Les almanachs franco-américains des XIXe et XXe siècles : un média de communication et d'information populaire entre le Québec et les communautés francophones aux États-Unis
Table des matières
HANS-JÜRGEN LÜSEBRINK
L’almanach, un périodique publié une fois par an et contenant, outre un calendrier, des éphémérides et d’autres informations et textes utiles pour le lecteur, représente incontestablement, à côté des imprimés religieux, le média le plus répandu dans les sociétés traditionnelles. Au Québec, les almanachs – et en particulier les grandes séries de large diffusion comme l’Almanach du peuple,l’Almanach des familles et l’Almanach Rolland – étaient, jusque dans les années 1940, les imprimés les plus largement diffusés, dépassant de loin, avec des tirages allant jusqu’à 100 000 exemplaires, la diffusion des livres, mais aussi d’autres périodiques comme les journaux.
Traits caractéristiques des almanachs franco-américains aux États-Unis
En Nouvelle-Angleterre, le premier almanach, inspiré de modèles britanniques, fut publié à partir de 1638 par William Pierce sous le titre Almanack for 1639 chez l’éditeur Stephen Day à Cambridge, dans le Massachusetts1. Les almanachs connurent par la suite un développement considérable jusqu’au milieu du XIXe siècle, moment où commença leur déclin, suite à la hausse de l’alphabétisation, au développement et à la popularité croissante de la presse quotidienne, appuyée sur de nouvelles techniques d’impression. Milton Drake et d’autres bibliographes des almanachs américains estiment à plus de 1 500 le nombre total de séries d’almanachs publiées en Nouvelle-Angleterre et aux États-Unis entre le milieu du XVIIe et la fin du XIXe siècle2. Les almanachs les plus répandus atteignirent des tirages considérables, comparables à ceux atteints au Québec un siècle, voire un siècle et demi plus tard. Ainsi, au milieu du XVIIIe siècle, le Poor Richard’s Almanack (1732-1758) de Benjamin Franklin atteignit un tirage de 10 000 exemplaires par an ; le tirage du Astronomical Diary and Almanack for the Year (1725-1776) de Nathanael Ames, publié à Dedham, dans le Massachusetts, s’éleva jusqu’à 60 000 exemplaires par an3 ; et le Farmer’s Almanack
(1792-1846) de Robert Bailey Thomas atteignit même au tournant du XVIIIe et du XIXe siècle le chiffre considérable de 100 000 exemplaires (pour une population de 4 millions d’habitants)4, alors qu’un des journaux les plus répandus, le Pennsylvania Chronicle (1767-1774), ne dépassait pas 2 500 exemplaires en 1770.
La société coloniale de la Nouvelle-Angleterre, comme celle des États-Unis par la suite, était une société foncièrement multilingue et multiculturelle, où l’édition et l’imprimerie ne se faisaient pas seulement en anglais. Malgré cela, les études et bibliographies existantes sur les almanachs publiés aux États-Unis ne tiennent quasiment aucun compte de la production rédigée dans d’autres langues, notamment en allemand et en français, mais aussi en espagnol et en hollandais. Même la volumineuse bibliographie de Milton Drake, Almanacs of the United States (1962), la plus exhaustive jusqu’à nos jours sur les almanachs publiés en Nouvelle-Angleterre et aux États-Unis, demeure sous cet angle très lacunaire.
Or, on peut relever une production américaine d’almanachs en langue française dès la fin du XVIIIe siècle : d’abord en Louisiane, puis en Nouvelle-Angleterre (notamment au Massachusetts et à New York) et enfin, de manière il est vrai éphémère, en Californie à la fin des années 1840, à l’époque de la ruée vers l’or. En Louisiane parut ainsi, dès les premières années du XIXe siècle, un Almanach chantant dédié aux dames, suivi de titres comme l’Almanach Louisiane comportant également des textes littéraires, entre autres des pièces de théâtre. L’Almanach chantant dédié aux dames,publié à la Nouvelle-Orléans à partir de 1809, et l’Almanach américain,publié à Philadelphie au début du XIXe siècle, s’inscrivent dans la tradition des almanachs des dames, en vogue en Europe depuis la parution de l’Almanach des dames coédité par Cotta à Tübingen (Allemagne) et Treuttel à Paris, de 1801 à 1836. L’Almanach des dames adaptait lui-même pour un public féminin le modèle de l’almanach littéraire lancé en France, avec l’Almanach des muses en 1765 par Claude-Sixte Sautreau de Marsy, et repris en Allemagne, notamment par le Musenalmanach deFriedrich Schillerentre 1796 et 1800. Le rédacteur resté anonyme de l’Almanach américain de Philadelphie se réfère précisément à cette tradition quand il écrit son avertissement adressé aux lecteurs :
Le succès qu’ont depuis plusieurs années, en France et en Allemagne, différents almanachs littéraires, nous a persuadé qu’un ouvrage de ce genre pourrait obtenir la même faveur auprès du public de l’Amérique5.
Le contenu de l’almanach renouait avec la tradition européenne des almanachs littéraires destinés notamment à un public féminin, comme le suggère la présence des poèmes sentimentaux. Cependant, il ciblait aussi un lectorat plus large, comme l’indiquent les réflexions philosophiques sur le physionomiste suisse Lavater ou sur la France post-révolutionnaire, intitulées « La France toujours la même ». Ces deux almanachs franco-américains que sont l’Almanach chantant dédié aux dames et l’Almanach américain parurent quasiment en même temps que l’Almanach des dames de l’écrivain Louis Plamondon, version canadienne-française d’un modèle franco-allemand de l’époque. Ce type d’almanachs du début du XIXe siècle, destiné à un public d’élite assez fortuné, témoigne de la grande influence de la mode parisienne, mais aussi du style de vie et des formes de sociabilités des salons parisiens sur les élites cultivées hors de France, notamment en Allemagne et en Amérique du Nord. L’Almanach américain de Philadelphie contient par ailleurs non seulement des gravures représentant des costumes à la mode, mais également des textes descriptifs à leur sujet. L’exemplaire conservé à l’American Antiquarian Society à Worcester (Massachusetts) présente de plus, sur sa page de garde, les notes manuscrites d’une lectrice, probablement sa propriétaire, qui s’inspira du contenu lyrique de l’almanach pour noter quelques vers assez malhabiles sur l’amour conjugal et la vertu. On peut ainsi y lire, dans un français truffé de fautes :
La vertu est une chose qui est bien estimable
Les mauvais gens sont terribles
Et un peu plus loin :
Mon mari est un homme
comme il faut. Je voudrai
bien qu’il étoit chez moi
parce que je lui aime plus que moi-même6.
Structures, types et fonctions socio-culturelles des almanachs franco-américains
Les almanachs édités au XXe siècle à la Nouvelle-Orléans se réduisaient essentiellement à deux formes, soit celle d’annuaires accompagnés de calendriers – comme l’Annuaire louisianais publié dès le début du XIXe siècle –, soit celle d’almanachs littéraires dont l’Almanach Louisiane et l’Almanach de la Renaissance,parus tous les deux à la Nouvelle-Orléans dans la deuxième moitié du siècle. Dans la préface du premier volume paru en 1868, l’Almanach de la Renaissance se présente comme le périodique de la « grande famille franco-louisianaise » contenant un « choix de matières variées, intéressantes, et parmi lesquelles l’élément local a une large part.7 »
La plus importante production d’almanachs en langue française aux États-Unis fut néanmoins liée à l’émigration massive de Canadiens français en provenance du Québec vers divers états de la Nouvelle-Angleterre pendant les dernières décennies du XIXe et les premières décennies du XXe siècle. Les almanachs franco-américains populaires de la Nouvelle-Angleterre, dont les premiers datent des années 1840, se trouvaient alors partiellement en concurrence avec les almanachs québécois, qui y étaient très répandus à la fin du XIXe siècle. Du fait que près de la moitié de la population francophone vivait au début du XXe siècle, non pas au Québec, mais dans les autres provinces du Canada et surtout – suite à l’émigration vers les États-Unis – en Nouvelle-Angleterre, les grands almanachs canadiens-français comme l’Almanach du peuple cherchèrent rapidement à élargir leur lectorat à l’ensemble de ces populations francophones en Amérique du Nord, et notamment aux Franco-Américains. Sous l’impulsion de l’écrivain et éditeur Sylva Clapin, qui avait été libraire à Boston et à Worcester, dans le Massachusetts, entre 1892 et 1899 avant de devenir rédacteur de l’Almanach du peuple en 1909,cet almanach déploya des efforts particuliers pour rejoindre ce public. En 1913, l’almanach annonça qu’il avait ouvert une « succursale » à Worcester, « au cœur même de la Nouvelle-Angleterre », pour faire « désormais une part plus large à nos compatriotes franco-américains » et être « en état de leur rendre les services qui leur sont dus comme membres de la grande famille canadienne8. » L’Almanach de l’Action sociale catholique, l’un des deux principaux almanachs religieux au Québec au début du XXe siècle,consacra aussi régulièrement des articles aux communautés franco-américaines et ouvrit ses colonnes à des collaborateurs franco-américains, comme ce prêtre qui, en 1925, écrivit un article sur l’histoire de ces communautés9.
Le nombre d’almanachs franco-américains parus en Nouvelle-Angleterre est difficile à évaluer, faute d’une saisie bibliographique systématique de ce corpus, mais on peut estimer leur nombre entre le milieu du XIXe et les premières décennies du XXe siècle à au moins une quarantaine. Ces almanachs répondaient aux quatre types d’attente (ou de besoins) d’un public faisant à la fois partie d’une minorité linguistique dans un pays dominé très largement par la langue anglaise, et étant caractérisé, tout au moins jusque dans les dernières décennies du XIXe siècle, par un taux élevé d’analphabétisme. Premièrement, ils représentaient d’abord des « guides dans le temps », avec leurs calendriers, leurs tableaux des fêtes mobiles, des levers du soleil et de la lune, des signes du zodiaque et des prévisions météorologiques. Deuxièmement, ils constituaient des « guides dans l’histoire », à travers l’évocation des grandes dates essentielles pour la communauté franco-américaine et les éphémérides des événements importants de l’année écoulée. L’Almanach et directoire français des États-Unis, à l’usage des populations françaises de l’Amérique du Nord, publié à New York de 1845 à la fin du XIXe siècle, contient par exemple des « Éphémérides de l’histoire américaine » s’étalant sur huit pages. Troisièmement, les almanachs franco-américains répondaient à un besoin d’information pratique : on trouve ainsi dans l’almanach précédemment cité des conseils de santé, des statistiques, une carte des États-Unis, des indications sur les distances réciproques entre les différentes villes ainsi que sur les routes, les postes et les chemins de fer; des informations sur les institutions et les lois américaines, et, à la fin de l’almanach, un volumineux « Directorium national-français » répertoriant les villes, les noms et les professions des abonnés. Si cet almanach ne comporte pas, contrairement aux almanachs canadiens-français, de textes littéraires, comme des anecdotes et des contes, s’approchant par cela davantage du modèle anglo-saxon, il contient cependant de nombreuses publicités en langue française, mais généralement pour des produits américains ou pour des services offerts par des membres de la communauté franco-américaine. Cette importance de la publicité témoigne ainsi de la fonction du média qu’est l’almanach dans le développement de la société de consommation. Des pages publicitaires se trouvaient déjà dans l’un des premiers almanachs franco-américains publiés en Nouvelle-Angleterre, l’Almanach français de New York, composé principalement pour les populations françaises des États-Unis. Dans l’édition de 1848, des annonces pour des pensionnats de jeunes filles et des cabinets d’avocats francophones côtoient des publicités pour la souscription de livres en français ou pour la vente de charbon qu’un fournisseur new-yorkais d’origine française se proposait de livrer à bon prix à ses « compatriotes10 ». Certains almanachs franco-américains, proches ici du modèle des « Directories » britanniques anglo-américains, étaient par ailleurs centrés sur l’annuaire des adresses entouré de la partie calendaire ainsi que d’autres éléments tel un abrégé historique, comme ce fut le cas du Guide canadien-ƒrançais ou Almanach des adresses de Fall River, et notes historiques sur les Canadiens de Fall River par H. A. Dubuque,publié chez l’éditeur E. F. Lamoureux à Fall River, dans le Rhode Island, à partir de 1888.
Quatrièmement, les almanachs franco-américains représentaient pour leurs lecteurs de petites encyclopédies de poche, renouvelées et complétées tous les ans, se prêtant ainsi à la collection dans des foyers qui ne possédaient souvent pas d’autres ouvrages en dehors de quelques imprimés religieux. Afin de répondre aux attentes des lecteurs en matière de conseils pratiques, les almanachs inséraient dans leurs colonnes des informations relatives à des domaines aussi divers que la médecine et les soins du corps, l’économie domestique, l’agriculture, les institutions et les lois américaines (concernant par exemple les loyers, les successions, les dettes, le divorce, etc.). Ils traitaient également des problèmes liés à la gestion des affaires quotidiennes des Franco-Américains au sein d’une société à dominante anglophone. L’édition del’année 1865 de l’Almanach et Directoire des États-Unis contient ainsi un « Guide des États-Unis. Instruction adressée spécialement aux immigrants » qui comporte notamment un paragraphe intitulé « Étude de la langue anglaise » :
La connaissance de l’anglais est indispensable, autrement vous risquerez d’être trompés dans la moitié de vos transactions avec les Américains, et vous vous exposez à faire des frais continuels de traductions ou d’aide d’interprètes11.
Même si l’almanach visait à établir un lien culturel entre le Québec et la nouvelle patrie de ses lecteurs aux États-Unis, il plaidait pour une assimilation sans compromis, tout au moins dans la vie quotidienne. Dans la rubrique « S’américaniser » du « Guide des États-Unis pour immigrants », il donne en effet les conseils suivants aux lecteurs :
Si l’on veut réussir parmi les Américains, il faut suivre leurs habitudes, céder à leurs usages, même s’ils ne s’accordent pas avec les nôtres, converser avec eux autant que possible, assister à leurs assemblées, et comprendre que nous venons dans ce pays pour gagner de l’argent par eux, en travaillant pour eux. [...]. ils [les immigrants francophones] ont besoin d’emploi, ou besoin des Américains ; aussi le Français doit-il éviter de s’isoler, comme nous en avons vus [sic] qui [le] faisaient, et qui par conséquent restaient au même degré de misère par défaut d’instructions commerciales qu’ils auraient pu puiser dans notre Almanach ou dans un Guide, et qu’ils auraient tâché d’observer12.
Si l’Almanach et Directoire des États-Unis visait avant tout à défendre la culture et les intérêts des Franco-Américains et des Français immigrés aux États-Unis, d’autres almanachs comme l’Almanach des adresses des membres de l’Union Saint-Baptiste d’Amérique publié à Manchester, dans le New Hampshire, à partir de 1904, ou l’Almanach franco-américain et catholique publié à Fitchburg, dans le Massachusetts, à partir de 1900, représentaient plutôt ce que l’on pourrait appeler le « modèle identitaire » de l’almanach. Consacrant une partie importante de son contenu à l’église catholique, au clergé et à la vie des diocèses, ainsi qu’à la littérature folklorique canadienne-française, ce type d’almanach est centré autour de la vie communautaire et de ses institutions. Ils renouent également avec le goût des almanachs canadiens-français pour la « Littérature amusante et instructive13 » en (re)publiant des contes et des anecdotes de Philippe Aubert de Gaspé14, de Louvigny de Montigny15 et d’Alfred DeCelles16, ou encore des contes de Noël inspirés de ceux de Louis Fréchette17.
Ces deux modèles d’almanachs – informatif et identitaire – qui, contrairement aux almanachs littéraires, atteignirent un large public notamment dans les couches populaires francophones de la Nouvelle-Angleterre, se cotoyaient et reflètent ainsi également des discours et des stratégies d’acculturation et d’intégration différentes et complémentaires. Ils témoignent aussi de l’importance culturelle et sociale de tout premier plan du média qu’est l’almanach pour les réseaux de communication et les modèles identitaires des communautés francophones, notamment canadiennes-françaises, aux États-Unis, lesquelles vivaient à cheval sur deux langues, deux cultures et deux espaces socio-culturels foncièrement différents.
(Universität des Saarlandes, Saarbrücken)
Notes
1 Milton Drake, Almanacs of the United States, New York, The Scarecrow Press, 1962, vol. 1, p. 271.
2 Ibid., n.p. [bibliographie des titres d’almanachs].
3 Milton Drake, op. cit., vol. I, p. V-VI; voir aussi Marion Barber Stowell, Early American Almanacs: The Colonial Weekday Bible, New York, Burt Franklin, 1977, p. 10 ; Louis K. Wechsel, The Common People of Colonial America: As Glimpsed through the Dusty Windows of the Old Almanacks, Chiefly of New-York,New York, Vintage Press, 1978, p. XIV.
4 Milton Drake, op. cit., vol. I, p. VI.
5 « Avertissement », Almanach américain, 1801, Philadelphie, s. é., 1800, s. p.
6 Ibid., page de garde. Cet exemplaire est accessible à la bibliothèque de la American Antiquarian Society, Worcester, Massachusetts.
7 « Préface », Almanach de la Renaissance, 1869, Nouvelle Orléans, Impr. de la Renaissance louisianaise, 1868, s. p.
8 « L’Almanach du peuple » [préface], Almanach du peuple, 1913, Montréal, Beauchemin, 1912, p. 66.
9 Prêtre franco-américain, « Les Franco-Américains », Almanach de l’Action sociale catholique, 1924, Québec, 1923, p. 42-44.
10 « Cour Française de Phénix, pour la vente des charbons de terre » [Publicité], Almanach français de New York, composé principalement pour les populations françaises des États-Unis, 1848, New York, Seth Williston Benedict, 1847, p. 39.
11 « Guide des États-Unis. Instruction adressée spécialement aux immigrants », Almanach et Directorium des États-Unis, à l’usage des populations françaises, 1861, par le Docteur J.D.L. Zender, New York, Koppel frères, imprimeurs, 1860, p. 5.
12 Ibid., p. 7.
13 « Littérature amusante et instructive », Almanach franco-américain et catholique, 1913, Fitchburg (Mass.), L. H. Bourguignon, 1912, p. 38-66.
14 Philippe Aubert de Gaspé, « Une nuit chez les sorciers », Almanach franco-américain et catholique, 1911, Fitchburg (Mass.), Imprimerie du Sentinel, 1912, p. 38-43.
15 Louvigny de Montigny, « Une histoire de loup-garou », dans ibid., p. 43-48.
16 A. D. DeCelles, « Le jour de l’an », dans ibid., p. 48.
17 « Étant chargé par le directeur du Canardd’écrire un conte de Noël et ne me sentant pas disposé à bâtir un conte-roman, à l’instar de mon illustre ami Louis H. Fréchette, je laisserai donc la parole à Mathurin (un vieux conteur, émule de Jos. Violon) qui j’en suis certain s’en acquittera à l’entière satisfaction des nombreux et intelligents lecteurs du populaire journal baptisé, avec raison, Le Canard, par feu Hector Berthelot, de joyeuse mémoire, qui, lui, était un répertoire vivant de mots drôlatiques et d’histoires abracadabrantes. » (Robert de Longueuil, « Conte de Noël. Cette histoire est dédiée à tous nos bons conteurs canadiens, présents et futurs », dans ibid., p. 48-59.)