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Le Dictionnaire universel des Contemporains de Gustave Vapereau, ou l’invasion du médiatique

Table des matières

MARCEAU LEVIN

La première édition du Dictionnaire universel des Contemporains, dirigé par Gustave Vapereau, remonte à la fin de l’année 1858. Ce dictionnaire est plus souvent désigné par une antonomase : le Vapereau. Comme l’indique le titre, ce dictionnaire biographique a pour particularité de ne traiter que des contemporains. Chacune des 3995 notices biographiques que contient ce Dictionnaire porte sur des personnages vivants en 1858, à de très rares exceptions près — ceux qui sont morts pendant la préparation de l’ouvrage. Le Dictionnaire des Contemporains s’inscrit dans ce que Pierre Larousse, dans la préface de son Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, a appelé le « siècle des dictionnaires1 » : l’encyclopédisme hérité du siècle précédent connaît un apogée au XIXe siècle, qui se lit dans la prolifération de dictionnaires et d’encyclopédies, de la Biographie universelle de Michaud (1811-1828) au Dictionnaire de la langue française d’Émile Littré (1873-1877) en passant par le Dictionnaire de la conversation et de la lecture de William Duckett (1832-1851), imitation du Konversationslexicon de Brockhaus (1809-1819). À l’instar de ces exemples, le Vapereau adopte un ton et une rhétorique de la totalisation qui le rangent de plein droit parmi ces « bibliothèques de Babel » dont Jean-Yves Mollier souligne qu’elles participent à « l’invention du XIXe siècle par lui-même ». Ce dernier fait du Larousse du XIXe siècle le « livre des Livres », la « Bible du nouveau monde industriel » qui serait parvenu à emprisonner l’univers2. On pourrait opposer cette ambition de totalisation à la culture et à l’imaginaire médiatiques, fondés sur la perception parcellaire et discontinue d’un monde qui s’accélère et perd toute homogénéité. Marie-Ève Thérenty voit ainsi dans le rubricage des journaux comme une émanation et une mise en scène du désarroi du journal face à un monde morcelé et fragmenté3. En somme, quand l’encyclopédie synthétise et subsume, le journal analyse et éparpille.

À rebours de cette opposition entre journal et encyclopédie, je voudrais montrer que le Vapereau, en raison de son caractère « contemporain », est perméable à tous les niveaux aux pratiques et à l’imaginaire de la presse, que ce soit dans le Dictionnaire lui-même, en amont ou en aval de sa publication, de sorte que le Vapereau est inséré dans un régime médiatique qui le détermine. Employant le terme « médiatique, » je m’appuie ici sur les travaux de nombreux chercheurs qui ont contribué à éclairer la notion de « culture médiatique4 ». Ce travail s’inscrit en particulier dans le sillage des recherches de Jean-Luc Chappey sur les dictionnaires biographiques du début du XIXe siècle5.

Le projet : un dictionnaire universel/des Contemporains 

Le projet comporte une contradiction, qu’Adeline Wrona repère dans le titre même du dictionnaire — la tension qui se fait jour entre l’universalité, impliquant une pérennité, un caractère transhistorique, et la contemporanéité : « comment un “dictionnaire de contemporains” pourrait-il prétendre à la qualité d’“universel”6? ». Le terme « contemporain », adjectif ou substantif, est un déictique : il est toujours situé par rapport à l’énonciateur. Cette tension recoupe celle qui existe entre l’encyclopédisme (universaliste, fondée sur une perspective transhistorique de l’accumulation et de la totalisation des savoirs) et la culture médiatique du journal (laquelle, branchée sur l’actualité, fait exister quelque chose comme « l’époque contemporaine »).

 Aux sources du Dictionnaire universel des Contemporains

Le projet remonte à 1854. Gustave Vapereau est un universitaire qui a perdu son emploi à la suite du coup d’État du Deux-Décembre. Grâce à l’entremise de Jules Simon, l’éditeur Louis Hachette lui propose de diriger la publication de ce qui deviendra le Dictionnaire des Contemporains. Celui-ci s’inscrit dans un contexte d’essor de la biographie contemporaine.

Graphique en barres

Fig. 1 : Recueils de biographies contemporaines parus par décennies, 1816-1913 (Journaux, volumes et rubriques de journaux compris.)

1854 marque aussi le début de la publication des Contemporains d’Eugène de Mirecourt7, qui entraîneront plusieurs procès en diffamation, jusqu’à mener leur auteur en prison. L’entreprise sulfureuse des Contemporains a rapproché durablement, dans les mentalités, le biographe du pamphlétaire. C’est donc pour redorer le blason de la biographie contemporaine, terni par Mirecourt, que Vapereau et Hachette décident de publier leur Dictionnaire. La préface à la première édition affirme que le Dictionnaire n’est pas

… une publication inspirée par de bas calculs, qui provoque la curiosité́ par le scandale, et qui, flattant l’amour-propre ou l’intimidant tour à tour, trafique également de la louange et de l’insulte; ni une œuvre de parti condamnée d’avance à fausser l’histoire, en prenant pour mesure des faits et des hommes des sympathies ou des haines de convention8.

La première cible est Mirecourt, dont l’alternance entre biographies de louange et de blâme est une marque de fabrique. La seconde est peut-être Louis-Gabriel Michaud, éditeur au début du siècle de la Biographie universelle, ouvrage monarchiste et anti-bonapartiste9. La notice consacrée à Mirecourt dans le Dictionnaire des Contemporains ajoute ainsi que les procès et condamnations de ce dernier ont jeté « pour quelque temps du discrédit sur la biographie contemporaine10. » Cela est confirmé par un biographe : « le célèbre éditeur Hachette […] cherchait alors à composer un recueil des notabilités contemporaines qui fut […] un correctif aux biographies plutôt diffamatoires d’Eugène de Mirecourt11. » Le Dictionnaire des Contemporains est ainsi inscrit dans un contexte, au sein d’une mode éditoriale. C’est une publication de réaction, qui doit se lire au sein du réseau formé par les autres entreprises éditoriales de biographie contemporaine.

Plus concrètement, la préparation même du Dictionnaire est intimement liée à l’essor de la presse au cours du siècle. Durant les quatre années qu’a duré la conception du Dictionnaire, Vapereau et ses collaborateurs sont partis en quête de renseignements biographiques. Ceux-ci ont été principalement réunis grâce au dépouillement systématique des collections des journaux du XIXe siècle. La collecte de données dans les archives de presse de la Monarchie de Juillet par les biographes du Second Empire est une pratique répandue, quoique peu étudiée12. Les auteurs du Dictionnaire se sont livrés à un travail de lecture en grand de la presse, principale source de renseignements biographiques (les biographiés eux-mêmes ne sont sollicités qu’entre les deux premières éditions).

Les usages du Dictionnaire des Contemporains

La préface de la première édition donne un cap clair. Le dictionnaire se donne deux objectifs : « faciliter, dans l’avenir, la tâche de l’histoire; satisfaire, dans le présent, une légitime curiosité13 ». La première de ces deux visées est une constante dans les biographies contemporaines. Il s’agit de se faire document, dans une logique de préemption de l’histoire à venir. Le biographe doit « se faire postérité le plus qu’il est en lui14 »; ses biographies « seront des documents pour l’histoire15 ». Au-delà de cette ambition documentaire, le dictionnaire insiste sur un autre usage : celui d’auxiliaire de la lecture des journaux. Reproduit dans la préface, le passage suivant apparaît dans le prospectus du Dictionnaire des Contemporains, paru dans différents journaux au moment de la publication, à la fin du mois d’octobre 1858.

Dans ce siècle de communication universelle entre les pays, que de noms célèbres à divers titres viennent frapper notre oreille, qui ne sont pour nous que des noms! Que d’énigmes nous présentent à chaque instant le journal, le livre, le théâtre, les voyages, la conversation même! Notre Dictionnaire universel des Contemporains donne un sens à tous ces noms et met sous la main de chacun la clef de toutes ces énigmes16.

L’universalité mentionnée par le titre qualifie désormais la « communication ». C’est le journal qui vient en premier sous la plume de Vapereau, quand il liste les agents de cette communication énigmatique, autre nom d’une mondialisation en cours qui charrie avec elle des noms vides de tout contenu, que le dictionnaire se charge de remplir. Outil pour le lecteur de journal, le Vapereau l’est aussi et surtout pour le rédacteur; comme l’écrit Louis Jourdan à l’occasion de la 3e édition du dictionnaire, en 1866 :

Je ne sais quels services rendra à nos petits-fils le Dictionnaire de M. Vapereau, mais je sais bien quels services il rend aux biographes contemporains.

Le Vapereau — on donne au dictionnaire le nom de son auteur — est désormais le pourvoyeur de toutes les nécrologies. Dernièrement, nous voulions rendre un public hommage à la mémoire d’Alexandre Bixio; il fallait raconter en deux mots sa vie de dévouement : nous avons ouvert le Vapereau et nous y avons trouvé tout ce qu’il nous était utile de savoir; nous y avons pris tous les renseignements dont nous avions besoin […]. Il n’est pas un de nous à qui, chaque jour, le Dictionnaire des contemporains ne soit de quelque utilité17

Cet usage du Vapereau s’invente dès sa parution; ainsi Nadar, au sujet d’une biographie de Jules Sandeau pour laquelle il manque de renseignements, s’écrie-t-il dans le Journal amusant du 30 avril 1859 : « Saint Monsieur Vapereau, patron des biographes dans l’embarras, assistez-nous18! » Les emprunts au Vapereau sont ainsi monnaie courante dans la presse, dès la parution du Dictionnaire. Vapereau lui-même dénonce l’un de ces plagiats dans le Figaro du 17 mai 1859 :

Il y a huit jours, jour pour jour, [Figaro] consacrait patriotiquement son numéro tout entier à l’Italie et à l’Autriche. Or, il en empruntait une très notable partie au Dictionnaire des Contemporains. Et ce n’étaient pas seulement des documents qu’il allait chercher dans ce livre […] c’étaient des colonnes entières, deux cent trente-deux lignes, en quatre notices, prises textuellement dans son exemplaire, au moyen de quelques coups de ciseaux19

Réalisation matérielle : entre volume et périodique

La première édition du Dictionnaire des Contemporains est publiée en un seul volume de 1800 pages, dans la lignée explicite d’un autre dictionnaire, le Dictionnaire universel d’histoire et de géographie de Marie-Nicolas Bouillet, grand succès de la maison Hachette. Ce fait le distingue des autres dictionnaires (Duckett, Hoefer) et de beaucoup de publications biographiques, vendus par livraisons. Onéreux (25 francs), d’un format noble (le grand in-8o), le Dictionnaire des Contemporains se pense au départ comme une publication antipériodique, volumineuse, vendue d’un seul tenant. Ce choix est également une réaction au tout-venant périodique des « petits livres » vendus à cinquante centimes, dont les brochures à couverture jaune des Contemporains de Mirecourt sont le représentant prototypique.

Cette affirmation se nuance d’un fait propre à la publication du Dictionnaire des Contemporains. Ce dictionnaire est pensé pour avoir plusieurs éditions successives. En raison de son sujet — l’époque contemporaine — il se doit d’être « continuellement tenu à jour », comme l’affirme le prospectus de la première édition. La nécessité d’une actualisation permanente amène Vapereau et Hachette à un choix original :

quelque énorme quantité de caractères que demande l’impression d’un tel livre, il restera toujours entièrement composé et se prêtera, par ses fréquens [sic] tirages, aux changements que chaque jour amène.

Et le prospectus de conclure :

Grâce à cette publication perpétuelle, le Dictionnaire universel des Contemporains, suivant sans relâche le mouvement de l’époque, et ouvrant ses colonnes aux nouveaux venus de la célébrité contemporaine, reproduira, par ses variations mêmes, la mobilité de l’histoire contemporaine20.

Comme dans l’expression « communication universelle », la pérennité est ici curieusement associée à ce qui caractérise les médias : la communication, la périodicité. La tension est forte entre la pérennité du livre « entièrement composé », dont les formes typographiques devaient encombrer l’atelier de Charles Lahure, l’imprimeur de Hachette, et la labilité d’un ouvrage aux modifications fréquentes. L’existence d’un tel projet est permise par l’essor de l’imprimerie : prouesse éditoriale, le Dictionnaire des Contemporains est aussi une prouesse technique.

Condamné en raison de son sujet à se renouveler fréquemment, le Vapereau se rapproche du périodique : « c’est le dictionnaire des Danaïdes », s’écrie un journaliste en 189321. Il faut que l’auteur « y inscrive les mutations survenues dans cette branloire pérenne qui est notre monde22. » Le Dictionnaire de Vapereau ne connaît en effet pas moins de six éditions en trente-trois ans : après la première en 1858, vient celle de 1861, puis 1865, 1870, 1880 et enfin 1891.

La notice de Charles Lahure dans le Vapereau pousse plus loin encore le rapprochement du dictionnaire et du journal :

Notre Dictionnaire des contemporains, imprimé chez M. Lahure, est une preuve de plus de l’importance des ressources de cette maison : elle a pu le faire composer avec la rapidité d’un journal quotidien, et s’est engagée à conserver indéfiniment la composition de toutes les feuilles, sans qu’une pareille absorption de caractères et du matériel accessoire ait ralenti aucun de ses services23.

Coller au plus près du temps présent, à la façon d’un journal quotidien, en accomplissant l’actualisation du personnel des célébrités : là réside le projet du dictionnaire. Toutefois, si Vapereau et Hachette ont choisi de garder composées les planches du Dictionnaire des Contemporains, ce n’est pas uniquement pour en retirer les morts et y ajouter les vivants. C’est aussi dans le but d’y intégrer aisément les rectifications qu’ils savent devoir être nombreuses.

Réclame, réclamations

Réclamations, rectifications

La publication du Dictionnaire des Contemporains est un événement médiatique et social. Chacun s’y cherche, et quand il s’y trouve découvre une notice qui peut ou non lui convenir. S’il ne s’y trouve pas, son absence d’appartenance à sa propre époque s’en trouve ratifiée : « N’être pas même contemporain de ceux qui sont nos contemporains24! » Certains découvrent alors des inexactitudes, qu’ils vont avoir à cœur de corriger. Un exemple parmi d’autres : les frères Goncourt. Ceux-ci découvrent que leur particule nobiliaire est présentée comme une particule empruntée, un pseudonyme. Ils décident immédiatement d’intenter un procès. La chose se réglera à l’amiable, par l’insertion d’une rectification dans les journaux. Le Journal des mémorialistes s’en fait l’écho :

Hachette et Vapereau ont capitulé. Il paraît, dans les quatre grands journaux25, cette note : « C’est par une erreur qui va être rectifiée que dans le dictionnaire des Contemporains, le nom de Goncourt a été indiqué comme un pseudonyme de MM. Edmond et Jules de Goncourt, le nom patronymique de ces messieurs étant légalement Huot de Goncourt26 »

Cette petite polémique donne une idée de la façon dont le Dictionnaire des Contemporains est intégré à la vie littéraire et culturelle et au monde des journaux : délivrant des informations elles-mêmes issues le plus souvent des journaux, le Dictionnaire se voit attaqué par des hommes de lettres et insère dans les journaux la rectification. La controverse se prolonge encore; Louis Ulbach publie un mois plus tard dans le Charivari quelques lignes qui la rappellent :

MM. Edmond et Jules de Goncourt, nés à Goncourt (Vosges), s’appellent comme leur village, mais ils ont assez protesté dans les journaux contre la témérité du dictionnaire, qui les accusait de pseudonymie, pour que ce nom leur soit attribué. Ils ont tenu à prouver qu’ils étaient incapables de se faire un nom27.

Les Goncourt répondent dans le même journal, le 13 janvier 1859, par une lettre protestant contre ces inexactitudes.

Ce type de réclamation par voie de presse est fréquent en 1858 et 1859, et leur caractère d’autopromotion à peu de frais n’a pas échappé aux contemporains. Ainsi de cet article sur la « réclame à la rectification » paru dans Le Gaulois en mars 1859.

LA RECLAME A LA RECTIFICATION

Modèle du genre :

« M. X…, auteur dramatique, à M. le Rédacteur en chef du journal le… »

« Monsieur, — vous dites dans votre dernier numéro que je porte des lunettes; c’est une erreur.

Entraîné, dès ma plus tendre enfance, par une irrésistible vocation pour l’art dramatique, je débutai à quatorze ans au théâtre de Rognonas (Hérault) par une tragédie en cinq actes, intitulée Horatius Coclès ou Manière de tout voir d’un bon œil; — ma modestie naturelle m’oblige à taire l’accueil que cette œuvre originale reçut du public. — Encouragé par ce brillant succès, je volai quarante francs à mon père, je pris la diligence et je vins à Paris où je fis jouer successivement et sans débrider, à Montparnasse et à Bobino, 1°… 2°… 3°… 4°… — Le succès toujours croissant de mes tragédies ne tarda pas à m’ouvrir les yeux sur ma haute valeur et je cessai dès lors de porter des lunettes.

Veuillez insérer cette rectification dans votre prochain numéro28. »

Dès la publication du dictionnaire, les réclamations se font ainsi très nombreuses. Beaucoup d’articles de journaux s’en font l’écho. Pour accélérer les rectifications éventuelles de ses notices, Vapereau décide d’envoyer aux biographiés leur notice pour que ceux-ci la corrigent. Cette autocorrection permet aux intéressés de chercher à se montrer sous leur meilleur jour. Le Vapereau engage ainsi dans le processus d’écriture un très grand nombre de personnes.

Le Dictionnaire des Contemporains devient alors en partie une plateforme destinée à la mise en scène de soi par soi, « organisée pour une amélioration successive à laquelle chacun est convié à concourir29 ». Dans un ouvrage de souvenirs littéraires de 1863, on trouve ainsi les corrections que le journaliste Louis Lurine a proposées pour sa propre notice.

Notice du Vapereau;

LURINE (Louis), littérateur français, né en 1810 à Burgos, fut élevé à Angoulême, et embrassa de bonne heure la carrière des lettres. Il y débuta par une satire, le Cauchemar politique (1831), écrivit quelques pièces de théâtre avec Jacques Arago, rédigea des journaux de province et revint, vers 1840, à Paris, où il donna de nombreuses nouvelles au Siècle et au Courrier français. Pendant plusieurs années, il attacha son nom à diverses entreprises de librairie, telles que : les Rues de Paris (1845, gr. In-8, fig.); — les Environs de Paris (1844, gr. In-8, fig.); — les Couvents (1845, in-8, fig.) avec M. Alphonse Brot; — les Prisons de Paris (184, in-8, fig.) — et la Police de Paris (1847, in-8, fig.). — En 1848, il devint rédacteur en chef de la Séance, journal politique, et en 1853 de la Comédie, journal de théâtre. Il a présidé la Société des gens de lettres.

Notice corrigée par Lurine :

LURINE (Louis), littérateur français, né en 1810 à Burgos, fut élevé à Bordeaux, et embrassa de bonne heure la carrière des lettres. Il y débuta par une satire, le Cauchemar politique, écrivit quelques pièces de théâtre avec Jacques Arago, Félix Solar et Ancelot, aborda la littérature des journaux, en 1840, donna de nombreuses nouvelles au Siècle, au National et au Courrier français. Pendant plusieurs années, il attacha son nom à diverses publications littéraires, telles que : les Rues de Paris (1845, gr. In-8, fig.); — les Environs de Paris (1844, gr. In-8, fig.); — les Couvents (1845, in-8, fig.) avec M. Alphonse Brot; — les Prisons de Paris (184, in-8, fig) — et la Police de Paris (1847, in-8, fig.). — En 1848, il devint rédacteur en chef de la Séance, journal politique, et en 1853 de la Comédie, journal de critique, et de littérature. Il a présidé la Société des gens de lettres; il est aujourd’hui vice-président de la Société des auteurs dramatiques30

Cette correction visait à accorder à Lurine un statut d’écrivain à part entière (« entreprises de librairie » réécrit en « publications littéraires »), et à dissimuler ses difficultés de débutant (comme en témoignent la mention des journaux de province et celle, plus discrète, d’un premier échec parisien que le verbe « revint » laisse entendre). Elle n’a pas été retenue par Vapereau, qui garde la première version dans l’édition de 1861. Il faut aussi citer le cas des réactions déguisées. Dans sa recension du dictionnaire pour Le Siècle, Edmond Texier se plaint implicitement de ce que Vapereau a mentionné ses erreurs de débutant littéraire – un recueil de poèmes, En avant, et une Physiologie du poëte sous pseudonyme :

Ce dictionnaire est impitoyable, comme tous les dictionnaires; rien ne l’arrête dans ses révélations. Il sait tout et il dit tout […] Vous aviez commis un péché de jeunesse, vous pensiez qu’il était à tout jamais oublié, […] mais notre dictionnaire a la mémoire longue, et c’est ainsi qu’il apprend à tout le monde que tel homme grave, qui est aujourd’hui sénateur ou conseiller d’État, a débuté par un vaudeville sifflé.

Ces circulations et ces retouches de textes soulignent à quel point les notices du Vapereau sont perçues comme des outils importants d’édification d’une image médiatique, partant d’une figure publique, pour reprendre l’expression d’Antoine Lilti31.

Le Vapereau, une réclame pour Hachette?

L’idée selon laquelle le Vapereau serait en partie destiné à faire la réclame (sans le dire, à la façon dont les journaux sont réceptifs à cette invasion du publicitaire) de son éditeur Hachette est présente dans plusieurs journaux. Un article du Corsaire à propos du « gros livre », qui a été, apprend-on, « traduit instantanément dans toutes les langues par le télégraphe électrique », retrace une discussion entre le rédacteur de l’article, et l’un de ses lecteurs :

Diable! Mais votre gros livre est très intéressant!

Attendez, attendez. Nous avons encore Mlle Mimiche, femme de lettres, née à Aurillac (Cantal), et connue par sa collaboration au Journal pour tous.

Croyez-vous? Ne vous en étonnez pas : Mlle Mimiche est encore en nourrice; seulement ses parents ayant assuré qu’elle avait de grandes dispositions pour le style, la librairie Hachette prépare ainsi une célébrité au journal de l’imprimeur Lahure.

Ce n’est pas maladroit.

Je suis de votre avis. Mais voici qui vaut mieux. À la page 45 672, on lit : « M. Zestamboul, libraire à Iéna, célèbre érudit, qui s’est signalé depuis plusieurs années par l’acclimatation en Autriche des livres de la Bibliothèque des chemins de fer. » Et en note : « M. Zestamboul délivre gratis, sur demande affranchie, le catalogue des œuvres de feu Edmond About; Hachette éditeur, rue Pierre-Sarrazin, Paris32. »

Pour Louis Veuillot écrivant à propos d’Edmond About, l’un des poids lourds de la maison Hachette, le Vapereau « n’a point été rédigé pour décrier les auteurs édités par la maison Hachette. » L’antiphrase est révélatrice.

Faut-il ajouter foi à de telles insinuations? Plusieurs éléments incitent à penser que, si le Vapereau n’est pas un ouvrage de réclame, l’impartialité du paysage éditorial dépeint par ce dernier n’est pas entière, tant s’en faut. Parmi les notices consacrées à des écrivains, il y a 31 mentions de Hachette dans la 1re édition du Dictionnaire des Contemporains — sans compter les notices de Vapereau et de Hachette eux-mêmes. Ces 31 mentions en comptent 22 qui mentionnent explicitement la « Bibliothèque des chemins de fer », lancée tout au début du Second Empire. Voici la liste des auteurs Hachette concernés :

Edmond About

Beleze

Léonie Biard

Elme-Marie Caro

Eugène Chapus

Louis Enault

Paul-Émile Forgues (traducteur)

Robert Fortune (traduction)

Barthélemy Hauréau

Frédéric Mercey

Frédéric Morin

Amédée Pichot

Mme Charles Reybaud

Marco de Saint-Hilaire

Saintine

Édouard Thierry

Henri-Edouard Tresca

Abdolonyme Ubicini (également collaborateur du Vapereau)

Louis Viardot

Jean-Pons-Guillaume Viennet

Alexandre Ysabeau

Melchior Yvan

Il faut mettre ces chiffres en regard des mentions de la concurrence : on trouve seulement 18 mentions de Firmin-Didot (principalement pour des ouvrages érudits), et une seule mention de Michel-Lévy (en dehors de la notice qui lui est consacrée), dans la biographie d’Alexandre Dumas. Les notices des autres poids lourds de Michel-Lévy (Léon Gozlan, Frédéric Soulié, Eugène Scribe, Henri Murger, Arsène Houssaye) ne comportent pas de mention d’éditeur. Jules Hetzel est mentionné deux fois, dans les notices de Bertall et Louis Ulbach, ce dernier étant aussi édité par Hachette. Dentu n’est pas mentionné. À ces éléments, il faut ajouter le ton particulièrement élogieux de la notice consacrée à Louis Hachette. Également, des articles élogieux paraissent à la publication du dictionnaire, dont une série dans Le Siècle (entre mi-novembre 1858 et mi-janvier 1859), écrite par Charles Brainne. Ce dernier est aussi un auteur Hachette, tout comme l’est Alfred Assolant, qui publie le 9 décembre 1858 un article également fort élogieux dans la Revue de l’instruction publique, qui appartient à Hachette. Pas plus que ses confrères biographes de l’époque, Vapereau semble n’avoir échappé à la camaraderie et aux échanges de bons procédés avec les éditeurs. En 1861, à propos du tome iii de L’Année littéraire, un périodique qu’il fonde la même année que le Dictionnaire des Contemporains, Vapereau envoie à Jules Hetzel la note suivante, qui ressemble à s’y méprendre à une quittance de dette :

[En-tête du Dictionnaire universel des contemporains
et de L’Année littéraire et dramatique.
Librairie Hachette et Cie, biffé]

Paris, le 6 juin 1861

Mon cher monsieur,

Permettez-moi de vous signaler enfin la publication de mon tome III de L’Année littéraire qui, retardé accidentellement, a paru depuis une huitaine de jours.

J’ai rendu compte d’au moins une dizaine d’ouvrages de votre collection, notamment de deux volumes de votre ami personnel P.-J. Stahl, que j’ai aussi pris à partie à propos de la Poésie pour l’enfance (p. 148-149 et 96-44). Mon chapitre Roman seul doit à votre collection six analyses. Je n’ai pas oublié non plus vos Moralistes ni la Vie des animaux que vous avez bien voulu me recommander (429-427; 475-479).

Je serais heureux, si en consultant mes sympathies pour vos édités, je vous paraissais avoir suffisamment répondu à votre gracieuseté d’éditeur.

Ayez l’assurance de mes sentiments distingués et dévoués,

G. Vapereau33

L’insertion du Vapereau dans des réseaux médiatiques ne se joue pas seulement au niveau de l’invasion du publicitaire. Entre le journal et le dictionnaire, des circulations et des contaminations ont lieu, qui donnent lieu à une hybridation générique.

Circulations médiatiques

Le journal dans le dictionnaire

Parmi les biographiés de la première édition du Vapereau, Marc Martin relève que près d’un tiers ont collaboré à un périodique — cette collaboration étant mentionnée dans leur notice34. Au nombre des collaborateurs de Vapereau durant les quatre années de patiente rédaction des notices, le plus souvent des universitaires relégués par le coup d’État, on trouve Jules Lovy, petit journaliste, rédacteur au Tintamarre et au Corsaire (est-il l’auteur de l’article « Un gros livre » cité supra?). Responsable des notices de journaliste, Lovy a par conséquent investi son travail de biographes de ses pratiques et de son expérience personnelle de journaliste. Dans un article sur l’écriture journalistique du Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, Silvia Disegni soutient qu’

on est en droit de se demander si la forte présence des journalistes au sein de l’entreprise n’est qu’une affaire de hasard, ou si elle ne répond pas plutôt au dessein de faire du GDL un ouvrage de presse, voire de littérature populaire35.

Précisons toutefois que les procédés qu’elle repère pour le Larousse ne sont pas transférables tels quels pour le Vapereau.

L’écriture des notices biographiques elles-mêmes recèle une contamination du dictionnaire par un trait d’écriture typique du journal : l’emploi du pronom impersonnel « on », et plus particulièrement l’incise « dit-on », qui rappelle les aiunt et dicunt latins. Cette incise est très fréquente dans les journaux. Elle est la locution de la rumeur, du discours rapporté dont la source reste dissimulée. Elle permet de faire état d’un discours ambiant que le journal capterait. Elle permet aussi de divulguer un propos sans s’en présenter comme la source, se rapprochant ainsi de la prétérition. Quelques exemples, tirés de journaux parisiens datés du mois de septembre 1858, un mois avant la publication du Vapereau :

Hier, je nommais à Lambert Thiboust une femme de lettres qui, non content de parler comme M. Ponson du Terrail écrit, use, dit-on, ses matinées à médire de l’amour. (Figaro, 16 septembre)

 … L’union de la Sarthe, où l’on a pu lire cette semaine le fantastique fait divers suivant, — envoyé, dit-on, de Damas. (Figaro, 16 septembre)

M. W… emploie la musique à laquelle, comme on sait, les araignées sont très sensibles. Il est arrivé ainsi, dit-on, à des résultats extraordinaires. (Tintamarre, 19 septembre)

L’auteur des Vacances de Camille [Murger] descendra bien vite en Suisse, où il va se cacher dans un chalet pour achever […] un roman destiné au Moniteur et dont on dit des merveilles à l’avance.
Je crois bien! (Le Journal amusant, 25 septembre)

Très présent dans le Dictionnaire des Contemporains (109 occurrences de « dit-on » dans la 1re édition), l’impersonnel permet de se dédouaner de jugements parfois sévères portés à l’encontre des biographiés. La notice d’Eugène Scribe, recelant de nombreuses tournures générales, passives et impersonnelles, est un exemple d’un tel procédé :

Le mérite des productions dramatiques de M. Scribe a donné lieu à de vives discussions; tandis que le public applaudissait avec un enthousiasme infatigable l’infatigable auteur, la critique française se montrait sévère ou dédaigneuse. On a blâmé surtout cette exploitation en grand, cette sorte de mises en coupes réglées du domaine dramatique; on a trouvé que les œuvres se ressentaient de la rapidité du travail; le style, vif et léger, manquait de force et de correction; l’observation des mœurs était superficielle36… 

Même cas de figure dans la notice de Girardin, lequel a « excité contre lui, dans tous les partis, de violentes animosités, auxquelles il répond, dit-on, par un grand mépris des hommes37. » La reprise anaphorique du « on » associée à l’accumulation laisse peu de doute sur le fait que l’auteur de la notice partage les opinions qu’il rapporte.

Le dictionnaire dans le journal

Si le journal et ses tics de langage se retrouvent dans le Vapereau, l’inverse est également vrai. La forme du dictionnaire infuse dans la presse, notamment sous les espèces du dictionnaire biographique satirique ou « détourné38 », dont La Lorgnette littéraire de Charles Monselet39 est l’exemple achevé. Le Vapereau n’a pas échappé à cette vague de médiatisation du dictionnaire. Louis Ulbach publie très tôt après la parution du Dictionnaire des Contemporains une « Promenade à travers un dictionnaire ». 13 articles paraissent irrégulièrement entre le 14 décembre 1858 et le 13 janvier 1859. Il s’agit tout autant d’un investissement parodique du classement alphabétique que d’une recension du Vapereau accordée au ton du petit journal.

Premier paragraphe de Promenade à travers un dictionnaire.

Fig. 2 : Louis Ulbach, « Promenade à travers un dictionnaire », Le Charivari, 14 décembre 1858.

Dix ans plus tard, l’empreinte du Vapereau se fait toujours sentir dans les imaginaires des journalistes : Théodore Labourieu fait paraître une série d’articles dans L’Éclipse, intitulée « Le Petit Vapereau ». Il y intègre des notices satiriques de contemporains. Augmenté pour l’occasion, l’ensemble sera republié en volume en 1870, avec le sous-titre « Lanterne biographique et satirique » — le succès de La Lanterne de Rochefort étant passé par là.

Couverture du Petit Vapereau.

Fig. 3 : Théodore Labourieu, Le petit Vapereau, 1870

Au terme de ce parcours, le Dictionnaire universel des Contemporains semble sans doute moins hiératique qu’il n’y paraît de prime abord. Le simple choix de biographier les personnes vivantes constitue un premier indice de l’intérêt que le Vapereau entretient pour la catégorie du présent. Encyclopédie de l’actualité, le Vapereau souligne l’interconnexion entre le « siècle des dictionnaires » et la « civilisation du journal ».

Notes

1 Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, Larousse, 1866-1876, t. I, p. V. Voir aussi Le Siècle des dictionnaires, dossier du musée d’Orsay, Paris, RMN, 1987/10, dir. Nicole Savy et Georges Vigne.

2 Jean-Yves Mollier, « Bibliothèques de Babel : collections, dictionnaires et encyclopédies », dans Alain Corbin, Pierre Georgel, Stéphane Guégan, Stéphane Michaud, Max Milner et Nicole Savy (dir.), L’Invention du XIXe siècle. Le XIXe siècle par lui-même (littérature, histoire, société), Paris, Klincksieck, Presses de la Sorbonne nouvelle, 1999, p. 329-338, citation p. 338.

3 Marie-Ève Thérenty, La Littérature au quotidien, Paris, Seuil, 2007, p. 77-89.

4 Voir Pascal Durand, « La “culture médiatique” au XIXe siècle. Essai de définition-périodisation », Quaderni, 1999, n°39, p. 29-40 ; Dominique Kalifa, « L’entrée de la France en régime médiatique : l’étape des années 1860 », dans Jacques Migozzi (dir.), De l’écrit à l’écran, Limoges, 2000, p. 39-52. Voir aussi Jean-Yves Mollier, « La naissance de la culture médiatique à la Belle Époque : mise en place des structures de diffusion de masse », Études littéraires, automne 1997, p. 15–26; Marie-Ève Thérenty, « Les débuts de l’ère médiatique en France, » J. Requate (dir.), Das 19. Jahrhundert als Mediengesellschaft, automne 2009, p. 20-29.

5 Jean-Luc Chappey, Ordres et désordres biographiques : dictionnaires, listes de noms, réputation des Lumières à Wikipédia, Seyssel, Champ Vallon, 2013.

6 Adeline Wrona, Face au portrait. De Sainte-Beuve à Facebook, Paris, Hermann, 2012, p. 145.

7 Les deux premières notices, consacrées à Joseph Méry et Victor Hugo, ont paru en novembre et décembre 1853.

8 Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, Paris, Hachette, 1858, p. I.

9 Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes, Paris, Michaud frères, 1811-1828. À ce sujet, voir Jean-Luc Chappey, Ordres et désordres biographiques, ouvr. cité.

10 Gustave Vapereau, Dictionnaire des contemporains, ouvr. cité, p. 1223.

11 Samuel Rocheblave, « Gustave Vapereau », Revue pédagogique, t. 49, juillet-décembre 1906, p. 199-134, citation p. 126.

12 On sait que Nadar, par exemple, a compulsé les archives du Journal amusant pour rédiger une série biographique intitulée les « Contemporains de Nadar ». Voir la lettre de Philipon lui réclamant ces volumes (BnF, Mss, N.A.F 24281, f° 398-399). Voir aussi Loïc Chotard, La Biographie contemporaine en France au XIXe siècle. Autour du Panthéon-Nadar, thèse de doctorat, Paris-iv, 1987, p. 156.

13 Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des Contemporains, Paris, Hachette, 1858, préface, p. II.

14 Auguste Boullée, Biographies contemporaines, Paris, Vaton, 1863, préface, p. IX.

15 Édouard Rigo, Le Règne de Napoléon III. Biographies illustrées des notabilités contemporaines, prospectus, 1855.

16 Prospectus du Dictionnaire universel des Contemporains, 1858.

17 Louis Jourdan, Le Siècle 16 janvier 1866, p. 3.

18 Nadar, « Les Contemporains de Nadar. XXI. Jules Sandeau », Le Journal amusant, 30 avril 1859, p. 2.

19 « Correspondance », Figaro, 17 mai 1859, p. 6.

20 Prospectus du Dictionnaire universel des Contemporains.

21 Eugène Manuel, « La nouvelle édition du Dictionnaire universel des contemporains, par Gustave Vapereau », L’Enseignement secondaire des jeunes filles, 1893, p. 262-266, citation p. 263.

22 « Le dictionnaire universel des Contemporains, par M. G. Vapereau », Le Constitutionnel, 19 janvier 1866, p. 3.

23 Dictionnaire universel des Contemporains, ouvr. cité, p. 1013. Nous soulignons.

24 Alphonse Karr, Les Guêpes. Revue philosophique et littéraire des événements contemporains, vol. 14, 1859, p. 3-5, citation p. 4.

25 Annonce parue le 24 novembre 1858 dans La Presse, Le Constitutionnel, Le Journal des Débats, Le Siècle.

26 Journal, entrée du 24 novembre 1858. Voir aussi les 8, 11 et 12 novembre 1858. Sur cette polémique, voir Loïc Chotard, « Sur les débuts des Goncourt », dans Approches du XIXe siècle, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2000, p. 45-54.

27 Louis Ulbach, « Promenade à travers un dictionnaire », Le Charivari, 26 décembre 1858, p. 2.

28 Roux-Dupradet, « Les petits secrets du métier littéraire. III. La réclame », Le Gaulois, 13 mars 1859, p. 3, colonne de gauche.

29 Sylvestre de Sacy, Journal des débats, 13 novembre 1858.

30 Jules Lecomte, Le Perron de Tortoni. Indiscrétions biographiques, Paris, Dentu, 1863, p. 310-311.

31 Antoine Lilti, Figures publiques. L’invention de la célébrité (1750-1850), Fayard, 2014.

32 Resten, « Un gros livre », Le Corsaire, 8 novembre 1858, p. 1.

33 Correspondance Hetzel, lettre du 6 juin 1861, BnF Mss, NAF 16997, f° 375.

34 Marc Martin, « Journalistes parisiens et notoriété (vers 1830-1870). Pour une histoire sociale du journalisme », Revue historique, Paris, juillet-septembre 1981, p. 31-74, en part. p. 35.

35 Silvia Disegni, « Presse et lexicographie : l’exemple du Grand dictionnaire universel du XIXsiècle de Pierre Larousse », dans Marie-Ève Thérenty et Alain Vaillant (dir.), Presse et plumes, Nouveau Monde éditions, 2004, p. 304-316, citation p. 314.

36 Dictionnaire des contemporains, ouvr. cité, p. 1576.

37 Ibid., p. 755.

38 Denis Saint-Amand, Le Dictionnaire détourné. Socio-logiques d’un genre au second degré, Presses universitaires de Rennes, 2013.

39 Charles Monselet, La Lorgnette littéraire. Dictionnaire des grands et petits auteurs de mon temps, Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1857.

Pour citer ce document

Marceau Levin, « Le Dictionnaire universel des Contemporains de Gustave Vapereau, ou l’invasion du médiatique », Presses anciennes et modernes à l'ère du numérique, actes du congrès Médias 19 - Numapresse (Paris, 30 mai-3 juin 2022), sous la direction de Guillaume Pinson et Marie-Eve Thérenty Médias 19 [En ligne], Dossier publié en 2024, Mise à jour le : , URL: https://www.medias19.org/publications/presses-anciennes-et-modernes-lere-du-numerique/le-dictionnaire-universel-des-contemporains-de-gustave-vapereau-ou-linvasion-du-mediatique