La recherche sur la presse : nouveaux bilans nationaux et internationaux

Défis et enjeux de l’analyse de la participation des femmes à la presse périodique au XIXe siècle

Table des matières

CHANTAL SAVOIE et JULIE ROY

Depuis quelques années, nous nous intéressons à l’émergence de l’écriture des femmes dans la presse périodique québécoise au cours de la seconde moitié du XIXe siècle1. D’abord destinées à faire la collecte de textes écrits par des femmes dans la presse francophone entre 1837 et 1881, nos recherches nous ont permis de constituer un corpus de travail encore méconnu, et ce pour une période largement occultée de l’histoire littéraire. Ce corpus, aussi inédit qu’hétéroclite, rend compte des pratiques d’écriture des femmes et de leur participation à l’univers de la presse périodique dans la seconde moitié du XIXe siècle. L’angle d’analyse pour lequel nous avons opté comprend l’utilisation de paramètres permettant d’étudier les stratégies de légitimation et les principes de filiation qui ancrent les pratiques d’écriture des femmes et la façon dont celles-ci ont modulé leur participation à la vie littéraire et leur reconnaissance en tant qu’auteures. Ce que nous entendons par stratégies de légitimation et principes de filiation est repérable par des indices internes aux textes, notamment l’intertextualité et la posture, et par des indices externes, comme les habitus et les réseaux des auteures repérées.

Notre texte vise à présenter la réflexion entourant notre projet et ses bases conceptuelles ainsi qu’à définir de façon plus systématique les éléments permettant d’identifier les filiations et les stratégies de légitimation. Nous explorerons plus particulièrement le concept de posture et les difficultés que suscite son utilisation dans le contexte de nos travaux, mais également les possibilités que cette avenue offre dans le cadre de l’étude de la presse et de l’émergence de l’écriture des femmes dans ce contexte au cours du XIXe siècle.

Identifier les auteurs, les pseudonymes et les textes

La première étape pour analyser l’écriture des femmes dans la presse consiste à identifier les « textes » écrits par des femmes (pierre angulaire du projet) et de leur associer des « auteures ». Cette première étape semble relativement simple, voire mécanique, compte tenu des définitions contemporaines de ce qu’est un auteur et de ce qui constitue un texte. Or, ces définitions reflètent le « régime de singularité2 » qui prévaut dans le champ littéraire depuis la deuxième moitié du XIXe siècle dans le monde littéraire francophone. Dans le contexte spécifique où nous nous situons et dans la perspective particulière que nous souhaitions adopter, la problématique de l’autorité littéraire nous est rapidement apparue dans toute sa complexité.

Déterminer les caractéristiques d’un « auteur » peut tout simplement consister à repérer puis à analyser un certain nombre de faits et d’attributs relatifs aux personnes qui ont une autorité sur un texte. L’auteur est un individu socialisé possédant une existence propre, son analyse s’avère donc relativement simple et relève essentiellement de la biographie (sexe, date et lieu de naissance, etc.). Or, une telle définition de l’auteur pose problème dans la mesure où une part importante des textes qui nous intéressent sont signés sous des pseudonymes non élucidés. Dans le cadre d’une recherche sur les stratégies de légitimation et sur la filiation, l’imbrication de ces deux possibles de l’autorité littéraire, soit l’auteur et son pseudonyme, en une seule catégorie aurait rapidement porté à confusion. Pour arriver à distinguer ces deux entités et à analyser leur effet sur la posture et les stratégies déployées, il nous fallait distinguer l’auteur et la signature tout en leur conférant des propriétés relativement similaires et des liens potentiels avec l’ensemble des éléments d’analyse. Cette distinction nous permet d’identifier, d’une part, les auteurs de chair et d’os et, d’autre part, leurs instances pseudonymes. Elle permet également de faire interagir les pseudonymes de façon autonome, sans nécessairement qu’ils soient liés à un individu, et de distinguer ainsi l’univers social réel de l’univers construit de la presse. La prise en compte de ces distinctions contribue ainsi à donner une voix à ces êtres de papier (dont certaines s’assument à l’occasion comme auteures) afin de départager, par les stratégies d’écriture concrètes, les individus réels impliqués dans la presse de leurs avatars qui évoluent dans l’univers du journal.

La catégorie « Signature » nous permet ainsi d’identifier le genre sexué attribué au pseudonyme ainsi que le type de signature (initiales, anagrammes, prénom seul, etc.). Le concept de posture offre quant à lui la possibilité d’inclure à notre palette d’indicateurs les dimensions plus proprement textuelles qui contribuent à modeler l’image de soi qui se crée, individuellement et collectivement, suivant les différentes interventions féminines dans la presse. De même, il permet d’esquisser, par les stratégies d’écriture, une meilleure compréhension de la façon dont la mise en scène de soi est tributaire d’un destinataire que les textes façonnent en puisant à même la doxa.

En vis-à-vis, la catégorie « Texte » constitue en quelque sorte le cœur de l’analyse. Au-delà des collaborateurs et des collaboratrices qui trament le réseau journalistique, ce sont les textes qui fournissent la matière première à l’analyse. Les informations bibliographiques concernant chacun des textes recensés permettent de les identifier et de leur lier un « Auteur » et/ou une « Signature ». En termes de filiation et de stratégie de légitimation, la prise en compte d’éléments touchant les genres littéraires et les formes déployés, les sujets ainsi que les registres littéraires et les tonalités constituent des aspects qui peuvent venir éclairer la prise de parole des femmes dans la presse.

La mise en contexte

À ces catégories, qui forment les grands piliers de notre analyse, s’ajoutent des informations susceptibles de donner une plus-value aux textes, aux auteurs et aux signatures en les inscrivant dans un contexte plus général. L’identification du périodique dans lequel s’inscrit l’écriture ou encore des grandes institutions qui dominent le discours à une époque donnée contribue à l’analyse des habitus, des réseaux et des espaces dans lesquels l’écriture féminine est autorisée et à l’examen de la manière dont ces contextes influencent la venue à l’écriture.

Bien que la question des catégories d’information et des caractéristiques qu’il est nécessaire d’identifier pour procéder à l’analyse soit au cœur de notre réflexion, ce sont les relations qui les unissent qui permettent de donner à la théorie sa valeur de recherche et d’analyse et de l’appliquer à notre corpus. Les relations peuvent s’établir entre les catégories principales (lien entre un texte et un périodique, un auteur et un texte, un texte et d’autres textes, un auteur et une institution, un auteur et un autre auteur). Elles peuvent également s’établir entre ces catégories de base et leurs caractéristiques, notamment dans le cas de l’auteur et de la signature. Si les caractéristiques rendent possible le classement des informations colligées, elles marquent surtout le début de l’analyse des stratégies de légitimation et de la filiation. Elles permettent ainsi d’articuler la réflexion et de décupler la portée des informations recueillies.

La question de la posture littéraire

Une fois le corpus établi et balisé, l’étape de l’analyse pose des défis à la fois considérables et spécifiques. Notre volonté de « traduire » adéquatement nos préoccupations théoriques et littéraires en catégories à la fois maniables sur le plan du traitement informatique et significatives en regard des dimensions littéraires qu’elles recouvrent est en effet la clé de notre capacité à contribuer au renouvellement des perspectives sur les pratiques d’écriture des femmes au XIXe siècle. Si nous n’arrivons pas à traiter judicieusement cette abondante matière dispersée qui garde l’empreinte du féminin dans la presse de cette époque, l’atomisation aura gain de cause sur le renouvellement de notre compréhension des pratiques d’écriture des femmes.

Le regain d’intérêt pour la sociopoétique qui s’est manifesté au cours des dernières années3 s’est avéré commode, de notre point de vue, pour établir les termes de notre analyse, dans la mesure où cette perspective permettait la prise en compte de la société qui produit et reçoit le texte, mais dans les limites qui le circonscrivent, c’est-à-dire dans sa dimension textuelle concrète qui apparaît à un moment et dans un lieu donné, entre autres, à travers son incarnation dans la presse L’ambition de concilier des préoccupations plus sociologiques et des enjeux scripturaires et formels, qui caractérise la sociopoétique, seyait à notre corpus, notamment parce que la sociologie des pratiques plus traditionnelles s’avère limitée dans le contexte de l’anonymat ou du pseudonymat non élucidé qui domine la contribution des femmes à la presse pour toute une partie du siècle. La sociocritique est également pertinente dans le contexte historique où le statut de « dominé » des femmes dans les champs social, littéraire et culturel tend à les inciter à expliciter leur position en regard des destinataires envisagés, à négocier et à façonner en quelque sorte l’acceptabilité du geste même d’écrire autant que la manière de le faire, dans la mesure où leurs destinataires sont des interlocuteurs qui détiennent nécessairement des positions plus légitimes qu’elles dans l’espace culturel ou dans le domaine public général. C’est cette capacité de la sociocritique à rendre compte de ce rapport de force, tel qu’il transite par les textes, que nous souhaitions nous approprier.

C’est donc à différents travaux qui relèvent de la sociopoétique que nous avons puisé la notion de « posture » telle qu’élaborée initialement par Jérôme Meizoz. Articulation de l’individuel et du collectif, la posture est la « manière (générale) d’être (d’un) écrivain4 », lisible dans divers faits de position, d’habitus et de posture. « [Cette notion] permet de penser à la fois la « stratégie » [d’un auteur] dans le champ et ses options formelles, à savoir sa poétique propre5 ». La « posture » s’apparente ainsi à l’ethos des rhétoriciens et puise à la notion, plus utilisée chez les Anglo-saxons, de « persona », qui désigne tout à la fois « une voix et son contexte d’intelligibilité6 ».

Toutefois, mise à l’épreuve à partir de cas d’auteurs de sexe masculin ayant évolué dans le champ littéraire français à un moment où son autonomie est acquise, la notion de posture doit être adaptée en fonction des caractéristiques de notre corpus. L’application des propositions de Meizoz ne peut pas être mécanique de notre point de vue. La complexité de la problématique de l’autorité littéraire, dans le contexte où nous nous situons (celui de la presse périodique canadienne avant 1880) et la perspective particulière qu’impose notre corpus (celle d’une série de textes signés individuellement mais marqués collectivement par le genre féminin), présente déjà certaines difficultés. C’est ainsi le caractère collectif et fragmentaire du corpus, tout autant que la position de dominée, réelle ou fictive, des signataires au moment de leur entrée dans le champ sociolittéraire et médiatique, qui doivent être pris en compte, et surtout la façon dont ces trois aspects conditionnent, au moins en partie, les procédés et stratégies d’écriture mis en œuvre.

Une analyse préliminaire nous a menées à constater que les marges des textes auxquels nous pouvions associer une signature féminine semblaient des espaces cruciaux qui condensaient une grande part des éléments visant à encadrer autant qu’à justifier la présence des femmes dans l’espace journalistique. Nous avons conséquemment souhaité que notre travail sur les postures puisse inclure pleinement cette dimension, dans la mesure où nous posons l’hypothèse que les marges du texte recèlent une part de la genèse de la négociation de la place des femmes au sein de l’espace public et culturel et que l’acceptation progressive des femmes dans la presse – l’adaptation réciproque des deux entités dirions-nous même –, ne serait-ce que sous l’angle des sphères distinctes et de la complémentarité des espaces masculins et féminins dans l’ensemble de l’espace social, tendra à minimiser leur importance, voire à les effacer. C’est donc en quelque sorte le surinvestissement des marges qui dénote l’écart entre les rôles scripturaires féminins et la grande presse.

Dans cette perspective, le recours au travail de Dominique Maingueneau, et plus particulièrement à la notion de paratopie, s’avère aussi pertinent que fructueux pour l’analyse de la marge et des frontières du discours. Les besoins spécifiques de nos analyses, notamment celui de formaliser notre problématique en catégories traitables et maniables, tant pour pour l’uniformisation de la terminologie utilisée que pour la base de données et la grille d’analyse mise au point en vue de l’étude des textes les plus représentatifs, nous ont incitées à avoir recours aux trois « scènes » du discours posées par Dominique Maingueneau. La « scène englobante » (où s’énoncent les grands types de discours : politique, religieux, etc.), la « scène générique » (qui décrit les genres du discours et les genres littéraires) et finalement la « scène de la parole » (construite par l’énonciation)7.

La scène générique

La question de la « scène générique » mérite quelques précisions dans la mesure où elle gagne à être élargie et mieux articulée en fonction du type d’analyse envisagé ici. D’une part, la notion de « genre littéraire » ne suffit pas à cartographier les diverses appartenances des textes au milieu littéraire ambiant. Au genre se greffent des régimes littéraires (dont la correspondance) et s’imposent des mouvements (dont le romantisme, pour ne pas prendre un exemple au hasard) que nous repérons aisément en balayant l’étendue de notre corpus. En outre, toute citation, au-delà des enjeux liés à l’énonciation (faire dire par quelqu’un d’autre ce qu’on préfère ne pas dire soi-même, par exemple), agit sur le plan de la rhétorique en tissant des liens entre un texte et ses prédécesseurs, en termes de postures autant que de légitimité. Toutes les ressources permettant de repérer et de classer les différentes allusions et références, directes et indirectes, contenues dans un texte peuvent être mises à profit par le relais d’analyses de divers registres d’intertextualité puisqu’elles jouent un rôle à la fois dans les stratégies de légitimation déployées et dans la filiation assumée consciemment ou non par les auteurs (Genette, Compagnon, etc.)

La scène de la parole

Quant à la scène de la parole, outre le fait qu’elle tend à dégager les éléments de l’agir postural dérivant des théories de l’énonciation8, elle élargit la seule considération de mise en scène de l’énonciateur et, le cas échéant, du destinataire, en rendant possible la prise en compte de l’ensemble de la « scène d’énonciation ». Il s’agit, par exemple, de prendre en compte les éléments de décor comme les lieux d’où provient la parole (entre autres, ceux du couvent et de la chambre, qui semblent se démarquer), certaines figures-clés (la couventine, la religieuse, la mère, etc.) et les actions qui autorisent cette parole (célébrer, protester, prier, louer, etc.)

En somme, par ce croisement théorique et méthodologique entre la sociocritique et l’analyse du discours, c’est également la façon dont les postures elles-mêmes s’insèrent dans le continuum de l’ensemble des discours de leur époque qui nous intéresse. L’analyse détaillée des stratégies et procédés nécessite ainsi de faire converger et dialoguer les textes et leurs marges, en vue d’une analyse plus fine des postures et des façons de les endosser. Deux postures semblables peuvent par exemple émerger de stratégies différentes sur le plan des procédés à l’œuvre, selon l’auteure, l’époque et le contexte où elle s’inscrit ou selon le périodique dans lequel l’intervention est publiée, voire l’espace précis de la page du journal dans lequel elle s’insère.

Dans le contexte plus concret de l’insertion des textes de femmes dans la presse, ce rapport des textes au paratexte qui les encadre pour en orienter la lecture doit être mis en parallèle avec l’histoire de la presse et les rapports ambivalents que celle-ci entretient avec le féminin. Christine Planté et Marie-Ève Thérenty9 identifient d’entrée de jeu le rapport distinct des hommes et des femmes au temps comme un des éléments qui serait à l’origine du peu de place que les femmes occupent initialement dans le périodique de type journal au XIXe siècle. L’association du féminin au temps cyclique et à l’itératif serait en quelque sorte moins propice à la nouvelle et à l’événement, qui eux relèveraient d’un temps historique quotidiennement voué à l’obsolescence par la parution de la livraison suivante. Dans ce contexte, ne serait-ce pas en partie pour se synchroniser au temps qui prévaut dans la sphère publique que les premières contributions féminines dans la presse surinvestissent les marges ? En outre, la question du rapport au temps, tout aussi réelle qu’elle soit, pourrait même s’avérer ici la métonymie d’un ensemble de facteurs qui reflètent plus globalement le rapport au monde distinct qu’ont les hommes et les femmes et la nécessité d’en faire état, que ce soit dans la perspective de justifier la contribution des femmes à la presse ou dans celle de rendre la presse plus accueillante à l’endroit de l’univers féminin.

L’imbrication des scènes de l’énonciation dans la presse : quelques exemples

Le texte intitulé « Mgr. L’Archevêque de Québec à Villa Maria10 », paru dans le Courrier du Canada en 1871, permet de sonder l’intérêt de la perspective adoptée. Il donne également une bonne idée des limites de l’approche et surtout des défis à surmonter, tant sur le plan quantitatif, étant donné l’importante masse de textes devant être soumis à l’analyse,qu’en ce qui concerne l’identification et la mise en forme de ces éléments dans le cadre d’une analyse littéraire. Ce « texte » est constitué d’une lettre demandant au rédacteur du Courrier du Canada de publier une autre lettre rédigée par une jeune couventine. Frappent, en premier lieu, le jeu des relais de narration et l’enchâssement des récits : sous un titre qui pourrait figurer en tête d’un article ou d’un compte rendu figure une lettre anonyme présentant une seconde lettre rédigéepar une autre personne et reproduite à la suite. Cette entrée en matière n’est pas signée, mais des indices laissent entendre que la mère de la jeune épistolière ou une religieuse indiscrète serait des signataires possibles. Elle se conjugue au féminin, mais surtout elle confesse le choix difficileentre trahir l’intimité et la confiance donnée par la jeune épistolière ou faire preuve d’égoïsme en gardant pour elle le « précieux butin ». Dès lors s’opposent le monde médiatique, donc public, auquel s’adresse la première missive et la sphère toute privée qu’implique une relation entre une mère (au double sens du terme) et sa fille, les deux se superposant, en quelque sorte, par l’entremise de la correspondance11.

La lettre qu’adresse « Ta petite fille » à sa « chère Maman » s’ouvre sur une nouvelle mise en scène de la parole. Un « je » amorce une lettre à sa mère en esquissant, par l’autoreprésentation, le contexte dans lequel elle écrit : de son pupitre, au moment d’une récréation, pendant un jour de congé au couvent. Le récit, au présent et quasi en temps réel, est d’abord celui de l’écriture de la lettre et des différentes activités de la journée de congé offerte à l’occasion de la visite de l’archevêque. S’emboîte ensuite, au passé cette fois, le récit de la visite de l’archevêque au couvent. Ce récit, prétexte à l’écriture de la lettre de la couventine, présente encore une autre scène d’énonciation, celle qui encadre l’adresse à Monseigneur l’archevêque par les couventines, sa réponse, puis la bénédiction qu’il leur prodigue.

En termes d’enjeux posturaux, l’éloquence religieuse de l’archevêque et le discours médiatique du Courrier du Canada, personnifié par le rédacteur auquel s’adresse le texte, balisent et jouxtent ceux de la mère et de la fille en établissant les limites de la scène englobante. L’éloquence religieuse s’inscrit dans une tradition bien établie, tandis que le monde de la presse incarne un type de discours qui, sans être complètement nouveau, l’adapte et l’avale en quelque sorte.

Sur la scène générique, ce texte présente l’imbrication de plusieurs genres de discours et de genres littéraires. D’une part, on trouve l’éloquence du discours religieux et moraliste, attribué à l’archevêque, et le discours de l’opinion publique, généré par le journal. D’autre part, la lettre familière de la mère est déviée de sa destination privée par sa publication, devenant ainsi une lettre au journal avec ses enjeux discursifs et énonciatifs propres. La lettre familière, conjuguée de façon intimiste par la fille, et fortement influencée par les devoirs de la couventine envers sa famille et les textes d’éducation qui circulent à l’époque, en s’inscrivant dans la presse, devient partie prenante du journal transformant ainsi l’horizon de réception.

Sur la scène de la parole (construite par l’énonciation) s’imbriquent donc 1) un échange mère-fille, au présent, marqué par le rappel constant de la proximité et de l’affection, 2) un récit-prétexte, constitué de la visite de l’archevêque au couvent Villa Maria et de ses effets, mais également, 3) un discours public, celui d’une mère (rappelons-le, religieuse ou biologique) s’adressant à un lectorat pluriel. Cette appropriation, par l’espace public du journal, du discours d’une jeune fille bien élevée dans un couvent transforme les enjeux dudit discours qui se voulait intimiste en tentative d’influencer l’opinion publique.

On peut en effet voir dans ce texte, à plusieurs niveaux, un véritable éloge de l’éducation des filles et, en particulier, de la formation par le pensionnat du couvent Villa Maria. La louange apparaît clairement dans le discours de l’archevêque, dans celui de la couventine à propos des qualités de son couvent et de ses consœurs, de même que, implicitement, dans le fait que la qualité de son écriture reçoit l’aval des rédacteurs qui ont accepté de publier sa lettre et d’en faire un exemple. Finalement, l’apologie trouve aussi place dans l’exergue même de la lettre :

Envoie donc ma petite sœur, Maman, je t’assure que sa santé se rétablira et puis, elle sera infiniment mieux que dans les externats, si tu voyais la différence ! Tu peux avoir confiance en moi, j’en aurai bien soin, et, il me sera si agréable de parler de toi, de rencontrer un cœur qui t’aime autant que le mien12.

Cette analyse, très préliminaire, donne néanmoins prise sur tout un pan du corpus et révèle comment le discours féminin s’immisce progressivement dans l’espace public. Ce que nous désignons comme une rhétorique de l’enchâssement semble jouer un rôle important, et ce, de différentes manières. Bien sûr, le texte surreprésente les marqueurs de l’énonciation et les traces permettant de situer qui parle, à qui et dans quel contexte. Bien sûr, il situe hiérarchiquement les différents discours qui circulent dans l’espace social, reconduisant pour l’essentiel l’autorité de l’Église, l’importance de l’éducation et le maintien des privilèges de classe de la bourgeoisie. Dans ce contexte, ces discours enchâssés peuvent être envisagés comme des moyens mis en œuvre pour « réconcilier » sphère privée et sphère publique et pour resynchroniser deux temporalités, itérative et historique, la visite de l’archevêque de Québec constituant l’événement et s’inscrivant dans le domaine public, alors que la lettre à la mère relève de l’itératif et du privé. Les marges tissent l’écrin autour de l’événement, liant les deux sphères et les rapports au monde distincts qui les caractérisent. Au-delà de ces évidences, c’est véritablement à une petite scénographie du rapport des femmes aux lettres à laquelle nous assistons, alors que la mère pave en quelque sorte la voie de la publication à sa jeune couventine en se faisant la passeuse d’une correspondance privée dans l’espace public, par le relais de la presse, le tout cautionné par le prétexte de la visite de l’archevêque, prétexte qui s’apparente à une nouvelle, forme autorisée dans le journal.

Nous avons montré ailleurs13 comment la couventine constitue un modèle littéraire efficace pour faire son entrée dans la presse. Ce qui s’avérait un discours enchâssé dans le cas de l’article sur la visite de l’archevêque l’est également dans l’article intitulé « Notes précieuses » paru dans le Journal de l’instruction publique14. Le texte « Souhaits de voyage à notre cahier », écrit par Anna Boivin, une élève du couvent du Bon pasteur de Québec, y est reproduit avec, en marge, une introduction permettant de mettre l’écriture de cette adresse en contexte. Les « Souhaits de voyage » sont en fait inscrits sur la page d’en-tête d’un cahier de devoirs d’élèves qui ont pris part à l’exposition scolaire présentée dans le cadre de l’Exposition universelle de Paris en 1878. Cette « adresse au cahier », qui se présente sous la forme d’une lettre, est destinée aux futurs lecteurs du cahier en question :

Chères feuilles, je vous couvre de pensées, d’affections, de souvenirs, car vous allez à la France de nos pères…… Vous entreprenez un bien long voyage. Qu’il soit heureux ! Combien j’envie votre sort et que je voudrais être de ceux qui vous accompagneront. Vœu superflu, je ne verrais point les beaux yeux de Paris s’arrêter sur ces quelques lignes…… Mais pauvres chères feuilles, vous lira-t-on ? Ah ! on vous laissera dans l’oubli peut-être15……

Après les éléments de modestie d’usage, propres aux débutantes, Anna Boivin termine avec ses souhaits de bon voyage au cahier qui risque fort d’être feuilleté par des mains étrangères : « Pars donc, petit voyageur, avec nos pensées et bons souhaits. Si quelques bonnes âmes daignent te parler, offre-leur les hommages de petites Canadiennes groupées sous la houlette du Bon Pasteur de Québec16. » Bien que le texte soit signé par une jeune fille, la scène de la parole présente bel et bien un discours collectif. L’adresse, sur le plan générique, permet de relayer le discours commun des jeunes élèves désireuses de voir leurs efforts reconnus ou du moins appréciés. Or, loin de laisser le lecteur sur sa faim, la suite de l’article témoigne de la réception du cahier de devoirs par les visiteurs de l’exposition. L’article « Notes précieuses », qui encadre l’adresse de la couventine, se termine en effet par la transcription de divers commentaires laissés par les curieux « au bas des lignes qu’on vient de lire17 ». Outre les commentaires d’un « lecteur sympathique », emblème de tout lecteur potentiel et sorte de double du lecteur du Journal de l’instruction publique, ce sont principalement ceux d’un directeur d’école, d’un instituteur et d’une institutrice qui retiennent l’attention, sortes de porte-parole de l’institution scolaire, plus à même de comprendre et de juger de la qualité des efforts de la jeune fille et de ses collègues. Ce sont en effet moins les qualités littéraires du texte (qui d’ailleurs n’a aucune prétention à ce titre) que la bonne volonté qui y est admirée, et ce, non seulement par des personnes d’autorité dans le monde de l’éducation, mais également par des étrangers, français de surcroît. Ces témoignages sont en quelque sorte la caution nécessaire à la publication du texte de la couventine dans le Journal de l’instruction publique. Cette habile mise en scène établit et conforte les assises de la posture auctoriale d’Anna Boivin, signataire modeste, désireuse de trouver un lecteur compatissant, en lui donnant l’occasion de s’exprimer non seulement par le relais du cahier, mais par celui du journal. Or, la nature et les visées mêmes du Journal de l’instruction publique, dont l’objectif avoué est de faire la promotion de l’éducation – pour ne pas dire d’une certaine forme d’éducation fortement ancrée dans la tradition religieuse –, viennent marquer en surimpression l’objectif ultime de cet enchâssement rhétorique. Il s’agit de vanter les qualités de la formation offerte par le couvent du Bon Pasteur en érigeant Anna Boivin en modèle et représentante des jeunes couventines qui y sont formées.

Une poétique de l’enchâssement

Mais qu’en est-il d’une posture de l’enchâssement qui serait signifiante au-delà de ces textes particuliers dont la mise en scène évoque presque le discours publicitaire ? Y aurait-il une rhétorique similaire que l’on pourrait associer à des textes dont l’autorité est plus clairement revendiquée et dont les prétentions seraient plus littéraires ? Si nous avons sciemment sélectionné deux textes en apparence peu « littéraires », au sens restreint du terme, et dont la posture rassurante de la couventine modeste devient peu à peu un frein à la poursuite d’activités littéraires, ce sont justement les liens qui les unissent, à l’autre pôle, à divers exemples parmi les plus littéraires du corpus qui nous semblent devoir susciter notre intérêt et corroborer nos hypothèses.

On peut en effet trouver maints exemples de postures de l’enchâssement au sein de la presse périodique au cours du XIXe siècle. Certains sont bien antérieurs aux deux cas présentés, comme les textes de rédacteurs qui encadrent des lettres de femmes adressées au journal, mais d’autres apparaissent avec les premiers textes à caractère littéraire, tels les récits et poèmes d’Anaïs, alias Odile Cherrier, parus dans Le Populaire en 1837-1838. Ces écrits, en marge, tant dans le cas des lettres au journal que dans celui des textes plus littéraires, servent en quelque sorte à justifier la présence féminine dans la presse. Encore à la fin du XIXe siècle, cette poétique de l’enchâssement possède ses atouts, bien qu’elle semble agir un peu différemment. La question de l’encadrement du texte poétique par une lettre, laquelle met en scène les destinataires et, parfois, le contexte de rédaction de même que le prétexte du passage à l’écriture poétique, toujours puisé à des sujets et à des personnages importants (qu’il s’agisse de Dieu lui-même, personnifié par ses plus nobles serviteurs, de la noblesse ou des dirigeants politiques, d’écrivains ou d’artistes renommés) ou à des événements qui relèvent d’un registre temporel historique, nous semblent déterminantes. Pour reprendre la terminologie de Dominique Maingueneau, la « scène englobante » est toujours présente de manière importante et montrée explicitement de manière à conforter l’ordre établi. Si, d’entrée de jeu, le genre poétique nous plonge dans un monde littéraire bien différent, tant sur le plan du statut symbolique que sur celui de l’acquisition de compétences particulières pour signer ce type d’écrit, ses marges n’en sont peut-être que plus déterminantes pour l’inscrire dans la sphère lettrée. C’est le cas des poèmes adressés par Élise Larivière à différents journaux à la fin du XIXe siècle. L’ancienne novice du couvent de l’Assomption de Nicolet, devenue institutrice dans diverses villes du centre du Québec, adresse ses premiers poèmes aux deux principaux poètes romantiques canadiens de la période et au couple le plus en vue de la scène musicale, démontrant ainsi une bonne connaissance des stratégies de reconnaissance et son désir de s’inscrire dans le courant romantique qui domine cette période.Le 23 janvier 1879, elle écrit un poème à Louis Fréchette en remerciement de l’envoi de son recueil de poésies Pêle-mêle (1877)18. Ce poème est publié dans l’Opinion publique, sans doute par Fréchette lui-même qui voyait là une occasion de promouvoir son recueil. S’offrait ainsi à Mlle Larivière une porte d’entrée dans l’univers de la presse périodique dont elle se prévaudra ensuite de manière répétée. En effet, le 24 mai suivant, elle dédie un poème à Pamphile Lemay pour le féliciter de son recueil Gerbes dont elle vient de faire la lecture :

Merci pour cette Gerbe, ô glorieux poète !
Quels arômes nouveaux ! Quel doux parfum elle a !
Ton âme au vol sublime, oh ! dis-le nous, est faite
De ces fleurs-là19 !

Au mois d’août, elle fait encore paraître un poème intitulé « La Caserne20 » qui salue cette fois la performance de la cantatrice et tragédienne Rosita Del Vecchio et de son mari, le violoniste Frantz Jehin-Prume.

Le discours de l’enchâssement s’inscrit ici dans les dédicaces qui encadrent chacun des poèmes d’Élise Larivière. Ils tiennent de l’exorde en regard du destinataire premier, en même temps qu’ils annoncent le prétexte de l’écriture aux destinataires réels, lecteurs du périodique. Or, on doit également y voir un début de stratégie littéraire liée tant à la posture auctoriale que cherche à adopter la débutante qu’au réseau littéraire qu’elle met en scène et tente de constituer à la fois. Même cet éloge du couple Del Vecchio-Jehin-Prume semble encore s’inscrire dans une stratégie visant à atteindre la sphère lettrée et son réseau dominant, personnifié alors par Louise Fréchette, la cantatrice et comédienne ayant participé à la création de deux pièces de théâtre du célèbre poète. Bien qu’Élise Larivière inclue ici, par le recours à la poésie et à la dédicace, de nouvelles formes (relativement nouvelles en regard de leur appropriation par les femmes sur la scène publique, s’entend), elle ne néglige pas les anciennes et notamment la correspondance, que ce soit directement ou indirectement. C’est ainsi, pour ne donner qu’un seul exemple, que le poème intitulé « Eugénie et le pied de la croix. À sa Majesté l’Impératrice Eugénie. Hommage profondément humble de l’auteur21 » (le titre contient en lui-même l’essentiel de la scène d’énonciation !) est publié, encadré d’une introduction, qui s’apparente à un exorde. Celle-ci rappelle le contexte d’écriture du poème et assure du même coup son passage de la sphère privée (le texte aurait été envoyé à l’impératrice elle-même) à la sphère médiatique. Le poème est suivi de la transcription de la réponse de Duc de Bassno qui accuse réception du poème au nom de l’Impératrice. Sur le plan de l’énonciation, cette mise en abîme agit comme un clin d’œil : pour publier un poème, une humble jeune fille qui n’a ni le statut ni l’autorité suffisante doit mettre en scène son travail d’écriture et l’accueil de ce travail par une autorité compétente pour accéder à la publication. Le choix de l’Impératrice s’avère astucieux et le résultat dépasse même l’ambition de la jeune poète puisqu’au final, l’impératrice s’avère « trop » importante pour répondre elle–même. En termes de hiérarchie sociale autant que scripturaire, l’Impératrice propose une image inversée de la jeune poète : si la seconde est trop humble pour écrire, la première est trop importante pour répondre…

Conclusion

Après différentes explorations partielles et intuitives qui nous ont permis des coups de sonde au sein de notre corpus et qui ont favorisé le raffinement de notre perspective sur la façon dont les femmes se taillent à coups de plumes une place au sein de la presse canadienne au XIXe siècle, nous arrivons à un point de notre réflexion où l’ensemble de notre cadre conceptuel est relativement placé. S’il reste encore beaucoup à faire, la grille d’analyse, elle, est désormais assez nette pour procéder à une cartographie beaucoup plus systématique de l’ensemble des textes colligés et consignés dans notre base, de même que pour envisager, lors de projets ultérieurs, des prolongements que nous commençons à entrevoir.

Cette grille d’analyse est tout entière orientée par la perspective de cerner les postures d’écriture individuelles et collectives des signataires féminines dans la presse au cours de la période étudiée. Ces postures se manifestent de diverses façons et nous tendrons à les considérer de la manière la plus exhaustive. Cependant, l’imbrication de différentes scènes dans l’ordre du discours nous paraît un moyen opératoire propre à restituer à l’ensemble son intelligibilité maximale. Cette grille de lecture, dérivée des trois scènes qui incarnent la paratopie chère à Dominique Maingueneau, a comme avantage de nous permettre de sortir des considérations thématiques en focalisant sur la forme des textes et de les considérer dans toute l’extension de leurs genres, formes, registres et tonalités. De même, elle permet un regard à la fois uniforme et susceptible de révéler des sous-catégories qui seront autant de postures à analyser ensuite de manière plus approfondie.

Enfin, cette perspective de l’imbrication des scènes s’est avérée d’autant plus utile qu’elle est garante de notre capacité à traiter le texte autant que ses marges, dans un contexte où les marges portent, souvent avec encore plus d’acuité que les textes eux-mêmes, la trace des différentes étapes qui jalonnent le parcours de l’insertion des femmes au monde de la presse au cours de ce siècle. Ces marges serviraient ainsi en quelque sorte à tisser les liens qui autorisent l’univers féminin (lequel s’incarne dans différents éléments de temps, de lieu, d’héritage et de pratiques) à se greffer à l’espace public et événementiel de la presse.

(Université du Québec à Montréal)

Notes

1 Le projet « Histoire littéraire des femmes au Québec : stratégies de légitimation et principes de filiation » est financé par le CRSH (SOR, 2006-2010).

2 Nathalie Heinich, L’élite artiste. Excellence et singularité en régime démocratique, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », 2005.

3  Nous pensons ici aux travaux de Jérôme Meizoz (Postures littéraires. Mises en scène modernes de l’auteur, Genève, Slatkine Érudition, 2007), mais signalons également le numéro « Carrefours de la sociocritique », paru dans Texte, revue de critique et de théorie littéraire, nos 45-46 (2009) sous la direction d’Anthony Glinoer, de même que les travaux de Marie-Ève Thérenty (La littérature au quotidien. Poétiques journalistiques au XIXe siècle, Paris, Seuil, « Poétique », 2007 ; Marie-Ève Thérenty et Alain Vaillant, « Histoire littéraire et histoire culturelle », dans Laurent Martin et Sylvain Venayre (dir.), L’histoire culturelle du contemporain : actes du colloque de Cerisy, Paris, Nouveau Monde Éditions, 2005, p. 271-290), de Ruth Amossy (dir., Images de soi dans le discours. La construction de l’ethos, Lausanne, Delachaux et Niestlé, « Science des discours », 1999) et, dans une certaine mesure, ceux de Dominique Maingueneau (Le discours littéraire. Paratopie et scène d’énonciation, Paris, Armand Colin, « U Lettres », 2004).

4 Alain Viala, Approches de la réception. Sémiostylistique et sociopoétique de Le Clézio, Paris, Presses Universitaires de France, 1993, p. 217.

5 Jérôme Meizoz, op. cit., p. 16.

6 Ibid., p. 19.

7 Dominique Maingueneau, op. cit., p. 191-194.

8 Notamment le travail de Ruth Amossy, et plus précisément le collectif qu’elle dirige, intitulé Images de soi dans le discours. La construction de l’ethos (op. cit.).

9  Christine Planté et Marie-Ève Thérenty, « "Séparatismes" médiatiques 2 : identités de genre », dans Dominique Kalifa (dir.), et al., La civilisation du journal. Histoire culturelle et littéraire de la presse française au XIXe siècle, Paris, Nouveau Monde, « Opus Magnum », 2012, p. 1443-1465.

10 « Mgr l’Archevêque à Villa Maria », Le Courrier du Canada, vol. XV, no 44 (15 mai 1871), p. 2.

11  Techniquement ici, il y a « recyclage » de l’écriture privée dans la sphère publique, mise en scène d’une parole relevant d’un autre régime dans cette « nouvelle » sphère publique, avec un minimum d’adaptation, cette adaptation étant surtout manifeste aux entours du texte.

12 « Mgr l’Archevêque à Villa Maria », op. cit.

13  Julie Roy et Chantal Savoie, « De la couventine à la débutante : signature féminine et mise en scène de soi dans la presse au XIXe siècle », dans Guillaume Pinson (dir.), La lettre et la presse : poétique de l’intime et culture médiatique, Médias 19, [En ligne], http://www.medias19.org/index.php?id=318, consulté le 28 novembre 2012.

14 Anonyme, « Notes précieuses », Le Journal de l'instruction publique, vol. XXIII, nos 1-2 (janvier-février 1879), p. 8.

15 Ibid.

16 Ibid.

17 Ibid.

18 Élise B. Larivière, « À M. Louis Fréchette ; l'âme du poète », L'Opinion publique, vol. X, no 4 (23 janvier 1879), p. 44.

19 Élise B. Larivière, « Une gerbe à M. L.-Pamphile Lemay », L'Opinion publique, vol. X, no 24 (12 juin 1879), p. 284.

20  Élise B. Larivière, « La vieille Caserne », La Concorde, vol. I, no 47 (25 août 1879), p. 3.

21 Élise B. Larivière, « Eugénie et le pied de la croix. À sa Majesté l’Impératrice Eugénie. Hommage profondément humble de l’auteur », La Concorde, (23 février 1881), p. 2.

Pour citer ce document

Chantal Savoie et Julie Roy, « Défis et enjeux de l’analyse de la participation des femmes à la presse périodique au XIXe siècle », La recherche sur la presse : nouveaux bilans nationaux et internationaux, sous la direction de Micheline Cambron et Stéphanie Danaux Médias 19 [En ligne], Mise à jour le : , URL: https://www.medias19.org/publications/la-recherche-sur-la-presse-nouveaux-bilans-nationaux-et-internationaux/defis-et-enjeux-de-lanalyse-de-la-participation-des-femmes-la-presse-periodique-au-xixe-siecle