait paraître en feuilleton Die Geheimisse von New-Orleans dans le journal local en langue allemande, la Louisiana Staats-Zeitung26. Comme les mystères de Reizenstein, les mystères que publie au même moment un autre exilé allemand, le journaliste Emil Klauprecht, sur la capitale de la vallée de l’Ohio, Cincinnati, oder, Geheimnisse des Westens (1854–1855), ont fait l’objet d’une récente traduction en anglais et d’une édition critique ; ces rééditions montrent l’importance de la presse ethnique pour une histoire culturelle transnationale, notamment en raison du traitement de l’esclavage, du mouvement abolitionniste et des questions ethnoraciales qu’abordent ces nouveaux venus sur le sol américain. Dans ces textes en allemand, l’inspiration gothique et l’exploration des bas-fonds permettent en effet de mettre en scène les diverses politiques raciales dans le Sud créolisé. La Cecily d’Eugène Sue semble avoir semé une longue descendance et inspiré des scénarios de dégénérescence, de contamination et de mélanges raciaux alarmants, mais c’est surtout le cas chez un auteur comme Ned Buntline (voir l’étude de Michael Grafals dans ce volume) ou un créole comme Charles de la Gracerie, qui publie ses Mystères des bords du Mississippi dans Le Courrier de la Louisiane entre le 18 novembre 1844 et le 22 janvier 1845, dans le sillage de la diffusion et de la traduction des Mystères de Paris, mais avant la vague d’immigration des années 185027.
L’appropriation états-unienne de « l’échangeur » parisien met ainsi en lumière le relais, au niveau des représentations littéraires, de l’imaginaire des bas-fonds au xixe siècle et sa persistance dans les médias visuels et l’industrie culturelle au xxe siècle : « Les mystères urbains mettent en scène le croisement entre l’urbanisme galopant et la montée de la criminalité à travers le motif essentiel des bas-fonds28 ». Dès les années 1840, donc quasiment en synchronie avec le modèle de Sue, le genre du « gothique urbain » américain nourrit le noyau thématique des bas-fonds et articule une interrogation sur les identités modernes, mais le fait souvent selon une idéologie libérale complexe, pétrie d’aspects conservateurs et racialistes, voire racistes. Sari Altschuler et Christopher Newfield, dans leurs chapitres respectifs, proposent ainsi une interprétation divergente du best-seller de Lippard, The Quaker City, relativement aux questions ethnoraciales et nationalistes.
L’Amérique des bas-fonds : réalisme et « gothique urbain »
Dans sa lumineuse enquête sur l’imaginaire des bas-fonds, Dominique Kalifa a montré que l’extension d’un tel imaginaire au xixe siècle constitue « le premier grand fait de mondialisation culturelle29 » et coïncide avec la diffusion transnationale des mystères urbains. Les xve et xvie siècles sont certes des époques fondatrices pour l’avènement d’un imaginaire de la déviance et du crime, en partie grâce à l’invention de l’imprimerie, aux réseaux de colportage et à l’apparition d’un nouveau lectorat, qui facilitent les circulations, échanges et transferts nationaux et transnationaux des figurations de gueux, de bandits, de contre-sociétés et autres fantasmatiques Cours des Miracles. Mais le xixe siècle, ère des révolutions et d’avènement de la civilisation du journal, accélère la mondialisation de l’imaginaire des bas-fonds grâce à l’émergence du roman-feuilleton, la vogue des mystères urbains et le développement des enquêtes sociales à travers le monde occidental30. L’explosion du capitalisme de presse, des migrations internationales, des trafics financiers et du marché de la prostitution mondialise brusquement « le système de représentations31 » et les modes d’exploration et d’observation des lieux abjects, inconnus et menaçants des grandes métropoles et de leurs acteurs maudits, criminels, voire simplement indigents. L’imaginaire des bas-fonds — celui de la transgression fascinante, des sexualités hors-norme, de l’extrême pauvreté, du mal et du crime — sert alors de « repoussoir » et « de miroir inversé d’un monde de la norme dont il consolide en retour les contours » ; les visées répressives, cohésives et même rédemptrices s’expriment de manière plus ou moins ambivalente dans les missions philanthropiques, « le militantisme démocratique et social et le sensationnalisme médiatique », explique Dominique Kalifa32.
Dans l’incipit de New York by Gas-light (1850), le journaliste George Foster met en œuvre le topos de la catabase dans les bas-fonds de la métropole, en l’occurrence le terrible quartier de Five Points33, et explicite ses motivations contradictoires et ambiguës, mêlant voyeurisme, philanthropie, désir de justice et de vérité. Comme l’avaient fait Sue pour le Paris des années 1840 et plus tôt, de manière ludique et plus anodine, Pierce Egan pour Londres (Life in London, 1821), il modernise pour la métropole américaine le motif topique de la descente dans le labyrinthe des enfers et des envers sociaux, qui devient visite guidée des aspects honteux, cachés de la ville :
New York By Gas-Light ! What a task have we undertaken ! To penetrate beneath the thick veil of night and lay bare the fearful mysteries of darkness in the metropolis – the festivities of prostitution, the orgies of pauperism, the haunts of theft and murder, the scenes of drunkenness and beastly debauch, and all the sad realities that go to make up the lower stratum – the under-ground story – of life in New York ! What may have been our motive for invading these dismal realms and thus wrenching from them their terrible secrets ? Go on with us, and see. The duty of the present age is to discover the real facts of the actual condition of the wicked and wretched classes – so that Philanthropy and Justice may plant their blows aright. In our own humble way we profess to seek for and depict the truth. Let it speak for itself34.
[New York à la lueur du réverbère ! Quelle tâche avons-nous entreprise ! Pénétrer sous l’épais voile nocturne et mettre à nu les mystères effrayants de l’obscurité dans la métropole — les festivités de la prostitution, les orgies du paupérisme, les repaires du vol et du meurtre, les scènes d’ivresse et de débauche bestiale, et toutes les tristes réalités qui constituent les couches inférieures — l’histoire souterraine — de la vie à New York ! Quelle a pu être la motivation qui nous a poussés à envahir ces royaumes lugubres pour leur arracher leurs terribles secrets ? Suivez-nous, et voyez. Le devoir de notre temps est de découvrir les faits réels de la véritable condition des classes mauvaises et misérables — afin que la Philanthropie et la Justice puissent viser juste. À notre humble manière nous prétendons chercher et peindre la vérité. Qu’elle parle d’elle-même.]
La matrice narrative des Mystères de Paris déployait son pouvoir de dévoilement nocturne sur la prostitution, le viol et la misère, même si le grand écart social entre Rodolphe de Gerolstein, prince travesti et surhomme, et ses acteurs des bas-fonds et de la pauvreté ouvrière nuançait quelque peu la portée de la dénonciation35. Par ses esquisses urbaines et le topos de la catabase, le flâneur noctambule qu’incarne Foster recherche le même pouvoir de mise à nu que Sue, et il s’y emploie en donnant au New York nocturne, de Broadway au Bowery, et les quartiers infâmes qui les jouxtent, une épaisseur bien plus crédible et réaliste que les romans sensationnalistes de Lippard et de Buntline36. Au mitan du xixe siècle, le genre américain de la « real life » et des « tranches urbaines » taillées dans New York et ses bas-fonds s’hybride donc avec la forme mouvante et souple des mystères urbains. Le genre inauguré par Foster pour la ville de New York débouchera bientôt sur des pratiques de slumming, tourisme des bas-fonds ou tournée des grands-ducs, mais de grands écrivains, reporters et photographes transformeront le genre et le regard sur les bas-fonds, après la Guerre civile et au cours du premier xxe siècle (tels Stephen Crane, Helen Campbell, Jacob Riis, Claude McKay, etc.)37.
En dépit de leurs disparités formelles, les esquisses de Foster, comme les romans de Lippard, Buntline ou ceux de Joseph Holt Ingraham (citons les titres révélateurs de Frank Rivers, Or, the Dangers of the Town : A Story of Temptation, Trial and Crime, 1843 ; The Miseries of New York, Or, the Burglar and Counsellor, 1844 ; The Beautiful Cigar Girl ; or, The Mysteries of Broadway, des années 1850), accueillent de fait les mêmes interrogations anxiogènes sur les identités locales et modernes, et témoignent du souci de réagencement et de normalisation d’une société de plus en plus illisible, culturellement et racialement diverse, cosmopolite, hiérarchisée, foncièrement inégalitaire. L’historienne Elizabeth Kelly Gray a étudié l’usage péjoratif, argumentatif et fortement normatif que les textes américains de fiction gothique, mystères urbains et tranches urbaines des années 1840–1850 font des stéréotypes et des réseaux métaphoriques empruntés aux civilisations étrangères, non occidentales, telles l’Inde des castes ou l’Afrique, et surtout le monde arabo-musulman, au vrai inconnu, mais souvent érigé en symbole de coutumes et d’habitus immoraux, irrationnels, archaïques38. Dans les bas-fonds new-yorkais que peignent Buntline, Foster (avec son New York by Gas-light, et ses New York in Slices de 1848), George Thompson (dans son roman City Crimes, de 1849), Lippard (en 1853, dans son roman du complot jésuite, New York : Its Upper Ten and Lower Million, comme dans son best-seller philadelphien) et Solon Robinson (dans Hot Corn : Life Scenes in New York Illustrated, de 1854), les différences ethnoraciales apparaissent sous un jour inquiétant et xénophobe, amplifié par les allusions aux cultures étrangères vues comme inférieures. La sexualité hors mariage (en particulier, l’adultère des femmes d’apparence angélique) et celle, vénale, des bordels prennent les couleurs fantastiques, lubriques et orientalistes des Mille et une nuits et des sérails turcs. Le mal sous toutes ses formes (y compris l’intempérance et l’avortement) se voit curieusement lié à la religion catholique, qui est celle des Irlandais, nouveaux immigrés honnis et stigmatisés comme le sont aussi les Noirs, lesquels copulent bestialement avec les femmes blanches dans le roman de Thompson39. Dans ces textes de l’avant-guerre civile, les vagues d’immigration, l’urbanisation tentaculaire et l’industrialisation accélérée de l’espace nord-américain se soldent par une perte des repères et des valeurs de la jeune République américaine, menaçant à plus ou moins long terme l’idéal d’une nation protestante, blanche, vertueuse, sain(t)e, cultivée, éclairée40.
Dans notre volume sur les mystères américains, Eliza Smith analyse un autre aspect, cette fois linguistique et stylistique, de la mise en scène des identités sociales dans les mystères, en comparant la transcription de l’argot et des accents dans Mysteries and Miseries of New York de Buntline, et son caractère fortement ethnoracial, avec la stylisation de l’argot dans Les Mystères de Paris de Sue et Les Mystères de New York de Jules Lermina (1874), qui renforce la représentation exotique et normative des classes laborieuses et dangereuses.
Pour revenir à la catégorie du noir en littérature, le « gothique américain », en ce qu’il est lié aux catégories ethnoraciales et aux tensions entre les classes sociales ainsi qu’au retour de plusieurs refoulés et traumatismes, précède et accompagne la vogue des mystères urbains, et se poursuit bien au-delà, comme nous le montre le chapitre de David L. Pike sur le film noir et le steampunk41. Matthieu Letourneux a pour sa part analysé le rejeu des mécanismes freudiens de l’Unheimiche (inquiétante étrangeté) et des « défigurations carnavalesques » dans la littérature populaire des mystères42. Cependant, c’est surtout pendant les décennies 1840 et 1850, marquées par l’extension rapide des trois grandes métropoles américaines, le développement des infrastructures urbaines et de nouveaux organes d’information, sans oublier les graves émeutes ethnoraciales (en 1849 et 1857 à New York), que s’effectue l’hybridation des mystères urbains avec le roman noir gothique et d’autres genres discursifs et médiatiques. Marie-Ève Thérenty et Dominique Kalifa ont souligné le rôle qu’a joué la penny press (comme le Sun de Benjamin Day, le New York Herald de James Gordon Bennett ou le New York Tribune d’Horace Greeley) et les premières formes de reportages urbains dans la constitution du pôle américain des mystères :
Vendue à un prix modique, elle a développé la nouvelle d’intérêt local et le panorama new-yorkais. La matrice du mystère urbain américain, par exemple des Mysteries and Miseries of New York de Ned Buntline, n’est pas la case feuilletonesque suspensive, mais plutôt la petite rubrique du fait divers local. Être du côté de la real life, outre que cela ancre le mystère urbain dans une mythologie américaine et dans un horizon médiatique attendu, permet de rompre ouvertement avec la matrice française présentée comme invraisemblable et obscène. Significativement, dans Mysteries and Miseries of New York, Les Mystères de Paris sont présents sous la forme d’un petit livre qu’une innocente jeune fille kidnappée et bientôt séduite découvre sur les étagères de sa chambre dans une maison de passe43.
Il faut bien entendu corriger cette projection, voire ce refoulement, de l’obscénité sur la culture française. L’historienne Patricia Cline Cohen a montré que la penny press a formé les goûts d’un public avide de nouvelles sensationnelles, d’une part, en autorisant un nouveau regard érotisant sur les sexualités interdites, hors mariage, et la prostitution ; d’autre part, en favorisant une fascination pour les criminels et l’histoire même de leurs crimes. Ce fut notamment le cas pour la médiatisation de l’affaire Helen Jewett, jeune prostituée sauvagement assassinée dans son lit, dans une maison close new-yorkaise en 1836. Le rédacteur-reporter James Gordon Bennett se glisse très tôt aux premières loges du crime, contemple, décrit et érotise le corps de la victime ; comme les autres journalistes de la penny press, il fait de la sexualité un sujet de discussion publique et invente une « esthétique du crime érotique44 », centrée sur l’histoire de la victime que va raconter le quotidien au jour le jour. Et surtout, il intervient dans l’instruction même de l’affaire comme médiateur entre l’histoire du crime et son élucidation, et le public amené à juger directement ou indirectement le criminel ; il détaille ainsi pour son lectorat le profil de l’assassin et de sa victime. Dans l’affaire Helen Jewett, la transgression des normes morales et la constitution d’un regard érotisant vont de pair avec la naissance de l’information et l’atelier du récit médiatique et criminel.
Sur le plan de l’obscénité, ajoutons que dans les années 1840, la presse dite « flash », récemment redécouverte (avec des titres comme Sunday Flash, Whip Satirist of New York and Brooklyn, Weekly Rake, The Libertine) et écrite pour un lectorat de jeunes hommes blancs soucieux de s’orienter dans la ville et d’y trouver des sensations fortes comme la satisfaction de leurs désirs sexuels, regorge d’articles et de dessins carrément obscènes, diffamatoires, homophobes, racistes, qui inspirent d’ailleurs à Buntline une « politique des genres ultra-masculine », selon l’hypothèse d’Andrew Loman45.
Les autres médias et formes artistiques qui contribuent à la fabrique des mystères urbains américains témoignent du souci de forger de nouvelles valeurs tout en renforçant l’homogénéité des groupes sociaux de l’ethnie dominante, anglo-saxonne et protestante. Les personnages de Mose the Bowery B’hoy et Lize the G’hal, qui apparaissaient au théâtre dans le mélodrame comique à succès de Benjamin Baker, A Glance at New York (1848), se retrouvent dans le roman du nativiste Buntline et dans les tranches urbaines de Foster, figurant chez ce dernier le juste milieu blanc, entre la haute bourgeoisie hypocrite, snob et efféminée, et les bas-fonds des immigrants dissolus, ethniquement ou racialement marqués (juifs, Irlandais, Italiens, noirs). Les personnages populaires de Mose et Lize, qui incarnent de nouveaux types de travailleurs urbains modernes, sont clairement identifiés au quartier du Bowery ; mais ils représentent dans le même temps les vertus traditionnelles d’une communauté harmonieuse et soudée, celles du village ou de la petite ville encore proche d’un idéal rural, explique Stuart Blumin46. Les figures de Mose et de Lize, et la toile des relations géographiques et sociales que tisse le feuilleton visent à réparer pour le groupe ethnique dominant la désintégration des réseaux familiaux et sociaux, des contacts physiques et de la familiarité avec l’environnement citadin, qui accompagne l’urbanisation galopante de la société nord-américaine.
Nous insistons davantage sur le cas new-yorkais en ce qu’il a engendré un corpus emblématique du « gothique urbain ». Toutefois, Sari Altschuler, Paul Erickson et Michael Grafals nous rappellent dans leurs études que l’entité nationale formée par les États-Unis d’Amérique n’implique pas que la même histoire se répète partout ; il est donc impossible d’appliquer systématiquement une grille d’écriture/lecture similaire sur des villes différentes. Des histoires distinctes se racontent pour Philadelphie, New York et La Nouvelle-Orléans, d’abord en raison des caractéristiques précises de chaque ville, de ses quartiers et de leurs habitants, puis des postures et des valeurs divergentes des auteurs, point que Michael Grafals cerne parfaitement dans sa comparaison entre le Ned Buntline qui s’essaie à une variation louisianaise des mystères et le baron Ludwig Von Reizenstein, qui rédige ses mystères de La Nouvelle-Orléans en allemand et pour la colonie germano-américaine. À la suite du travail de Stephen Knight, de celui d’Amy Wigelsworth47, et des autres colloques tenus dans le cadre des recherches sur les mystères urbains, ce dossier poursuit donc pour le cas américain le chantier des enquêtes sur les différenciations infranationales, régionales et transnationales des mystères. La descente dans les bas-fonds et les noyaux thématiques et actantiels du « gothique urbain »48 pointent les récurrences essentielles des mystères dans leurs adaptations états-uniennes : sexualités hors-normes menaçant la cellule familiale bourgeoise, petites et grandes criminalités, figuration des altérités ethnoraciales et ethnoreligieuses, à l’image des monstres grotesques que sont le Devil-Bug (Bestiole du Diable) de Lippard (dans The Quaker City) et le Dead Man (l’Homme mort) de Thompson (dans City Crimes). Et peut-être même l’orang-outang étrangleur du Double Assassinat dans la Rue Morgue d’Edgar Allan Poe, premier récit des exploits de détection du chevalier Dupin, qui paraît en avril 1841 dans le Graham’s Magazine. Ce détour par la série concurrente du récit à énigme que Poe, écrivain, critique et journaliste malgré lui, lègue à la littérature mondiale nous mène à réfléchir, en conclusion, sur les rapports entre la modernité esthétique et la culture médiatique de la grande ville — celle du feuilleton, du fait divers et de la nouveauté — dans laquelle naissent et vont se transformer les mystères urbains des deux côtés de l’Atlantique49.
Mystères, médias de masse et transmédialité
En conclusion de son article sur la « Mysterymania » à l’échelle mondiale, Marie-Ève Thérenty notait que dès Les Mystères de Londres de Paul Féval (1843–1844), le roman de la souffrance sociale fait place au roman d’aventures : le genre hybride est alors phagocyté par le romanesque. Dans la seconde moitié du xixe siècle, le mystère en vient à signifier une « technique narrative fondée sur un jeu de rétention et de dévoilement plus ou moins spectaculaire de péripéties50 ». La concomitance de plusieurs modèles narratifs (mystères urbains comme roman de l’histoire sociale et du récit engagé, tranches urbaines, roman gothique urbain, roman d’aventures urbaines, récit de détection) dans les années 1840 annonce les différentes valences du mystère urbain dans les cultures et les récits contemporains.
Revenons sur les tensions entre information, réel et fiction au sein de la mosaïque médiatique, à partir du deuxième volet de la trilogie Dupin. Transposition fictive dans le cadre parisien d’un fait divers new-yorkais qui donna lieu dans la penny press à une pléthore de récits sensationnalistes sur la belle vendeuse de cigares Mary Cecilia Rogers, dont on retrouva le cadavre flottant dans la baie de l’Hudson à l’été 1841, The Mystery of Marie Rogêt (Le Mystère de Marie Roget, 1842–1843) inclut les analyses des coupures de presse par le détective amateur Dupin, qui met en valeur les erreurs et errances des journalistes et des rapports de police. Poe relie ainsi le cadre parisien, sa typique grisette (ainsi qualifiée, mais de fait parfumeuse) et le héros de la détection du premier volet de la Rue Morgue au mystère de la mort d’une jeune Américaine moderne dont la profession implique la satisfaction des plaisirs et rituels masculins par la séduction et le commerce. L’ironie veut que Poe, croyant résoudre l’énigme et contredire l’opinion reçue selon laquelle la jeune femme (la vraie Mary/l’imaginaire Marie) aurait subi la violence d’une bande de malfaiteurs nocturnes, se soit lui aussi trompé. Avant la publication de la troisième partie de sa nouvelle, la révélation d’une aubergiste sur son lit de mort (Mme Loss, transposée en Mme Deluc dans la fiction) soulevait le voile du mystère criminel : il s’agissait de maquiller la mort due à un avortement ayant mal tourné et de faire disparaître le cadavre encombrant de la belle vendeuse. L’invalidation de l’héroïsme du maître détective renforce la nature non conclusive de son récit et peut-être aussi, en creux, la résistance de la figure féminine telle que Poe la met en scène, à la typification, voire à la réification : son mystère reste irrésolu ; le « dénouement » ne dénoue rien51. La mise en abyme de la fabrique journalistique du fait divers, y compris l’attribution erronée de la culpabilité aux personnages typiques des bas-fonds, fait de ce second récit d’énigme criminelle une étonnante réflexion sur les codes émergents du récit médiatique dans le cadre métropolitain, et ce, au sein même d’un magazine pour dames honnêtes (le Ladies’ Companion de Snowden)52.
Cette modernité critique de Poe – à savoir son travail métadiscursif et métatextuel sur les traces et les indices, sur la temporalité médiatique et narrative, sur la désintégration de l’individu et de l’expérience dans l’espace urbain, et leur figuration en négatif – explique que Devin Fromm, dans son article sur Poe, établisse pour nous la transition entre la deuxième partie, qui porte sur les mystères écrits pendant les deux décennies avant la Guerre civile, et la troisième partie, centrée sur les variations contemporaines du roman noir, de la détection policière et des paradigmes de l’enquête dans la culture de haute légitimité (voir l’essai de Jean-Christophe Valtat) et les cultures médiatiques (les chapitres de Matthieu Letourneux, Dominique Kalifa et David L. Pike). L’extraordinaire déploiement du « noir » et du gothique dans la fiction et le film, et de manière plus générale dans les cultures médiatiques et les industries culturelles des xxe etxxie siècles, n’est pas un phénomène seulement américain, mais ses figurations états-uniennes illustrent l’éclatante fortune médiatique des mystères, la tension entre politisation et dépolitisation de la fiction, et l’importance renouvelée des bas-fonds dans les cultures de masse comme les littératures minoritaires53.
(Université de Californie, Santa Barbara)
[EN] Introduction : American Mysterymania
English Translation by Rebecca Powers
In American Mysterymania, we present the papers, revised for the most part, that were delivered in February 2014 at the University of California in Santa Barbara. Part of a larger research project directed by the RIRRA21 Center at the University Paul Valéry-Montpellier 3 and supported by Medias19, our North American conference focused on the translations, adaptations, and transformations of Eugene Sue’s Mysteries of Paris in the sociocultural context of the United States. As a source text, Sue’s “actualist” fiction crafted a model for investigating modern urban realities and the ethical, social, political, and economic problems that emerged in the early 1840s, following the rise of capitalism and technological advancements. During the 1820s, 1830s, and 1840s, the collective imaginaries of nations undergoing intense industrialization and urbanization were consumed by a variety of problems: social mutations, the difficulty of determining social status and identity, extreme poverty among a growing portion of the population, and criminality. These concerns expressed themselves across multiple social and cultural phenomena such as “urban adaptations of the gothic; omnipresent discussions of prisons and punishment; a fascination for the criminal, the police, and shadowy figures.”54 The serialized Mystères de Paris (appearing in the Journal des débats from 19 June 1842 to 15 October 1843) invented a fictional paradigm that played upon the emotions and affects of its readership, dramatized the suffering of vulnerable subjects living in precarious situations, and took up timely social questions linked to the threatening combination of urbanity and criminality. Although violently criticized, Sue’s novel was nonetheless a confirmed bestseller, setting off a veritable media explosion; it was immediately circulated across Europe, and on an international scale soon after, both in French and in translation. A British journalist even coined the term “Mysterymania” to capture the extraordinary enthusiasm sparked by Les Mystères de Paris.55 Marie-Ève Thérenty has rightly noted that this rage for Mysteries,56 which includes both the international diffusion of the original and local responses to it, was “the first example of mass-media success and the source of the first phenomenon of cultural globalization.”57 The circulation of the novel in fact set off a series of imitations at an unprecedented global scale: “Translation, adaptation, parody, transmediality, interfictionality, multiple editions across different media […] [these attributes] make Les Mystères de Paris an incredible literary matrix, especially as a novel that can be adapted for every social space and class,” Thérenty writes, emphasizing the features of a new transnational literary history of which research on the Urban Mysteries offers a most pertinent example.58
Indeed, if we try to think of the Urban Mysteries as a system within the scope of a literary history that is first Western, then global, we can distinguish from the very beginning “three centers (and not one), which each form an autonomous series of Urban Mysteries: the United States, Great Britain, and France.”59 The authors of this volume address the American center and its concurrent series. They retrace the ways in which the American Mysteries carried out their localizing work and differentiation in the wake of the publication of Les Mystères de Paris in the literary supplement to the Francophone Courrier des États-Unis. As the French text was circulating in the large cities of North and South America,60 competing English translations began appearing as early as 1843 in New York. With such networks of diffusion and translation, a new fictional paradigm, which was both philanthropic and militant, entered the evolving sociocultural space of North America and adjusted to a local, multi-ethnic, and multilingual context.61 Multiplying our angles of approach on such media-driven fiction also required extending our temporal reach so as to better grasp the North-American transfer, adaptation, and trans-mediation of Les Mystères de Paris from the early nineteenth century to the beginning of the twenty-first. David L. Pike therefore takes our investigation all the way through to the film noir and the retro-futurist steampunk genre. The first two sections of the volume focus on the key decades of the 1840s-1850s, which saw the translation and transformation of Sue’s serial fiction within the North-American context, from New England to New Orleans, with stops in New York and Philadelphia. The third part deals with various developments of the Mysteries fictional paradigm, and the genres of social investigation and criminal detection in the twentieth and twenty-first centuries, which marked the expansion of mass culture, the emergence of new visual and sound medias, and the digital revolution.
The dialogues between nineteenth-century and twentieth-century French specialists, Americanists, and comparatists have been fruitful in terms of methodology and theoretical tools, and for understanding the interwoven receptions in the United States and France of these cultural objects, particularly for a period which saw both the climax and decline of French cultural dominance as well as the rise of the ever more hegemonic North-American cultural industries. In fact, the “Urban Mystery” as an object of study in its American context can only be understood in all of its complexity by a team of international researchers in both history and literature seeking to understand aesthetic, urban, economic, and socio-political modernities; through different theoretical tools, angles, and methodologies, they shed light on the centrality of mass-media, the role of diversified audiences, and the rise of popular and mass-cultural narratives. Such scholars read the non-canonical, forgotten, and short-lived texts (“The Great Unread,” to borrow a term from Margaret Cohen62) that make up the Urban Mysteries and their different adaptations; they navigate between “high” and “low” cultures – whether popular culture, mass culture, or media culture.63 These kinds of neglected texts, which are slowly rediscovered, re-read, and given a place in the archive as they become more available in digital format, open up a broader understanding of literary and historical processes. Such is the case for a transnational object such as the Urban Mysteries, which sheds light on how circulation takes place at a global scale.
“Made in the USA” Mysteries : New Babels and Babylons
Coming after several colloquia and seminars that allowed for a fuller understanding of the global scope of Mysterymania,64 the authors of this volume reflect upon the new hybrid forms that emerged in North America with the transfer, translation, and re-appropriation of the narrative-media matrix established by Sue to represent the social system and expose the mysteries and miseries of one of the capitals of the industrial age. How did the target culture absorb and interpret the efficiency of Sue’s fiction, with its social typology, dialogical framework within the journalistic matrix, and ability to reveal and denounce injustices?65 Rather than turning Sue’s work into an absolute source or original generative matrix, we consider his feuilleton as a “generic exchanger”: « Not so much an origin or prototype, the code-writing work [Les Mystères de Paris] turns out to be an extractor, a mixer, an exchanger, » Paul Bleton suggests.66 The reception and dissemination in nineteenth-century America of Sue’s fictional paradigm and communicational practices generated the interplay of rewriting and rerouting of the imported model/exchanger. This is both in short-term synchrony (during the two decades preceding the American Civil War, in the 1840s–1850s) and long-term, from the end of the nineteenth century through today, in both literary and popular cultures, particularly through multi-media reincarnations of the Urban Mystery and other “minor” genres such the dime novel, pulp fiction, detective novel, and film noir, as Matthieu Letourneux, Dominique Kalifa, and David L. Pike discuss in their respective chapters.67 They thus demonstrate how different logics of seriality come into play in the receptions and mutations of our “generic exchanger.” This happens almost instantaneously, competing with the Mystery à la française – as in George Lippard’s 1844 The Quaker City or Ned Buntline’s 1848 The Mysteries and Miseries of New York – and later in a desynchronized manner, as we see below for Bernardino Ciambelli’s Misteri di Harlem. These mysteries were written just before the First World War and the appearance on the serial-fiction market of Alwin Eichler’s dime novels, which invaded France and Europe with the various cosmopolitan adventures of Detective Nick Carter. Matthieu Letourneux retraces and analyzes this editorial enterprise and its distribution networks.
The social types, moral vices, and crimes that are dramatized in Sue’s Parisian serial novel were quickly adapted to the sociocultural, multilingual, religious, and ethno-racial specificities of American towns, both large and small. In 1844 alone – just one year after the New York translation of Les Mystères de Paris and its diffusion among a Francophone audience – more than a dozen Mysteries of New England towns appeared, including The Mysteries of Boston, The Mysteries of Fichtburg, The Mysteries of Haverhill, The Mysteries of Nashua, Mysteries of Lowell, and Mysteries of Manchester. In reality, apart from their titles, these texts had little in common with Sue’s novel, as Paul Erickson reminds us in this volume.68 As for the New York and Philadelphian adaptations, Marie-Ève Thérenty and Sari Alschuler show us here how their creators put other modes of representation and titular formulae to use.69
This investigation of the American Mysteries’ processes of differentiation, their composition of concurrent series, and their social integration also makes apparent certain constants and recurrences. The typical fictional motifs of the European roman noir with its gothic and melodramatic veins were recycled in the early American Mysteries as well as in other popular genres for which the Urban Mystery serves as an initial matrix (dime novels, pulp fictions, detective novels, etc.). In all of these texts, we find to differing degrees the motifs of seduction, rape, the lost child, disinheritance, persecution of the innocent, virtue rewarded, crime punished, etc.70 What’s more, in nineteenth-century American cultural history, the Mystery subgenre and its local and regional variations, both synchronic and diachronic, are generally classified under the category of “urban gothic,” best exemplified by Lippard’s 1844-46 bestseller, The Quaker City.71 This filiation with the roman noir/gothic literature – and its prototype, The Mysteries of Udolpho (1794) by Ann Radcliffe – is clear from the works’ titles and their tales of troubled family origins and moral perdition. However, the American authors of Urban Mysteries are quick to seek more realist models for social representation, as Marie-Ève Thérenty demonstrates in this volume.72 While the United States does supply a series that competes with the original “generic exchanger” of Les Mystères de Paris, the presence of gothic literature – appearing to both anticipate and take inspiration from Urban Mystery adaptations – thus complicates the laws of a transnational multilingual literary history.
The case of the American Mysteries is nonetheless revealing of the cultural transfers between Europe and the United States from the mid-1800s, to the great migrations of the latter part of that century, and finally to the turn of the twentieth century. In addition to the texts written in English in the 1840s and 1850s taken up in this volume, let us look at a forgotten example of a transnational “ethnic” Urban Mystery: a serial novel published at the beginning of the twentieth century and written in Italian for an Italian-American readership, and which takes place in its very place of publication. I Miseri di Harlem, ovvero la Bella di Elizabeth Street (The Mysteries of Harlem, or the Belle of Elizabeth Street), by Bernardino Ciambelli, appeared between 1910 and 1911, in eighty-six instalments in La Follia di New York (The New York Folly), a weekly satire and part of the Italian-American New York press. An Italian immigrant, recently naturalized U.S. citizen and always on the move, the author had worked as a journalist, reporter, and playwright; a sometimes-actor, he had been prosecuted as a counterfeiter. He also published a composite serial I Misteri de Mulberry (The Mysteries of Mulberry Street) between 1893 and 1911. The immediate success of these tales led the Chicago Italian-language weekly L’Italia to commission his next work, La Citta nera o I Misteri di Chicago (The Black City, or The Mysteries of Chicago). From their very titles these Mysteries deploy the motif of the city as a dangerous place full of shadows upon which the tale will shine a light and thus regulate.73 The Italian communities in Chicago and New York bought these “Made in (Italian-)America” tales like hotcakes, thus greatly improving the sales of the periodicals in which they appeared. In her study of Ciambelli’s feuilleton, Bénédicte Deschamps shows how the melange of genres between story and investigative procedure, the confusion between fiction and reality, and the ethnically-focused writing all contributed to the potential for self-identification in I Misteri di Harlem by a public composed of recent immigrants who, although not highly educated, were readers of popular novels, including Urban Mysteries, in and from their native land.74
A writer-journalist and native observer of the Little Italies across North America, Ciambelli was also a reporter, a writer of fait-divers, and a judicial chronicler, quite loved by readers of the Italian-American press.75 As a credible witness and someone who knew the terrain first-hand, he described New York’s Little Italy with an exceptional clarity that was inversely proportionate to the muddled plots of his pulp fictions, which the realist setting serves to authenticate. Like in Sue’s work, virtue is in the end rewarded and crime punished, and the narrative involves a panoply of characters to better represent the many different social types in the Italian “colony,” following Sue’s model that allows the identity of each to shine through. Unlike Sue, however, the suffering of the populace seems to be less important to the reporter-writer than the sensationalism of an “Italian-made” flavor of crime and the construction of a myth of the Italian-American ghetto.76
The phenomenon of ethnic and multilingual adaptation took place earlier in the Germano-American “colony” of the Kleindeutschland (little Germany), taking us from Philadelphia to the Ohio Valley and further south.77 This transnational process took place along the same lines as the Italian-American Mysteries. As early as 1844, the Mystères de Paris vogue inspired a near-simultaneous Berlin-set adaptation of the social suffering novel, with the appearance of August Brass’s Die Mysterien von Berlin. The failure and repression of revolutionary and nationalist movements across Europe at the end of the 1840s pushed a great many militants – devoted to the causes of egalitarianism and social progress – to immigrate to the United States. The Urban Mystery mediated the “identity reconstruction” of these immigrants who wrote “a large quantity of Mysteries in German in the cities in which they had established themselves.”78 In 1850, a new anonymous version of the Germanic Mysteries in the Quaker city, Die Geheimnisse von Philadelphia, appeared; we must recall that, at the time, at least 40 % of the population of Pennsylvania spoke German. These Mysteries were followed by Die Geheimnisse von St. Louis by Heinrich Bornstein, immediately translated into English, French, and Czech in the St. Louis newspapers.79 In January 1854, Baron Ludwig Freiherr von Reizenstein published his feuilleton Die Geheimisse von New-Orleans in the local German-language paper, the Louisiana Staats-Zeitung.80 At the same moment, another German exile, the journalist Emil Klauprecht, was writing his own Mysteries set in the capital of the Ohio River Valley: Cincinnati, oder, Geheimnisse des Westens (1854-1855). Both these and Reizenstein’s Mysteries have recently been the object of new translations and critical editions. These reeditions demonstrate the importance of the ethnicity-specific press to a transnational cultural history, particularly for its treatment of slavery, abolitionism, and other ethno-racial questions taken up by newcomers to American soil. In these German-language texts, gothic themes and the exploration of the social underworld help stage the various racial politics of the creolized South. It seems that Eugène Sue’s Cecily sowed a long line of descendants, inspiring scenes of degeneration, contamination, and alarming racial mixing, and perhaps no authors used this trope as much as Ned Buntline (see Michael Grafals’s article in this volume) and Creole writer, Charles de la Gracerie, whose Mystères des bords du Mississippi appeared in Le Courrier de la Louisiane between 18 November 1844 and 22 January 1845, just in the wake of the circulation and translation of Sue’s Mystères, but before the immigration wave of the 1850s.81
The American appropriation of the Parisian “exchanger” thus sheds a light on the path taken by the nineteenth-century imaginary of the bas-fonds (underworld) as it appears in literary representations and its afterlives in the visual media and culture industries of the twentieth century. “The Urban Mysteries,” Thérenty writes “situate their plots at the intersection of a rampant urbanization and the rise of criminality through the basic motif of the bas-fonds.”82 From the 1840s on, in near synchrony with Sue’s original, the American “urban gothic” genre was feeding into the thematic core of the bas-fonds, articulating an investigation into the problems of modern identity, but often in keeping with a complex liberal ideology, full of conservative and racialist – even racist – aspects. In their respective chapters, Sari Altschuler and Christopher Newfield propose diverging interpretations of Lippard’s bestselling The Quaker City, regarding ethnicity, race, and nationalism.
America’s Underworld : Realism and the Urban Gothic
In his enlightening investigation into the imaginary of the underworld (bas-fonds), historian Dominique Kalifa has shown that the wide reach of this imagined space represents “the first great instance of cultural globalization”83 and coincides with the transnational spread of the Urban Mysteries. Of course, the fifteenth and sixteenth centuries were foundational periods for the rise of a shared conception of deviance and crime, thanks in part to the invention of the printing press, networks of colporteurs, and a growing readership, which all facilitated circulations, exchanges, and national and international transfers of works portraying beggars, bandits, alternative societies, and other fantasmatic kingdoms of outcasts (in French, cour des Miracles). However, the nineteenth century, as era of revolutions and dawn of the newspaper civilization, would accelerate the global spread of this underworld imaginary, thanks to the emergence of the roman-feuilleton, the vogue for Urban Mysteries, and the development of social inquiries (“enquêtes”) across the Western world.84 The concurrent explosion of capitalism in the press, international migrations, financial trafficking, and markets for prostitution worked together to globalize abruptly “the system of representations”85 as well as the modes of exploration and observation of the despicable, unknown, and dangerous places of the great metropoles and their characters, whether damned, criminal, or simply indigent. The underworld imaginary – one of fascinating transgression, non-normative sexualities, extreme poverty, evil, and crime – serves thus as a foil (“repoussoir”) and “inverted mirror-image, reflecting a world of norms whose limits it reinforces.” The repressive, cohesive, and even redemptive aims are expressed more or less ambivalently in philanthropic missions, which combined “democratic and social militancy with media sensationalism,” as Dominique Kalifa explains.86
In the incipit to New York by Gas-Light (1850), journalist George Foster uses the topos of katabatic descent to explore the underworld of the metropole, in this case the terrible Five Points neighborhood,87 and confesses contradictory and ambiguous motivations, mixing voyeurism, philanthropy, and a desire for justice and truth. Just as Sue did for Paris in the 1840s, and as the British Pierce Egan had executed in a more playful and benign way for London (Life in London, 1821), Foster modernizes the motif of descent for the American metropolis as he ventures into the labyrinth of hell, the social underbelly. The adventure becomes a sort of guided tour of the shameful and hidden faces of the city:
New York By Gas-Light! What a task have we undertaken! To penetrate beneath the thick veil of night and lay bare the fearful mysteries of darkness in the metropolis – the festivities of prostitution, the orgies of pauperism, the haunts of theft and murder, the scenes of drunkenness and beastly debauch, and all the sad realities that go to make up the lower stratum – the under-ground story – of life in New York! What may have been our motive for invading these dismal realms and thus wrenching from them their terrible secrets? Go on with us, and see. The duty of the present age is to discover the real facts of the actual condition of the wicked and wretched classes – so that Philanthropy and Justice may plant their blows aright. In our own humble way we profess to seek for and depict the truth. Let it speak for itself.88
The narrative matrix of Les Mystères de Paris exerted its power of nocturnal unveiling upon the problems of prostitution, rape, and poverty, even if the social distance between Rodolphe de Gerolstein (as prince-in-disguise and overall superman) and the other characters (the inhabitants of the criminal underworld or those subsisting in working-class poverty) made his denunciations a bit less convincing.89 Using a similar method of urban sketches and the topos of katabasis, Foster the night-walking flâneur seeks out the same power of revelation as Sue, and he displays it in giving New York at night – from Broadway to the Bowery and the infamous areas surrounding them – a depth of description much more credible and realist than the sensational novels of Lippard and Buntline.90 In the mid-nineteenth century, the American genres of the “real life” and “urban slices” carved out of New York and its underworlds cross-pollinated with the shifting and flexible Urban Mysteries. The “urban slice” genre, first applied to New York City by Foster, would soon lead to the practice of slumming, a sort of underworld tourism (similar to the French tournée des grands ducs). Yet after the Civil War and throughout the first part of the twentieth century, many serious authors, reporters, and photographers (Stephen Crane, Helen Campbell, Jacob Riis, and Claude McKay, to name a few) would transform the genre and the gaze on the underworld.91
In spite of their formal differences, Foster’s sketches are similar to the novels of Lippard, Buntline, and Joseph Holt Ingraham (one need only scan the revealing titles: Frank Rivers, Or, the Dangers of the Town: A Story of Temptation, Trial and Crime, 1843; The Miseries of New York, Or, the Burglar and Counsellor, 1844; The Beautiful Cigar Girl; or, The Mysteries of Broadway, of the 1850s) in that they all ask the same anxiety-producing questions about modern and local identities, and all reveal a desire to reorganize and normalize a society they see as becoming increasingly illegible, diverse (culturally and racially), cosmopolitan, hierarchical, and fundamentally unequal. Historian Elizabeth Kelly Gray has studied the pejorative, argumentative, and highly negative ways in which American texts such as gothic novels, Urban Mysteries, and urban slices from the 1840s and 1850s use stereotypes and metaphorical associations. They often borrow from foreign, non-Western civilizations such as the caste system of India or Africa, but it is most commonly the Arab-Muslim world, a true unknown, that is offered as a symbol of immoral, irrational, and archaic customs.92 In the New York underworld depicted by Buntline, Foster (in his New York by Gas-Light and his New York in Slices, 1848), George Thompson (City Crimes, 1849), Lippard (in his 1853 novel of Jesuit conspiracy, New York: Its Upper Ten and Lower Million, in addition to his Philadelphian bestseller), and Solon Robinson (Hot Corn: Life Scenes in New York Illustrated, 1854), ethnic and racial differences are presented in a troubling and xenophobic light, amplified by disparaging allusions to foreign cultures. Sex out of wedlock (in particular, adultery committed by women with angelic looks) and the venal sexuality of the brothels alike take on the fantastic, lecherous, and orientalist colors of The Arabian Nights and Turkish seraglios. Evil in all of its forms (including insobriety and abortion) curiously becomes associated with Catholicism, the religion of the Irish, the newest wave of immigrants, just as despised and stigmatized as the Blacks, who are portrayed, animal-like, copulating with white women in Thompson’s novel.93 In these texts written before the Civil War, waves of immigration, sprawling urbanization, and rapid industrialization on the North American continent appear to be leading to a disorientation and a loss of values in the young American Republic, threatening the ideal of a nation that is Protestant, white, virtuous, healthy, holy, cultured, and enlightened.94
Our study of the American Urban Mysteries also notes the importance of language in these texts, as Eliza Smith makes clear in her analysis of the importance of linguistic and stylistic elements in the representation of social identities. She compares the transcription of slang and local accents in Ned Buntline’s Mysteries and Miseries of New York with Sue’s Mystères de Paris and Jules Lermina’s Mystères de New York (1874). The investigation shows the former underlining the ethnic and racial nature of language, whereas the second two, more normative, use language to reinforce the exotic nature of the laborious and dangerous classes.
Returning to the subject of the literary noir, insofar as the American gothic deploys ethnic and racial categories as well as tensions between social classes, and mediates the return of multiple repressed memories and traumas, it both precedes and accompanies the Urban Mystery craze, and continues well beyond such vogue, as David L. Pike demonstrates in his chapter on film noir and steampunk.95 Matthieu Letourneux has analyzed elsewhere the replay of the Freudian mechanism of the Unheimliche (the uncanny) and the « carnivalesque disfigurations » typical of popular literature such as the Mysteries.96 However, it was above all during the 1840s and 1850s – marked by the rapid growth of America’s three great metropoles, by the development of new urban infrastructures and information outlets, not to mention the grave ethno-racial riots (in 1849 and 1857 in New York) – that the hybridization of the Urban Mysteries with the gothic novel and other forms of discourse and media took place. Marie-Ève Thérenty and Dominique Kalifa have thus highlighted the role played by the penny press (like Benjamin Day’s Sun, James Gordon Bennett’s New York Herald, or Horace Greeley’s New York Tribune) and the first forms of urban reporting in the constitution of the American Mysteries:
Sold at a moderate price, [the penny press] developed the local interest story and the New York panorama. The model of the American Urban Mystery, such as Ned Buntline’s Mysteries and Miseries of New York, is not that of the suspenseful serial novel but rather the little column of local briefs [the faits-divers]. Positioning itself on the side of “real life,” in addition to anchoring the Urban Mystery in the American mythology and into the appropriate media landscape, allowed it to break fully with the French model, viewed as unbelievable and obscene. Significantly, Les Mystères de Paris are present in Mysteries and Miseries of New York in the guise of a little book discovered in the room of a brothel by an innocent girl who has been kidnapped and seduced.97
We must correct this projection – its repression in a way – of obscenity onto French culture. Historian Patricia Cline Cohen has shown how the penny press formed the tastes of a public hungry for sensational news, first by allowing a new eroticized look at forbidden sexualities such as adultery, free love, and prostitution; and also, by promoting a fascination for criminals and the stories of their crimes. This was particularly the case in the highly-mediatized Helen Jewett affair, the young prostitute who was savagely murdered in her bed in a New York brothel in 1836. The editor and reporter James Gordon Bennett quickly claimed a front-row view of the crime, contemplating, describing, and eroticizing the victim’s body. Like other penny press journalists, he made sexuality the subject of public discussion, inventing an “aesthetic of erotic crime”98 centered on the story of the victim, and told day by day by the newspaper. Bennett even became involved in the investigation of the case, acting as public mediator between the crime’s story, its elucidation, and the readers, who were led to judge the criminal directly or indirectly; the journalist therefore sketched out both the murderer’s profile, as well as that of the victim. In the Helen Jewett affair, the breaking of moral norms and the construction of an eroticizing gaze worked together with the birth of investigative procedure and the workshop of the mediatized criminal story.
In terms of obscenity, we can add that, in the 1840s, the recently rediscovered “flash” press (with such titles as Sunday Flash, Whip Satirist of New York and Brooklyn, The Weekly Rake, and The Libertine), was being written for a readership of young white men looking to find their way in the big city, and to experience strong sensations as well as satisfy their sexual desires. Filled with unambiguously obscene, defamatory, homophobic, and racist articles and drawings, they inspired Buntline’s “hypermasculine gender politics,” as described in Andrew Loman’s hypothesis.99
Other media and artistic forms that contributed to the fabrication of the American Urban Mysteries show an attempt to create new values, while still reinforcing the homogeneity of the social groups within the dominant Anglo-Saxon, Protestant ethnicity. For example, two characters, Mose the Bowery B’hoy and Lize the G’hal, who took the stage in Benjamin Baker’s hit comedy melodrama A Glance at New York (1848), reappeared in Buntline’s nativist novel, as well as in Foster’s urban slices. In the latter, they figure among the juste milieu, the moderate white middle class, situated somewhere between the hypocritical, snobbish, and effeminate high bourgeoisie and the underworld of dissolute and ethnically and racially marked immigrants (the Jews, the Irish, the Italians, and the Blacks). These popular characters, Mose and Lize, embody a new type of modern urban worker and are clearly identified with the Bowery neighborhood; but, at the same time, they represent the traditional virtues of a harmonious and tight-knit community, those of the country village or small town, still close to the rural ideal, as Stuart Blumin explains.100 The figures of Mose and Lize, and the web of geographic and social relations spun within the feuilleton, are a way for the dominant ethnic group to repair the disintegration of family and social networks, of physical contact, and of a sense of familiarity with the city environment, all lost with the runaway urbanization of North American society.
We have focused above on the New York case, and the ways in which it engendered an emblematic corpus of urban gothic texts. However, Sari Altschuler, Paul Erickson, and Michael Grafals each remind us in their chapters that the national entity formed by the United States of America did not lead to the same (hi)story everywhere; it is therefore impossible to apply the same reading systematically to different cities. Different stories are told for Philadelphia, for New York, and for New Orleans, first because of the precise characteristics of each city, its neighborhoods, and its inhabitants, but also because of the different values held by individual authors – a point Michael Grafals explains perfectly in his comparison of Ned Buntline’s attempt at a Louisiana variation on the Mysteries with Baron Ludwig von Reizenstein’s Mysteries of New Orleans, written in German for the German-American “colony.” Coming on the tails of Stephen Knight’s and Amy Wigelsworth’s books101 as well as other colloquia focused on the Urban Mysteries, our volume pursues lines of inquiry and research on the infra-national, regional, and transnational differentiations in the Urban Mysteries genre, this time for the American context. The descent into the underworld, and the storylines as well as thematic cores of the urban gothic102 point out the essential recurrences of the Mysteries in their U.S. adaptations: non-normative sexuality threatening the bourgeois family unit, serious and petty crimes, portrayal of ethno-racial and ethno-religious Others in the form of grotesque monsters like Lippard’s Devil-Bug (in The Quaker City) and Thompson’s Dead Man (in City Crimes). Perhaps this even extends to the orangutan strangler in Edgar Allan Poe’s Murders in the Rue Morgue, the first tale in the trilogy of the exploits of detective Chevalier Dupin, which appeared in Graham’s Magazine in April 1841. This short detour into a different type of mystery tale given to world literature by Poe – writer, critic, and journalist in spite of himself – leads us to our conclusion: a reflection upon the relationship between the aesthetic modernity and the media culture of the big city – that of the serial novel (feuilleton), the local story and petty crime (fait-divers) and the news (nouveauté) – in which the Urban Mysteries were born and transformed on both sides of the Atlantic.103
Mysteries, Mass Media and Trans-mediality
Concluding her article on Mysterymania on the global scale, Marie-Ève Thérenty notes that, as early as Paul Féval’s Les Mystères de Londres (1843-1844), the novel of social suffering is already incorporating aspects of the adventure novel; that is, the hybrid genre is in a sense swallowed up by the fictional. In the second half of the nineteenth century, the Mystery comes to signify a “narrative technique founded on a game of withholding followed by a more or less spectacular revealing of twists and turns.”104 The simultaneity of several narrative models from the 1840s (Urban Mysteries, as well as social-history novels, politically committed novels, urban slices, urban gothics, urban adventure novels, and detection tales) express the different valences of the Urban Mystery in contemporary cultures and storytelling.
But let us return to the tensions between information, reality, and fiction within the media mosaic, specifically as they appear with the second instalment in the Dupin trilogy. The Mystery of Marie Rogêt (1842-1843) was a fictional transposition of a New York fait-divers that had inspired a plethora of sensationalist tales in the penny press about the beautiful cigar girl, Mary Cecilia Rogers, whose body was found floating in the Hudson River in the summer of 1841. In his text, Poe includes analyses of press cuttings by the amateur detective Dupin, who points out the errors and errancies of journalists and the police. Poe here brings together a Parisian setting, the typical Parisian character of the grisette (or at least qualified as such, although she was really a perfume-girl), and the hero of the first part of La Rue Morgue along with the mystery of the death of the young modern American girl, whose profession was one of satisfying masculine pleasures and rituals through seduction and commerce. Irony would have it that Poe – believing he had solved the puzzle and thus disproved popular opinion, which had concluded that the young woman (both the real Mary and the fictional Marie) had been violently attacked by a gang of nocturnal troublemakers – was himself, wrong. Before the publication of the third part of the novella, the confession of an innkeeper on her deathbed (one Mrs. Loss, transposed as Mme Deluc in the fictional story) shed a light on this criminal mystery: it was an attempt to cover up an accidental death caused by an abortion gone wrong, by making the body of the beautiful cigar-girl disappear. This invalidation of the master detective’s heroism reinforces the inconclusive nature of his tale and, perhaps implicitly, the resistance of the figure of the woman, portrayed by Poe as a typification, a reification, even. Indeed, her mystery remains unsolved; the “dénouement” resolves nothing.105 The mise en abyme of the journalistic fabrication of the fait-divers, including the erroneous accusation of the typical underworld residents, makes this second tale of criminal puzzle-solving a surprising reflection upon the emerging codes of media story-telling in the metropolitan context, and this on the very pages of a magazine for honest ladies (Snowden’s Ladies’ Companion).106
This critical modernity of Poe’s – that is, his metadiscursive and metatextual working of traces and clues, of mediatized and narrative temporality, of the disintegration of the individual and of experience in urban space, and their representations through negative aesthetics – explains why Devin Fromm’s article on Poe provides the transition from the second to third parts of our volume. While the second focuses on the Mysteries written during the two decades leading up to the Civil War, the third and final section centers on contemporary variations of the roman noir, police detection, and the investigation (“enquête”) paradigm in high culture (see the essay by Jean-Christophe Valtat), and media cultures (see the chapters by Matthieu Letourneux, Dominique Kalifa, and David L. Pike). The extraordinary deployment of the noir and gothic in fiction and film, and more generally in media culture and the culture industries of the twentieth and twenty-first century, is not a uniquely American phenomenon, but its figurations in the United States illustrate the dazzling media fortune of the Mysteries, the tension between politicization and de-politicization of fiction, and the renewed importance of the underworld in both popular and mass culture, and the literatures of ethnic minorities.107
(University of California, Santa Barbara)
Œuvres citées / Works Cited
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Notes
1 Marie-Ève Thérenty et Dominique Kalifa, « Introduction », Médias 19 [en ligne], Dominique Kalifa et Marie-Ève Thérenty (dir.), Les Mystères urbains au XIXe siècle : Circulations, transferts, appropriations, Publications, mis à jour le : 20/01/2016, URL : http://www.medias19.org/index.php?id=21999. Voir aussi le volume centré sur le cas français, dirigé par Corinne Saminadayar-Perrin, Les Mystères urbains au xixe siècle. Le roman de l’histoire sociale, Autour de Vallès, no 43, 2013.
2 Alfred Crowquill [Alfred Forrester], « Outlines of Mysteries », Bentley’s Miscellany, no xvii, mai 1845, p. 529. Sur ce point, voir Berry Palmer Chevasco, Mysterymania. The Reception of Eugène Sue in Britain 1838-1860, Oxford (etc.), Peter Lang, 2003, p. 120.
3 Marie-Ève Thérenty, « Mysterymania. Essor et limites de la globalisation culturelle au XIXe siècle », Romantisme, n° 60, 2013–2, p. 55. Mon introduction doit beaucoup à cet article et à celui de Corinne Saminadayar-Perrin, « Vallès lecteur des Mystères de Paris : récit, fiction et écriture du social », Les Mystères urbains au XIXe siècle, op. cit., p. 5-20 ; et à l’article pionnier de Matthieu Letourneux, « Les “mystères urbains”, expression d'une modernité énigmatique », Alla ricerca delle radici popolari della cultura europea, Looking for the Roots of European Popular Culture, décembre 2009, Bologne, Italie. <hal-00645212>.
4 M.-È. Thérenty, art. cité, p. 54. Sur la mondialisation littéraire et les questions que pose une histoire littéraire transnationale, voir Marie-Ève Thérenty et Dominique Kalifa, « Introduction », op. cit.
5 M.-È. Thérenty et D. Kalifa, « Introduction », op. cit.
6 Sur l’histoire de la diffusion en français du roman de Sue via La Semaine littéraire du Courrier des Etats-Unis, voir le chapitre passionnant de Guillaume Pinson, « Les Mystères de Paris débarquent à New York… », La Culture médiatique francophone en Europe et en Amérique du Nord, Québec, Presses de l’Université Laval, 2016.
7 Sur les deux traductions des Mystères de Paris dans le milieu new-yorkais, et la bataille entre le périodique The New World et la compagnie Harper & Brothers, je renvoie à l’article de Filippos Katsanos dans ce volume ; ainsi qu’à Carol Armbruster, « Translating the Mysteries of Paris for the American Market : The Harpers vs The New World », Revue française d’études américaines, n° 138, 2013/4, p. 25–39.
8 Margaret Cohen, « Narratology in the Archive of Literature », Representations, vol. 108, no 1, automne 2009, p. 59.
9 Sur ces notions pour le cas américain, voir Paul Bleton : «Industrie, masse et culture médiatique : la paralittérature américaine (1860–1940) », Culture de masse et culture médiatique en Europe et dans les Amériques, 1860-1940, (dir.) Jean-Yves Mollier, Jean-François Sirinelli et François Valloton, Paris, PUF, 2006, p. 37–50.
10 Pour les colloques organisés depuis 2011 au Mexique, au Québec, en France et au Portugal, et les méthodologies et programmes de recherches mis en place, voir Marie-Ève Thérenty et Dominique Kalifa, « Introduction », op. cit.
11 Sur les rapports entre le feuilleton de Sue et ses adaptations en France (avec Les Mystères de Londres, de Paul Féval), en Angleterre, aux USA et en Australie, je renvoie au livre pionnier de Stephen Knight, The Mysteries of the Cities. Urban Crime Fiction in the Nineteenth Century, Jefferson (N.C), McFarland, 2012.
12 « Les Mystères de Paris sont devenus parangon narratif, œuvre codante, non seulement parce qu’ils étaient à la fois pourvus d’une identité forte, aisément reconnaissable mais aussi parce qu’ils se sont avérés transformables – matrice grosse de mutations hétérogènes assez rapidement réalisées, depuis l’altération de la problématique sociale originale du roman de Sue en fonction de celle des nations importatrices ou du développement particulier de leurs industries culturelles jusqu’à la réduction de l’œuvre codante à un simple magasin d’accessoires où puiser les oripeaux d’un nouveau mystère urbain. » Paul Bleton, « Les Mystères de Paris, échangeur générique», Médias 19 [En ligne], Publications, Dominique Kalifa et Marie-Ève Thérenty (dir.), Les Mystères urbains au xixe siècle : Circulations, transferts, appropriations, URL : http://www.medias19.org/index.php?id=17965.
13 Pour les rapports entre les mystères urbains et les premières séries de films criminels, voir l’article de Sara Hackenberg, « Asmodeus Flights : Urban Mysteries and Moving Pictures », Nineteenth-Century Contexts, no 37.5, 2015, p. 453–472.
14 Voir aussi la thèse pionnière de Kimberly R. Gladman, Upper Tens and Lower Millions. City Mysteries Fiction and Class in the Mid-Nineteenth Century, thèse de doctorat, New York University, 2001.
15 Voir aussi la thèse doctorale de Paul Erickson, Welcome to Sodom. The Cultural Work of City-Mysteries Fiction in Antebellum America, University of Texas at Austin, 2005 ; et l’article suivant sur les variations régionales des mystères de la Nouvelle Angleterre : Ronald J. Zboray, Mary Saracino Zboray, « The Mysteries of New England : Eugène Sue’s American “imitators,” 1844 », Nineteenth-Century Contexts, n° 22.3, 2000, p. 457–492.
16 M.-È. Thérenty, « Mysterymania », art. cité, p. 61. Michael Denning commente la disparition du récit de séduction dans les dime novels américains : Mechanic Accents. Dime Novels and Working-Class Culture in America, London, Verso, 1998 (1e éd. 1987), p. 94–98.
17 Sur le genre « urban gothic », voir Andrew Loman, « The Devil in the Slum : American Urban Gothic », American Gothic Culture. An Edinburgh Companion, (dir.) Joel Faflak et Jason Haslam, Edinburgh, Edinburgh UP, 2016, p. 92–109.
18 Pour une comparaison entre le roman gothique et le mystère urbain, je renvoie au bel article de Lise Dumasy-Queffélec, « Le mystère urbain, entre roman gothique et roman de l’histoire sociale : le noir moderne », Les Mystères urbains au xixe siècle, (dir.) Corinne Saminadayar-Perrin, op. cit., p. 173–197.
19 Je suis de près l’article excellemment documenté de Bénédicte Deschamps, « Bernardo Ciambelli’s Misteri di Harlem. An Example of Serialized Fiction in the Italian American Press », Transnationalism and American Serial Fiction, (dir.) Patricia Okker, New York et Londres, Routledge, 2012, p. 148–161.
20 L’Italie a aussi ses mystères au XIXe siècle, dont Naples, Rome et Florence. Sur ce point, je renvoie à Riccardo Reim, L’Italia dei Misteri. Storia di vita et malavita nei romanzi d’appendice, Rome, Editori Riuniti, 1989.
21 B. Deschamps, art. cité, p. 153–156.
22 B. Deschamps note que Ciambelli est davantage intéressé par le sensationnalisme que nourrit le mythe de la Main Noire, société du crime organisé, plutôt que par l’héroïsation de ses détectives, bien palots par comparaison avec des criminels fascinants comme le personnage du gangster Rocco (art. cité, p. 157–158).
23 Sur les mystères germanophones, voir Patricia Herminghouse, « The German Secrets of New Orleans », German Studies Review, no 27.1, 2004, p. 1–16 ; Barbara Lang, The Process of Immigration in German-American Literature from 1850 to 1900, A Change in Ethnic Self-definition, Munich, W. Fink, 1988 ; et l’étude de Michael Grafals dans notre volume.
24 Marie-Ève Thérenty, « Présentation. Les mystères urbains au prisme de l’identité nationale », Médias 19 [En ligne], Publications, M.-È. Thérenty (dir.), Les Mystères urbains au prisme de l'identité nationale, mis à jour le : 15/02/2014, URL : http://www.medias19.org/index.php?id=15580.
25 Selon Werner Sollors, Beyond Ethnicity : Consent and Dissent in American Culture, New York, Oxford UP, 1986, p. 141–148.
26 Deux ans auparavant, un autre exilé, français quant à lui, Charles Testut, avait publié dans La Semaine littéraire son feuilleton intitulé Les Mystères de la Nouvelle-Orléans. Sur ce texte, voir Rebecca Powers : « Charles Testut, Les Mystères de la Nouvelle-Orléans », commenté par Rebecca Powers, Médias 19 [En ligne], Etats-Unis, Anthologies, Les Mystères urbains, mis à jour le : 19/02/2015, URL : http://www.medias19.org/index.php?id=15631 ; et Rebecca Powers, « Charles Testut and Les Mystères de la Nouvelle-Orléans : Journalism in Exile », Médias 19 [En ligne], Publications, Dominique Kalifa et Marie-Ève Thérenty (dir.), Les Mystères urbains au xixe siècle : Circulations, transferts, appropriations, mis à jour le : 24/02/2015, URL : http://www.medias19.org/index.php?id=21315.
27 Le feuilleton restera inachevé. Selon Rebecca Powers, Charles Testud offre une vision ethno-raciale plus nuancée qu’un auteur comme la Gracerie, dont on ne sait rien. Sur sa vision obsessionnelle de la pureté créole, voir l’article de Clint Bruce, « Caught between Continents : The Local and the Transatlantic in the French-Language Serial Fiction of New Orleans’ Le Courrier de la Louisiane, 1844–45 », Transnationalism and American Serial Fiction, (dir.) Patricia Okker, New York & Londres, Routledge, 2012, p. 12–35.
28 M.-È. Thérenty, « Mysterymania », art. cité, p. 56.
29 Dominique Kalifa, Les Bas-fonds. Histoire d’un imaginaire, Paris, Seuil, 2013, p. 67. Le terme de « bas-fonds », qui se lexicalise en français en 1840, désigne d’une part les marges, slums (terme anglais datant de 1812), lieux souterrains (le sens social de l’anglais underworld est attesté dès 1869) et autres univers du bas physique et moral dans lesquels vivent les parias ou exclus sociaux, les criminels, comme les êtres les plus pauvres ; d’autre part, le terme s’applique aussi aux espaces légaux et institutionnels des bagnes, prisons, asiles de nuit, workhouses, etc. (Les Bas-fonds, p. 10–19).
30 Je suis ici l’analyse de D. Kalifa, Les Bas-fonds, op. cit., p. 67.
31 D. Kalifa, Les Bas-fonds, op. cit., p. 67.
32 D. Kalifa, « L’imaginaire des bas-fonds et les “mystères urbains” », Les Mystères urbains au xixe siècle, op. cit., p. 45. Tous les termes et passages entre guillemets renvoient à cette page.
33 Pour le quartier de Five Points, voir l’ouvrage de Tyler Anbinder, Five Points. The 19th-Century New York City Neighborhood That Invented Tap Dance, Stole Elections, and Became the World’s Most Notorious Slum, New York, The Free Press, 2001.
34 George G. Foster, New York by Gas-Light and Other Urban Sketches, éd. Stuart M. Blumin, Berkeley, University of California Press, 1990, p. 67. Sur la nuit comme cadre temporel et espace symbolique chez Foster, voir William Sharpe, New York Nocturne. The City after Dark in Literature, Painting, and Photography, 1850–1950, Princeton (NY), Princeton UP, 2008, p. 37–39.
35 Malgré l’ironie et le scepticisme des critiques, à commencer par la célèbre satire de Marx et Engels sur les postures contradictoires de Sue, il faut rappeler que l’écrivain se rapprocha des philanthropes réformistes, puis des socialistes ; il devint député démoc-soc pour la Seconde République avant de mourir en exil, peu après la saisie des Mystères du peuple par le régime répressif du Second Empire.
36 Voir l’analyse de S. Blumin, « George Foster and the Emerging Metropolis », in Foster, New York by Gas-Light,op. cit., p. 24–28.
37 Pour les motifs du « prince déguisé » (à la Rodolphe des Mystères de Paris, mais aussi le reportage journalistique de Jack London, Nellie Bly ou George Orwell) et « la tournée des grands ducs », voir les chapitres v et vi de D. Kalifa, Les Bas-fonds, op. cit., p. 174–240 ; Seth Koven, Slumming: Sexual and Social Politics in Victorian London, Princeton (NJ), Princeton UP, 2004 ; Dominique Jullien, Les Amoureux de Schéhérazade. Variations modernes sur les « Mille et Une Nuits », Genève, Droz, 2009. Pour la transformation de la descente dans les bas-fonds, de la réforme sociale et de la posture critique chez les écrivains américains après la Guerre Civile, et l’afflux de populations immigrées non-anglo-saxonnes dans les quartiers pauvres et ghettos new-yorkais, voir Robert M. Dowling, Slumming in New York. From the Waterfront to Mythic Harlem, Urbana et Chicago, The University of Illinois Press, 2007 ; et le livre cité plus haut de W. Sharpe sur New York.
38 Elizabeth Kelly Gray, « The World by Gaslight : Urban-gothic Literature and Moral Reform in New York City, 1845–1860 », American Nineteenth Century History, no 10.2, 2009, p. 137–161.
39 Sur ce point, voir A. Loman, « The Devil in the Slum », art. cité, p. 101; et la thèse de Kimberly R. Gladman.
40 Sur ces questions, voir les articles de Sari Altschuler, Michael Grafals et Christopher Newfield dans ce volume.
41 Pour le « gothique américain », je renvoie à l’introduction et au volume de Joel Faflak et Jason Haslam (dir.), American Gothic Culture. An Edinburgh Companion, Edinburgh, Edinburgh UP, 2016 ; et Teresa A. Goddu, Gothic America : Narrative, History, and Nation, New York, Columbia UP, 1997.
42 Voir son article fondateur, « Les “mystères urbains”, expression d’une modernité énigmatique », op. cit., p. 10, 14.
43 M.-È. Thérenty et D. Kalifa, « Introduction », op. cit.
44 Patricia Cline Cohen, The Murder of Helen Jewett: The Life and Death of a Prostitute in Nineteenth-Century New York, New York, Alfred A. Knopf, 1998, p. 26 ; sur le fétichisme visuel et les mécanismes d’adaptation et de survie dans le nouveau cadre urbain, voir la thèse de Sara Hackenberg, Reading the Seen. Mystery and Visual Fetishism in Nineteenth-Century Popular Narrative, thèse de doctorat, Stanford University, 2004.
45 Je suis ici la démonstration d’Andrew Loman, « The Devil in the Slum », art. cité, p. 92-93 ; pour la presse flash, voir Patricia Cline Cohen, Timothy J. Gilfoyle et Helen Lefkowitz Horowitz, The Flash Press : Sporting Male Weeklies in 1840s New York, Chicago, University of Chicago Press, 2008.
46 S. Blumin, « George Foster and the Emerging Metropolis », op. cit., p. 56 –57. Mose the B’Hoy et Lize the G’hal font preuve de qualités telles que « l’indépendance, l’esprit, l’honnêteté, la franchise dans les paroles, la simplicité de sentiments et de goûts, la loyauté, ainsi que la générosité envers les amis et les voisins ».
47 Voir sa thèse publiée : Amy Wigelsworth, Rewriting « Les Mystères de Paris ». The « Mystères Urbains » and the Palimpsest, Cambridge (UK) and New York, Legenda/Modern Humanities Research Association/Routledge, 2016 ; ainsi que la thèse de Kimberly Gladman.
48 Pour suivre à nouveau une piste lancée par A. Loman sur le gothique urbain, pensé plutôt comme champ discursif qu’en tant que genre « The Devil in the Slum », art. cité, p. 96. Pour le passage des mystères gothiques aux mystères urbains, je renvoie aux articles de Lise Dumasy-Queffélec (déjà cité) et Alain Vaillant, « Des mystères de la foi aux mystères de la ville : genèse d’un mythe moderne », Les Mystères urbains au xixe siècle, (dir.) Corinne Saminadayar-Perrin, op. cit., 23–34.
49 Pour la nouvelle de Poe et la littérature policière ou le récit criminel français, je renvoie à l’analyse magistrale d’Andrea Goulet, Legacies of the Rue Morgue. Science, Space, and Crime Fiction in France, Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 2016.
50 M.-È. Thérenty, « Mysterimania », art. cité, p. 64. Voir aussi le livre d’Amy Wigelsworth sur le palimpseste dans les réécritures des Mystères de Paris, Rewriting, op. cit.
51 Poe met le terme en français et en italiques dans son récit. Dans la conclusion en queue de poisson de sa nouvelle, Poe fait une intervention auctoriale sur les coïncidences entre les cas de Mary Rogers et de Marie Roget en s’auto-citant : E. A. Poe, « The Mystery of Marie Rogêt. « A sequel » to The Murder in the Rue Morgue (1842–1843), The Complete Tales and Poems, New York, Vintage Books, 1975, p. 206.
52 Sur la presse et le rapport au temps dans la modernité littéraire, et une réévaluation des positions de Walter Benjamin sur la modernité baudelairienne et le cadre médiatique, voir Edward S. Cutler, Recovering the New. Transatlantic Roots of Modernism, Hanover et Londres, University Press of New England, 2003, p. 122–133.
53 Voir l’excellent chapitre ix de Dominique Kalifa, « Persistance des ténèbres », dans Les Bas-fonds, op. cit., p. 305-333 ; Thomas Heise, Urban Underworlds. A Geography of Twentieth-Century American Literature and Culture, New Brunswick (New Jersey), Rutgers University Press, 2011 ; David L. Pike, Metropolis on the Styx, The Underworlds of Modern Urban Culture, 1800–2001, Ithaca et Londres, Cornel UP, 2007.
54 Marie-Ève Thérenty et Dominique Kalifa, « Introduction », Médias 19 [En ligne], Dominique Kalifa et Marie-Ève Thérenty (dir.), Les Mystères urbains au XIXe siècle : Circulations, transferts, appropriations, publications, updated on 20/01/2016, URL : http://www.medias19.org/index.php?id=21999. See also the edited volume by Corinne Saminadayar-Perrin, Les Mystères urbains au XIXe siècle. Le roman de l’histoire sociale, Autour de Vallès, no 43, 2013.
55 Alfred Crowquill [Alfred Forrester], « Outlines of Mysteries », Bentley’s Miscellany, no xvii, mai 1845, p. 529. On this point, see Berry Palmer Chevasco, Mysterymania. The Reception of Eugène Sue in Britain 1838-1860, Oxford, Peter Lang, 2003, p. 120.
56 Translator’s note: I have capitalized « Mysteries» here and throughout to distinguish the specific literary genre from the more general sense of the term.
57 Marie-Ève Thérenty, « Mysterymania. Essor et limites de la globalisation culturelle au xixe siècle », Romantisme, n° 60, 2013–2, p. 55. This introduction is very much indebted to this article, to another by Corinne Saminadayar-Perrin, « Vallès lecteur des Mystères de Paris : récit, fiction et écriture du social », Les Mystères urbains au xixe siècle, p. 5–20 ; and to the groundbreaking piece by Matthieu Letourneux, « Les “mystères urbains”, expression d’une modernité énigmatique », Alla ricerca delle radici popolari della cultura europea, Looking for the Roots of European Popular Culture, December 2009, Bologne, Italie. <hal-00645212>.
58 M.-È. Thérenty, « Mysterymania », p. 54. On literary globalization and the questions posed by a transnational literary history, see Marie-Ève Thérenty et Dominique Kalifa, « Introduction ».
59 M.-È. Thérenty et D. Kalifa, « Introduction ».
60 For more on the history of the diffusion in French of Sue’s novel via La Semaine littéraire of the Courrier des Etats-Unis, see Guillaume Pinson’s fascinating chapter, « Les Mystères de Paris débarquent à New York… », La Culture médiatique francophone en Europe et en Amérique du Nord, Québec, Presses de l’Université Laval, 2016.
61 On the two New York translations of Mystères de Paris and the battle between the periodical The New World and Harper & Brothers, please see Filippos Katsanos’s article in this volume as well as Carol Armbruster, « Translating the Mysteries of Paris for the American Market : The Harpers vs The New World », Revue française d’études américaines, n° 138, 2013/4, p. 25–39.
62 Margaret Cohen, « Narratology in the Archive of Literature », Representations, vol. 108, no 1, fall 2009, p. 59.
63 For these notions in the American model, see Paul Bleton : « Industrie, masse et culture médiatique : la paralittérature américaine (1860–1940) », Culture de masse et culture médiatique en Europe et dans les Amériques, 1860-1940, (dir.) Jean-Yves Mollier, Jean-François Sirinelli et François Valloton, Paris, PUF, 2006, p. 37–50.
64 For these colloquia, organized since 2011 in Mexico, Quebec, France and Portugal, and for their corresponding methodologies and research programs, see Marie-Ève Thérenty and Dominique Kalifa, « Introduction ».
65 On the link between Sue’s feuilleton and its adaptations in France (with Les Mystères de Londres, by Paul Féval), in England, the USA and Australia, I refer to the pioneering book by Stephen Knight, The Mysteries of the Cities. Urban Crime Fiction in the Nineteenth Century, Jefferson (N.C), McFarland, 2012.
66 « Les Mystères de Paris have become a narrative paragon, a code-writing work, not only because they were endowed with a strong, easily recognizable identity, but also because they turned out to be transformable – a fertile matrix for rapidly realizable heterogeneous mutations, from an alteration of Sue’s original social problematic to better fit the importing nations or their particular culture industry, to the reduction of the code-giving work into a simple storehouse of props, from which one can stitch together the rags of a new Urban Mystery. » Paul Bleton, « Les Mystères de Paris, échangeur générique», Médias 19 [En ligne], Publications, Dominique Kalifa and Marie-Ève Thérenty, eds, Les Mystères urbains au xixe siècle : Circulations, transferts, appropriations, updated on 20/02/2015, URL : http://www.medias19.org/index.php?id=17965.
67 On urban mysteries and the first series of crime movies, see the article by Sara Hackenberg, « Asmodeus Flights: Urban Mysteries and Moving Pictures », Nineteenth-Century Contexts, no 37.5, 2015, p. 453–472.
68 See also the pioneering dissertation by Kimberly R. Gladman, Upper Tens and Lower Millions. City Mysteries Fiction and Class in the Mid-Nineteenth Century, doctoral dissertation, New York University, 2001.
69 See also Paul Erickson’s doctoral thesis, Welcome to Sodom. The Cultural Work of City-Mysteries Fiction in Antebellum America, University of Texas at Austin, 2005; and the article on regional variations of the New England Mysteries: Ronald J. Zboray, Mary Saracino Zboray, « The Mysteries of New England : Eugène Sue’s American “imitators,” 1844 », Nineteenth-Century Contexts, n° 22.3, 2000, p. 457–492.
70 M.-È. Thérenty, « Mysterymania », p. 61. Michael Denning comments on the disappearance of the seduction tale in American dime novels: Mechanic Accents. Dime Novels and Working-Class Culture in America, London, Verso, 1998 (1st ed. 1987), p. 94–98.
71 For more on the urban gothic genre see Andrew Loman, « The Devil in the Slum : American Urban Gothic », American Gothic Culture. An Edinburgh Companion, ed. Joel Faflak and Jason Haslam, Edinburgh, Edinburgh UP, 2016, p. 92–109.
72 For a comparison between the gothic novel and the Urban Mystery, see Lise Dumasy-Queffélec, « Le mystère urbain, entre roman gothique et roman de l’histoire sociale : le noir moderne », Les Mystères urbains au xixe siècle, ed. Corinne Saminadayar-Perrin, p. 173–197.
73 This follows closely the excellently documented article by Bénédicte Deschamps, « Bernardo Ciambelli’s Misteri di Harlem. An Example of Serialized Fiction in the Italian American Press », Transnationalism and American Serial Fiction, ed. Patricia Okker, New York/London, Routledge, 2012, p. 148–161.
74 Italy also has its own nineteenth-century Mysteries, including those of Naples, Rome, and Florence. For this, I refer the reader to Riccardo Reim, L’Italia dei Misteri. Storia di vita et malavita nei romanzi d’appendice, Rome, Editori Riuniti, 1989.
75 B. Deschamps, p. 153–156.
76 B. Deschamps notes that Ciambelli is even more interested in the sensationalism surrounding the myth of the Black Hand organized crime group, than in the heroization of its detectives, who pale in comparison to the fascinating criminals such as gangster Rocco (p. 157–158).
77 For more on the German-language Mysteries, see Patricia Herminghouse, « The German Secrets of New Orleans », German Studies Review, no 27.1, 2004, p. 1–16 ; Barbara Lang, The Process of Immigration in German-American Literature from 1850 to 1900, A Change in Ethnic Self-definition, Munich, W. Fink, 1988; and Grafals’s chapter in this volume.
78 Marie-Ève Thérenty, « Présentation. Les mystères urbains au prisme de l’identité nationale », Médias 19 [En ligne], Publications, Les Mystères urbains au prisme de l'identité nationale, ed. M.-È. Thérenty, URL : http://www.medias19.org/index.php?id=15580.
79 According to Werner Sollors, Beyond Ethnicity: Consent and Dissent in American Culture, New York, Oxford UP, 1986, p. 141–148.
80 Two years earlier, the French exile Charles Testut had published in La Semaine littéraire feuilleton titled Les Mystères de la Nouvelle-Orléans. On this text, see Rebecca Powers : « Charles Testut, Les Mystères de la Nouvelle-Orléans », with commentary by Rebecca Powers, Médias 19 [En ligne], Anthologies, Les Mystères urbains, URL : http://www.medias19.org/index.php?id=15631; and Rebecca Powers, « Charles Testut and Les Mystères de la Nouvelle-Orléans : Journalism in Exile », Médias 19 [En ligne], Publications, Dominique Kalifa and Marie-Ève Thérenty, eds, Les Mystères urbains au xixe siècle : Circulations, transferts, appropriations, URL: http://www.medias19.org/index.php?id=21315.
81 This feuilleton would remain unfinished. According to Rebecca Powers, Charles Testut offers a more nuanced vision of ethnicity and race, than an author like la Gracerie, whose personal stances we know little about. For more on the obsession with creole purity, see Clint Bruce, « Caught between Continents : The Local and the Transatlantic in the French-Language Serial Fiction of New Orleans’ Le Courrier de la Louisiane, 1844–45 », Transnationalism and American Serial Fiction, ed. Patricia Okker, New York & Londres, Routledge, 2012, p. 12–35.
82 M.-È. Thérenty, « Mysterymania », p. 56.
83 Dominique Kalifa, Les Bas-fonds. Histoire d’un imaginaire, Paris, Seuil, 2013, p. 67. On the one hand, the French term « bas-fonds » (whose first social use occurs in 1840), designates the geographical margins, slums (an English term dating from 1812), underground places (the use of the English « underworld » as referring to a social reality dates from 1869) and other realms at the bottom; such physical and moral lows are inhabited by pariahs and socially excluded beings, by criminals as well as the poorest of all city dwellers. On the other hand, bas-fonds is also used for legal and institutional spaces such as penal colonies, prisons, night shelters, workhouses, and so on (Kalifa, Les Bas-fonds, p. 10–19).
84 I follow here Kalifa’s analysis, Les Bas-fonds, p. 67.
85 D. Kalifa, Les Bas-fonds, p. 67.
86 D. Kalifa, « L’imaginaire des bas-fonds et les “mystères urbains” », Les Mystères urbains au xixe siècle, p. 45. All terms and passages within quotation marks refer back to the same page.
87 For Five Points, see Tyler Anbinder’s book, Five Points. The 19th-Century New York City Neighborhood That Invented Tap Dance, Stole Elections, and Became the World’s Most Notorious Slum, New York, The Free Press, 2001.
88 George G. Foster, New York by Gas-Light and Other Urban Sketches, ed. Stuart M. Blumin, Berkeley, University of California Press, 1990, p. 67. For more on the night as a temporal frame and symbolic space in Foster, see William Sharpe, New York Nocturne. The City after Dark in Literature, Painting, and Photography, 1850–1950, Princeton (NY), Princeton UP, 2008, p. 37–39.
89 Despite many critics’ irony and skepticism, starting with Marx and Engels’s famous satire of the contradictory positions taken up by Sue, we must remember that the author worked first with reformist philanthropists then socialists; he became « démoc-soc » deputy during the Second Republic before dying in exile, soon after the repressive regime of the Second Empire censored and confiscated his Mystères du peuple.
90 See S. Blumin, « George Foster and the Emerging Metropolis », in Foster, New York by Gas-Light, p. 24–28.
91 For more on the « disguised prince » motif, (not only Rodolphe in Mystères de Paris, but also the journalistic reportage of Jack London, Nellie Bly or George Orwell) and “la tournée des grands ducs,” see chapters 5 and 6 in Kalifa, Les Bas-fonds, p. 174–240; Seth Koven, Slumming: Sexual and Social Politics in Victorian London, Princeton (NJ), Princeton UP, 2004; Dominique Jullien, Les Amoureux de Schéhérazade. Variations modernes sur les « Mille et Une Nuits », Genève, Droz, 2009. For more on the transformation of the descent into the bas-fonds, social reform, the critical postures of American writers after the Civil War, and the influx of immigrant (non-Anglo-Saxon) populations in the poor quarters of New York, see Robert M. Dowling, Slumming in New York. From the Waterfront to Mythic Harlem, Urbana and Chicago, The University of Illinois Press, 2007; and Sharpe’s work on New York, cited above.
92 Elizabeth Kelly Gray, « The World by Gaslight : Urban-gothic Literature and Moral Reform in New York City, 1845–1860 », American Nineteenth Century History, no 10.2, 2009, p. 137–161.
93 For more on this, see A. Loman, « The Devil in the Slum », art. cité, p. 101; and Kimberly R. Gladman’s dissertation.
94 See the articles by Sari Altschuler, Michael Grafals, and Christopher Newfield in this volume.
95 For the American Gothic, I refer to the introduction and volume edited by Joel Faflak and Jason Haslam, American Gothic Culture. An Edinburgh Companion, Edinburgh, Edinburgh UP, 2016; and Teresa A. Goddu, Gothic America: Narrative, History, and Nation, New York, Columbia UP, 1997.
96 See his seminal article, « Les “mystères urbains”, expression d’une modernité énigmatique », p. 10, 14.
97 M.-È. Thérenty et D. Kalifa, « Introduction ».
98 Patricia Cline Cohen, The Murder of Helen Jewett: The Life and Death of a Prostitute in Nineteenth-Century New York, New York, Alfred A. Knopf, 1998, p. 26; on visual fetishism and the mechanisms for adaptation and survival in the new urban setting, see Sara Hackenberg’s dissertation, Reading the Seen. Mystery and Visual Fetishism in Nineteenth-Century Popular Narrative, doctoral dissertation, Stanford University, 2004.
99 This follows Andrew Loman’s demonstration in « The Devil in the Slum », p. 92-93. On the flash press, see Patricia Cline Cohen, Timothy J. Gilfoyle et Helen Lefkowitz Horowitz, The Flash Press : Sporting Male Weeklies in 1840s New York, Chicago, University of Chicago Press, 2008.
100 S. Blumin, « George Foster and the Emerging Metropolis », p. 56–57. Mose the B’Hoy and Lize the G’hal are proof of the qualities like « independence, spirit, honesty and directness of speech, simplicity in feelings and taste, loyalty and generosity to friends and neighbors » (p. 57).
101 See her published dissertation, Amy Wigelsworth, Rewriting « Les Mystères de Paris ». The « Mystères Urbains » and the Palimpsest, Cambridge (UK) and New York, Legenda, 2016; and Kimberly Gladman’s dissertation.
102 Again see A. Loman on the urban gothic, understood more as a discursive field than a genre: « The Devil in the Slum » (p. 96). For the move from gothic to urban mysteries, see Lise Dumasy-Queffélec (quoted above) and Alain Vaillant, « Des mystères de la foi aux mystères de la ville : genèse d’un mythe moderne », Les Mystères urbains au xixe siècle, ed. Corinne Saminadayar-Perrin, p. 23–34.
103 On Poe’s novella and crime fiction, see Andrea Goulet, Legacies of the Rue Morgue. Science, Space, and Crime Fiction in France, Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 2016.
104 M.-È. Thérenty, « Mysterimania », p. 64; see also Amy Wigelsworth’s book on the palimpsest in the rewritings of The Mysteries of Paris, Rewriting, op. cit.
105 Poe uses the French term in italics in his tale. In the hasty conclusion to his tale, Poe the author comments on the coincidences between the cases of Mary Rogers and Marie Rogêt by citing himself: E. A. Poe, « The Mystery of Marie Rogêt. « A sequel » to The Murder in the Rue Morgue (1842–1843), The Complete Tales and Poems, New York, Vintage Books, 1975, p. 206.
106 For more on the press and its relation to time in literary modernity, and a re-evaluation of Walter Benjamin’s position on Baudelairian modernity and media, see Edward S. Cutler, Recovering the New. Transatlantic Roots of Modernism, Hanover and London, University Press of New England, 2003, p. 122–133.
107 See Dominique Kalifa’s excellent chapter, « Persistance des ténèbres », dans Les Bas-fonds, p. 305-333 ; Thomas Heise, Urban Underworlds. A Geography of Twentieth-Century American Literature and Culture, New Brunswick (New Jersey), Rutgers University Press, 2011 ; David L. Pike, Metropolis on the Styx, The Underworlds of Modern Urban Culture, 1800–2001, Ithaca and London, Cornel UP, 2007.